Surveiller pour discipliner : les transformations contemporaines de l’Etat. Avec Loïc Wacquant au festival Raison d'agir à Poitiers.


(0)
1308 Vues
0 commentaire
25.03.2010

Le conférencier nous montre que le tour punitif pris par les politiques pénales lors de la dernière décennie ne relève pas du diptyque "crime et châtiment", mais annonce l'instauration d'un nouveau gouvernement de l'insécurité sociale qu’il caractérise de "libéral-paternaliste" : libéral en haut, envers les entreprises et les classes privilégiés, et paternaliste en bas, à l’égard des populations précarisées et déstabilisées par la dérégulation économique et le retrait de la protection sociale.
Au sein de cet État-centaure, la police, les tribunaux et la prison retrouvent leur rôle historique d'origine : plier les populations indociles à l'ordre économique et moral émergent.
Le déploiement de politiques pénales agressives ne participe pas d’un chimérique "programme sécuritaire" qui relèverait du registre de la "répression" : elle s’inscrit au contraire dans la production du Léviathan néolibéral capable de discipliner le précariat postindustriel.

La violence de l'idéologie publicitaire. Avec François Brune à Genève.


(0)
1852 Vues
0 commentaire
09.02.2012

Ce qu’on appelle familièrement "la pub" est bien autre chose qu’un ensemble de réclames en faveur de produits ou services particuliers. Il s’agit d’un système qui quadrille toute la vie privée et publique, et qui diffuse en permanence une idéologie, c’est-à-dire à la fois une vision du monde et un mode d’emploi de la "vie".
On peut faire deux reproches à ce système :
 1. la nature aliénante de son idéologie (aspect qualitatif)
 2. le caractère massif de sa domination (aspect quantitatif)
Ce double aspect fait de la publicité une propagande constante, chargée de façonner et de réduire les gens au simple statut de consommateurs. Pour servir l’expansion sans fin de l’économie capitaliste, l’idéologie de la consommation se révèle l’autre face, indispensable, de la "marchandisation du monde".
Conférence donnée à la maison des associations de Genève, organisée par le "Réseau Objection de Croissance".

Qu’est-ce que la civilisation libérale ? Avec Jean-Claude Michéa et Philippe Raynaud à Répliques.


(0)
1660 Vues
0 commentaire
10.11.2007

Débat de haute volée autour de l'émergence et du développement du libéralisme.

La question raciale. Avec Michel Drac aux Chroniques de la Vieille Europe sur Radio Courtoisie.


(0)
1535 Vues
0 commentaire
28.05.2013

L’Assemblée nationale a adopté, jeudi 16 mai, une proposition de loi du Front de gauche supprimant le mot "race" de la législation française.
L’article premier de la nouvelle loi votée par l’Assemblée nationale stipule que "La République française condamne le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Elle ne reconnaît l’existence d’aucune prétendue race."
En relation avec cette actualité, Michel Drac développe le sujet de la question raciale de façon très originale malgré les risques encouru car le sujet est sulfureux et l’usage du mot de "race" provoque un malaise chez les modernes, y compris chez ceux qui se réclament de la défense de ce concept.
Michel Drac commence par développer le concept de "race" et montre qu’il n’a pas le même signifiant au cours du temps. L’originalité de sa démonstration est d’expliquer la question raciale à l’aune des processus d’émancipation individuelle au cours du temps. Racisme et antiracisme sont selon lui impulsés par les mêmes dynamiques, c'est à dire les contraintes induites par l’individualisme.
La modification des structures économiques et sociales vont induire des modes pensées qui vont justifier l’atomisation sociale et donner naissance aux racismes différentialistes dans un premier temps et à l’antiracisme universaliste aujourd’hui.
Ainsi, chaque étape dans ce processus d’émancipation de l’individu construit une conception différente de la race qui s’inscrit dans la diabolisation de l’étape précédente.
Michel Drac montre que racisme et antiracisme sont deux faces de la même médaille qui convergent en termes d’ingénierie sociale dans la dynamique capitaliste. 
Michel Drac replace le concept de "race" dans deux contextes précis : celui des sociétés traditionnelles communautaire et celui des sociétés modernes individualistes, et démontre qu’il n’a pas le même signifiant.
Dans les sociétés traditionnelles, le terme race fait référence au lignage. Il est induit par l’observation directe de la réalité biologique et la réalité des pratiques sociales. Il n’y a pas à arbitrer entre une exigence d’égalité des individus, l’individu étant totalement socialisé à la lignée ou au clan auquel il appartient. Quand on parle de la race des francs, on parle des lignées nobles, le peuple n’étant pas concernés par la question raciale. C’est une réalité biologique s’appuie sur le fait que des groupes d’individus partagent le même patrimoine génétique. Par exemple lorsqu’un souverain chrétien combat un souverain musulman, il n’y a pas l’idée d’une infériorisation sur une base raciale du souverain musulman qui vient aussi d’une lignée noble. Autre noblesse certes, mais pas d’infériorisation même si le souverain musulman a la peau plus foncée.
Dans les sociétés modernes qui sont des sociétés des individus, la race comme lignée perturbe le système de catégorisation des individus car elles nécessitent des structures qui indifférencient des individualités, du moins pour construire les bases des interactions qui vont ensuite les différencier, mais de façon individuelle et non communautaire comme c’est le cas dans les sociétés traditionnelles.
Ainsi naitra une nouvelle conception de la race : un racisme classificatoire sur des critères statistique discriminant qui postule que les individus de même race sont égaux.
L’émergence de ce racisme se fait progressivement alors que les cultures sont placées devant le spectacle de la technique et de l’émergence de la religion du progrès qui postule que l’humanité fabriquerait elle-même le millénaire d’or, par la techno-science et le développement quantitatif infini. Les sociétés seront hiérarchisées suivant leurs capacités à activer ces leviers.
La pensée juive a été la première à développer les signes de cette conception hiérarchisante en cherchant les instruments de racialisation extérieur à la réalité biologique et sociale, parce qu’elle est la première à penser dans les termes de l’individualisme.
Cette forme de racisme classificatoire va justifier la domination et l’inégalité de traitement entre les groupes d’hommes dans le système capitaliste sur base de critères discriminants (les noirs sont esclaves parce qu’ils sont noirs).
La France, du fait de son modèle familial et de ses structures de propriété, va développer une sensibilité à l’égalité qu’elle formalisera lors de la révolution individualiste française. L’Allemagne quant à elle, du fait de ses propres structures familiales, va formuler un projet inégalitaire dans le cadre individualiste par réaction (développement d’un regard froid, scientifique, visuel, topographique sur la race).
La rivalité entre le capitalisme anglais et allemand va amener à l’antisémitisme moderne bourgeois du XXème siècle. En effet, au sein du capitalisme anglais, va se développer un phénomène : la montée en puissance d’un certain nombre de familles et de réseaux de confessions juives. La bourgeoisie Allemande et une fraction de l’aristocratie Britannique développera une pensée antisémite en réaction.
L’antiracisme universaliste est l’idéologie en réaction du racisme différentialiste qui interdit ce type d’agrégation statistique sur base de critère discriminant et découle du fait qu’historiquement, la confusion de ce processus de rattachement de groupes humains à des agrégats statistiques a débouché sur des catastrophes.
Mais l’idéologie antiraciste converge également avec la nécessité de la dynamique capitaliste d’uniformiser les individus : à un certain moment un certain type de capital en train de se globaliser a eu besoin de faire appel à de nouveau discours de cautionnement niant la réalité du fait génétique, on uniformise donc la race segmentée des racistes. Le système capitaliste contemporain est une énorme machine à indifférencier. En effet, la base de ce système étant l’échange, il est nécessaire que tout soit uniformisé pour que la machine continue à fonctionner.

Présentation de "Propaganda" d'Edward Bernays, par Normand Baillargeon sur CHOQ FM.


(0)
1525 Vues
0 commentaire
09.04.2008

Normand Baillargeon présente le livre d'Edward Bernays "Propaganda. Comment manipuler l’opinion en démocratie", écrit en 1928. Ce personnage, bien que mal connu, est considéré comme le père des relations publiques et a durablement influencé le fonctionnement des démocraties libérales au XXe siècle.
Il est également question de la première traduction de "Principes de reconstruction sociale" (1916) de Bertrand Russell.
Emission "Les publications universitaires".

Addiction en société moderne et dépendance sans substance. Avec Julien Gautier à Bobigny.


(0)
2816 Vues
0 commentaire
10.12.2009

"C’est en philosophe, et dans la lignée des travaux de Bernard Stiegler et de l’association Ars Industrialis, que je voudrais aborder ici la question de l’addiction en général, c’est à dire en fin de compte le thème du désir et de la vie, de la vie du désir, de la vie comme désir. Nous soutiendrons en effet que la vie elle-même, et sans doute la vie humaine d’une manière plus profonde encore, est addictive en son principe, dans la mesure où elle est animée par du désir, affectée, motivée, mobilisée par des « objets » auxquels elle s’attache et qu’elle investit et même sur-investit : aimer, c’est, en un sens, être « addict », ne pas pouvoir s’imaginer sans l’autre. De ce point de vue, nous proposerons d’interpréter le développement des addictions proprement pathologiques – ce que n’est pas toute addiction - comme le signe d’une dégradation du désir individuel et collectif, de sa régression au niveau d’un fonctionnement pulsionnel, compulsif et monomaniaque. Or, nous voudrions montrer que ce type de comportement addictif est d’une certaine manière érigé en norme et pratiquement organisé par le capitalisme consumériste, dont le système repose fondamentalement sur la sollicitation incessante des pulsions d’achat des consommateurs par le marketing : en ce sens, la société de consommation est en elle-même une société d’addiction, et par là addictogène, qui surexploite, épuise et dérègle aussi bien les milieux psychiques et sociaux que les milieux naturels." Julien Gautier
Conférence prononcée dans le cadre d'une journée consacrée à l'éducation par l'association de consultation familiale SAGA à Bobigny.

La Cité perverse. Par Dany-Robert Dufour à la Librairie Tropiques.


(0)
1233 Vues
0 commentaire
24.10.2009

La crise actuelle n'est pas seulement économique et financière, mais affecte tous les domaines de la vie en société. Elle révèle la perversion fondamentale au coeur de notre monde, qui consiste à exhiber sa jouissance et à monnayer cette exhibition. L'auteur revisite l'histoire de la pensée, depuis Saint-Augustin jusqu'à Jacques Lacan en passant par les penseurs libéraux, et dresse la géographie de cette 'cité perverse' dans laquelle nous vivons, de plus en plus violente et explosive, et au final plus puritaine que jouisseuse.

TV Lobotomie. Avec Michel Desmurget à Lyon.


(0)
1368 Vues
0 commentaire
08.06.2011

"Chaque mois, les revues scientifiques internationales publient des dizaines de résultats de ce genre. Pour les spécialistes, dont fait partie l’auteur, il n’y a plus de doute : la télévision est un fléau. Elle exerce une influence profondément négative sur le développement intellectuel, les résultats scolaires, le langage, l’attention, l’imagination, la créativité, la violence, le sommeil, le tabagisme, l’alcoolisme, la sexualité, l’image du corps, le comportement alimentaire, l’obésité et l’espérance de vie."