Nietzsche contre Foucault. Avec Jacques Bouveresse à la Librairie Tropiques.


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07.04.2016

Jacques Bouveresse sintéresse ici au rapport conflictuel de Nietzsche avec Michel Foucault (qui fut son prédécesseur au Collège de France après avoir été son condisciple sur les bancs de Jules Vuillemin).
L'occasion de se demander dans quelle mesure on pourrait relativiser le jugement "sévère mais juste" de Jean-Marc Mandosio quand il affirme, avec quelques solides arguments que : "Foucault applique la recette traditionnelle de l’essayisme dans le goût français : revisiter de façon "brillante" des lieux communs en faisant primer la rhétorique sur l’exactitude." Une problématique qui pourrait passer pour corporatiste et qui ne serait qu'anecdotique si ce "goût gentrifié" de nos générations successives de clercs hexagonaux n'avait produit le désert intellectuel, social et politique que doivent affronter aujourd'hui les "générations post-mitterand"...
Sur la vérité, l’objectivité, la connaissance et la science, il est trop facilement admis aujourd’hui – le plus souvent sans discussion – que Foucault aurait changé la pensée et nos catégories. Mais il y a dans ses cours trop de confusions conceptuelles entre vérité, connaissance et pouvoir, trop de questions élémentaires laissées en blanc et, tout simplement, trop de non-sens pour qu’on doive se rallier à pareille opinion.
Quant au nietzschéisme professé par Foucault, il repose sur une lecture trop étroite, qui ne résiste pas à une confrontation attentive avec les textes, notamment ceux du Nietzsche de la maturité.

Une conférence introduite par Jean-Jacques Rosat.

L'empire des statistiques. Avec Olivier Rey au Collège Supérieur.


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02.02.2016

Si au commencement était le verbe, qu'en est-il aujourd'hui ? Là où étaient les mots, ce sont souvent des chiffres, des courbes, des diagrammes qui les remplacent. Les statistiques ne sont plus des indices de la réalité, mais ses plus sûrs garants. In numbers we trust.
On imagine volontiers que l'importance prise par les statistiques est une conséquence du développement scientifique : on se serait mis à traiter les affaires humaines avec les mêmes méthodes que celles en usage en mathématiques et dans les sciences de la nature. Mais historiquement, c'est l'inverse qui est vrai : c'est d'abord dans les affaires humaines que les statistiques ont pris leur essor - avant de devenir une méthode scientifique.
A quelles conjonctures, à quelles nécessités sociales a répondu l'explosion statistique ? Répondre à cette question, c'est se donner les moyens de comprendre ce qui donne aux nombres un tel empire sur nos vies ; et, aussi, ce qu'il conviendrait de faire pour limiter cet empire.

Sur l'effondrement du sens des savoirs. Avec Marcel Gauchet à Marseille.


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04.12.2008

La "société de la connaissance" pourrait bien se révéler, en fait, celle où les savoirs perdent tout sens autre qu’utilitaire. Ils cessent de se présenter comme les vecteurs d’une émancipation promettant à l’humanité la maîtrise consciente de son destin.
Marcel Gauchet s’efforcera de mettre en lumière, à partir de ce phénomène, les ressorts du changement de monde qui nous emporte et la racine des périls auxquels il nous expose.

Cette conférence est organisée par l’association "Echange et diffusion des savoirs", dans le cadre du cycle "Emprises de la violence. Regards sur la civilisation contemporaine".

Wittgenstein, la modernité, le progrès et le déclin. Avec Jacques Bouveresse au Centre Pompidou.


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18.10.2000

Wittgenstein n’a jamais dissimulé son antipathie pour la civilisation contemporaine. Mais, à la différence de beaucoup d’autres, il n’a jamais essayé d’en tirer une philosophie. Il est difficile de trouver un philosophe qui l’ait été davantage que lui dans ses relations avec une époque que, de son propre aveu, il n’aimait pas et dans laquelle, en tout cas, il ne se sentait pas chez lui. L’attitude de Wittgenstein à l’égard du monde contemporain a consisté à éviter la perte de temps et d’énergie que représente le pathos de la protestation, de la dénonciation et de la déploration, dans lequel donnent si volontiers les intellectuels d’aujourd’hui, et à s’accommoder avec le maximum de sobriété et d’efficacité des conditions qui lui étaient imposées pour la tâche qu’il estimait avoir à remplir.

Un entretien mené par Alban Bouvier, Frédéric Nef, Ruwen Ogien et Clément Rosset dans le cadre du cycle "Réponses et objections".

Statistiques, société et décision. Avec Alain Desrosières et François Héran à la Maison Européenne des Sciences de l'Homme et de la Société.


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15.04.2011

   Alain Desrosières — Avant, pendant et après : l’argument statistique dans le processus de décision.
La statistique n’est pas seulement une aide à la décision. Elle est elle-même le produit d’une cascade de décisions préalables : choix et définition des variables, construction de nomenclatures, codage des cas douteux, forme des tabulations et des modèles d’analyse statistique. Les "décideurs" qui mettent en avant des arguments statistiques pour "justifier leurs décisions" sont eux-mêmes fortement contraints par ces décisions antérieures, dont non seulement ils ne sont pas maîtres, mais que, le plus souvent, ils ignorent. Plutôt que d’aide à la décision, il vaut mieux penser en termes de mise en forme conventionnelle de la réalité, à l’intérieur de laquelle se meuvent et argumentent les acteurs sociaux. Des exemples seront donnés : l’évaluation des postes du bilan des entreprises, la quantification du produit intérieur brut (PIB), de l’inflation, des taux d’emploi et de chômage, le "benchmarking" des politiques européennes, les "rangs" des universités classées dans le palmarès de Shangaï.

   François Héran — Du bon usage des rapports officiels.
À quoi servent les rapports d’experts que la puissance publique commande régulièrement aux chercheurs ou aux administrateurs de la recherche ? François Héran abordera la question à partir de son expérience personnelle. Il a eu l’occasion de rédiger ou de coordonner plusieurs "rapports officiels", dont les uns ont été suivis d’effets tandis que les autres sont restés lettre morte : "Questionnaires du recensement rénové" (2001), "Démographie et économie" (2002), "Immigration, marché du travail, intégration" (2002), "Inégalités et discriminations : pour un usage critique et responsable de l’outil statistique" (2010), etc. Il tentera de cerner les facteurs qui influencent la production et la destinée de ce type de documents.

Être de la bonne taille. Avec Olivier Rey à l’École d’architecture de la ville et des territoires à Marne-la-Vallée.


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10.03.2015

Un fossé s'est creusé entre, d'une part, une pensée conceptuelle qui néglige les questions quantitatives, considérées comme au-dessous de sa dignité, d'autre part une pratique technoscientifique qui manie les quantités sans guère s'inquiéter, en général, des effets qualitatifs induits sur les existences humaines.
Or, la taille n'est pas un simple paramètre, qu'il serait loisible de faire varier à volonté, elle appartient à l'essence des choses.
Parce que le nœud entre qualité et quantité est impossible à défaire, il n'est pas de domaine où la question de la taille appropriée, de la bonne échelle, des justes proportions, ne soit d'une importance cruciale. 

Pierre-Yves Rougeyron : grand entretien pour le Bréviaire des Patriotes.


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02.2016

Dans ce grand entretien, Pierre-Yves Rougeyron aborde l’actualité des mois de décembre 2015 et janvier 2016, avec notamment : les élections régionales défavorables au FN, la victoire des nationalistes en Corse, l’avenir de la France dans le Pacifique, les expatriés, le revenu de base, l’Otan, l’Arabie Saoudite, les viols de Cologne, le régionalisme, l'avenir géopolitique asiatique, Israël, ou encore les fractures politiques en Occident...

Science et désinformation. Avec Marc Le Menn au Cercle Aristote.


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18.01.2016

Si la désinformation est, et a été, l’arme des dictateurs pour guider le peuple, elle est aujourd’hui l’outil indispensable des démocraties pour modeler l’opinion. Pour ce faire, elles ont élevé la communication et le marketing au niveau d’un art. Désormais, communiquer c’est tenter de désinformer avec toute la subtilité qui s’impose...
L'information scientifique sensée être rigoureuse, absolue et indépendante, est tombée dans les mêmes travers, et les exemples sont multiples pour ne pas dire quotidiens. Ils font l’objet de cette conférence conduite par Marc Le Menn.