On peut raisonnablement estimer que, depuis la nuit des temps, tous les représentants de notre espèce connaissent épisodiquement des moments de déprime ; le mal-être, le flou identitaire et la douleur d’exister font jusqu’à un certain point partie intégrante de notre condition. On peut imaginer aussi que certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres à ce que nous appelons aujourd’hui la "dépression", que ce soit pour des raisons purement psychologiques, liées à l’éducation, ou pour des raisons physiologiques, liées au circuit neurologique et hormonal du corps.
Mais il y a néanmoins tout lieu de penser que notre époque est la proie d’un sentiment exacerbé de malaise intérieur. Depuis le tournant des années 1830 et l’entrée brutale dans la révolution industrielle, l’Occident semble ainsi submergé par une vague plus ou moins généralisée de "spleen", que les auteurs romantiques qualifiaient avec optimisme de "mal du siècle", sans savoir que nous l’éprouverions encore près de deux cents ans après eux… Notre art s’en est largement fait l’écho, tout au long du XXe siècle, de même que nos publications médicales, nos magazines, nos reportages télévisés et nos conversations. La "dépression" est partout, superficiellement soignée par les traitements pharmacologiques à la mode, comme une rustine apposée sur un navire en voie de perdition.
Thibaut Isabel se proposent de faire le point sur quelques-uns des aspects les plus marquants de cet étrange nihilisme contemporain, dont le surpassement constituera sans doute le principal défi des siècles à venir.
Émission du "Libre Journal des idées politiques".
Dans la première partie de cet entretien, l'auteur de "Occident et Islam" se focalise sur un des aspects dévoilé dans son livre, à savoir le réformisme islamique, ses origines et son influence aujourd'hui dans le monde musulman.
Dans un second temps, il met en lien la relation entre le messianisme judéo-protestant et la fratrie dite des "frères musulmans". Ceci étant illustré par la personnalité trouble de Tariq Ramadan.
La réponse aux attentats de janvier 2015 appelait un renouvellement des idées, des dispositions et des actions de notre pays. Perdurent au contraire les manières de penser les plus paralysantes : la "laïcité" serait la solution au "problème de l'islam", l'effacement de la présence publique du religieux serait la solution au problème des religions. Tout est faux dans cette thèse. Au lieu de chercher une neutralité impossible, qui couvrirait en fait une guerre sournoise, nous devons accepter et organiser la coexistence publique des religions, leur participation à la conversation civique.
En entrant dans la communauté nationale, l'islam est entré dans une nation de marque chrétienne, où les juifs jouent un rôle éminent. Toute politique qui ignore cette réalité court à un échec cuisant, et met en danger l'intégrité du corps civique. Il s'agit donc, tout en préservant la neutralité de l'État, de faire coexister et collaborer ces trois "masses spirituelles". Loin que la mondialisation réclame l'effacement de la nation et la neutralisation de la religion, c'est son indépendance politique et spirituelle, et son ouverture au religieux, qui permettront à la France de franchir en sûreté et avec honneur la zone de dangers dans laquelle elle est entrée.
Jean Michel Vernochet commence son introduction en décrivant la situation politique en Israël et en Palestine. La dimension messianique du sionisme le plus ultra, incarné par le Likoud au pouvoir, apparaît régulièrement dans les prises de position, les déclarations et les indiscrétions de ses chefs. Ainsi, exemples à l’appui, il entend souligner que la dimension eschatologique des politiques poursuivies par les dirigeants hébreux ne relève pas d’un banal fantasme conspirationniste mais d’une réalité objective. En un mot, tout le projet sioniste de construction d’un État juif tendant à l’homogénéité ethnique est dès l’origine un projet messianique, celui de la construction d’un Grand Israël en accomplissement d’une hypothétique promesse divine.
Loin de l’histoire officielle du sionisme le décrivant comme un projet et une idéologie politique athéistes qui serait né au XIXe siècle, Youssef Hindi présente lui la thèse centrale de son ouvrage sur les origines mystiques, jusqu’ici méconnues, du projet sioniste et de la stratégie du Choc des civilisations ; projet messianique dont la naissance remonte au XIIIe siècle. Il fait, durant son exposé, un déroulé historique, des origines du messianisme actif à nos jours, en terminant sur ses implications géopolitiques.
Thibault Isabel nous dresse un portait du grand penseur du socialisme qu'était l'autodidacte Pierre-Joseph Proudhon.
Thèmes abordés :
00:00:41 - Qui était Pierre-Joseph Proudhon ?
00:04:17 - Proudhon dans le paysage socialiste ?
00:08:04 - Marx contre Proudhon
00:13:45 - Proudhon et la religion
00:18:00 - Dialectique proudhonienne et dialectique marxiste
00:22:24 - Proudhon et la propriété
00:27:27 - L'anarchisme proudhonien
00:30:54 - L'anticapitalisme proudhonien
00:33:43 - Qu'est-ce que le "mutuellisme"?
00:37:09 - Proudhon : un "petit-bourgeois" ?
00:40:25 - Proudhon et la "Banque du peuple" ?
00:43:04 - Proudhon et la lutte des classes
00:45:27 - Anthropologie proudhonienne?
00:48:49 - Critique de l’État et critique du Capital chez Proudhon ?
00:54:53 - Le fédéralisme proudhonien
00:58:49 - Fédéralisme et échelles du pouvoir
01:04:20 - Fédéralisme proudhonien et fédéralisme maurrassien
01:07:49 - Place de la Nation dans le fédéralisme proudhonien
01:11:12 - Fédéralisme proudhonien et fédéralisme européen contemporain ?
01:12:52 - La postérité de Proudhon
01:14:42 - Proudhon était-il de gauche ?
La Révolution n'a pas été la réalisation d'un seul projet, incarné par un seul groupe, mais la rencontre de projets réformateurs et utopiques concurrents, dans un pays fragmenté par de fortes identités régionales, religieuses et politiques. Cette conférence invite à une nouvelle lecture des années 1770 à 1802 autour de quatre grands moments qui ont donné à la France cette histoire à la fois chaotique et exceptionnelle.
La révolution par le haut, initiée par Louis XV et maladroitement reprise par Louis XVI, échoue sur le coup de force magistral de 1789. S'ouvre alors cette "révolution-régénération" attendue par la quasi-totalité des français, dernière des révolutions du monde atlantique. La véritable révolution commence en 1792, conduite par des hommes qui inventent de nouvelles règles de vie. La violence, qui échappe au contrôle de l'Etat, permet la victoire nationale mais ruine l'unité du pays. Après l'élimination de Robespierre, la stabilisation recherchée par des groupes rivaux réussit à souder la nation mais bute sur des révolutions de palais jusqu'à confier l'Etat à un général charismatique.
C'est en rendant compte de cette complexité que Jean-Clément Martin nous montre comment la France et au-delà le monde entrent dans la modernité.
"Combien d'insultes se préparent contre mon humilité cosmique... L'heure commence où une génération neuve naît de mon oeuvre neuve : l'oeuvre est là, partout en ma tête ; c'est une uvre gigantesque : j'ai mal à la tête. J'ai chanté ici, auprès de vous, mes pages, dans notre intimité, l'approche amoureuse de Celle que prétextant tout ils ont tous fui : la Présence.
Les penseurs : y en a-t-il ? Où sont-ils ? Ont-ils place derrière leurs oreilles de cocker, ces moins que chancres ? Je chante la teneur de la Substance Prime, par-dessus la tête des mondes philosophiquement constitués.
Il y a, avant que de dire combien ils ont retenu la Vérité captive, Il y a, avant de dire la désobstruction de la conscience réflexive et la source trinitaire de cette énergie spirituelle, Il y a, entre mes mains, dans ce Journal qui devance l'oeuvre principale, Il y a ce nocturne ourdissant avant la profonde Aube de pourpre." Maxence Caron
Qu'avons-nous fait de la "libération sexuelle" ? Quelle est cette liberté qui condamne à choisir en permanence son identité, ses amours, ses pratiques comme n'importe quel produit de consommation ? Et quelles sont les nouvelles contraintes qui en ont émergé ?
Les trois intervenants s'interrogent face aux évolutions des comportements de toutes les classes d'âges devant les injonctions de notre société, notamment les codes transmis par la pornographie.