Michel Foucault, de la "pensée du dehors" au "capital humain". Avec Gilles Labelle pour le Collectif Société.


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04.02.2023

Une fréquentation même sommaire et partielle de l'immense littérature qui a été consacrée à Michel Foucault révèle qu'elle repose en grande partie sur une décontextualisation de l'oeuvre. Dans un souci de contextualiser celle-ci, Gille Labelle défend trois arguments :
 1) le rejet de la "pensée dialectique", dont la phénoménologie est le cas le plus récent suivant Foucault, doit être considéré comme structurant tout son travail, de l'Histoire de la folie à l'âge classique à l'Histoire de la sexualité et au cours de 1979 consacré au libéralisme et au néolibéralisme.
 2) Cette posture constitue une prise de position à l'égard des principes qui structurent ce qu'on peut désigner comme le monde moderne ou la modernité. À la pensée dialectique, Foucault oppose d'abord ce qu'il désigne comme "pensée du dehors", qui correspond à ce que Hegel désignait comme "pensée de l'entendement" en ce qu'elle pose l'existence d'oppositions irréductibles et indépassables. L'exemple paradigmatique de cette pensée désignée par Hegel comme pensée du "ou bien… ou bien…" est donné dès le départ de l'oeuvre de Foucault : ou bien la déraison (dont la folie est un cas), ou bien la raison. Ce qui est dès lors rejeté est l'idée de synthèse ou de réconciliation entre les éléments contradictoires dont hérite la modernité (par exemple entre l’idée de totalité et celle de liberté), qui caractérise selon Foucault la pensée dialectique dans ses diverses déclinaisons, hégélienne, marxienne et phénoménologique.
 3) Cette prise de position à propos de la pensée dialectique et de la modernité permet de situer Foucault dans l'actualité immédiate où s'est déployée son oeuvre – la critique de la colonisation d'abord, le gauchisme post-soixante-huitard ensuite, ce qu'on peut désigner comme le "post-gauchisme" enfin – et éclaire en partie au moins la réception dont elle a fait l’objet.

Comprendre l'époque. Avec Alain Soral sur Ondes De Chocs TV.


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02.2024

Publié 10 ans après Comprendre l'empire, Comprendre l'époque n'est pas un livre comme les autres. C'est une odyssée conceptuelle qui remonte au racine grecques de la raison et de l'égalité. Une longue épopée qui aboutie à travers une mathématisation du monde, à un dévoiement de l'égalité pour la mettre au service de l'inégalité.

Un entretien mené par Rachid Achachi.

Rousseau, Kant, Hegel, Marx, Clouscard : clefs de lecture sur ERFM.


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2023

L'Homme n'a pas de rapport direct au réel. Il passe par un intermédiaire (langage, mathématiques, idée, concept, etc.) et vit dans un monde de symboles. Mais ce dernier est-il un brouillard obscurcissant sa vue ou un outil lui permettant de mieux appréhender le réel ?
La réponse nous est donnée par la pensée dialectique. Forgée depuis Platon et poussée à son paroxysme par Hegel et Marx, la pensée dialectique est l'outil conçu par les philosophes pour disséquer ce monde de symboles.
Tout comme le bois est la matière première du menuisier, le monde de symboles est la matière première du philosophe mais également, l'objet de convoitise du pouvoir politique. La manipulation des mots dans le débat politique et l'utilisation des mathématiques dans les sondages sont autant de façons de prendre le pouvoir sur le monde symbolique et donc sur les hommes.
Mohamed Ridal, au travers de multiples "clefs de lecture", nous aide à comprendre ce qu'est la pensée dialectique et comment elle nous aide à atteindre le réel. Ce au travers de l'étude d'oeuvres réputées ardues, principalement d'inspiration hégéliennes et marxistes, avec pour principe de donner des clefs de compréhension permettant de déverrouiller le texte.

Autobiographie philosophique. Avec Pierre Magnard sur Radio Courtoisie.


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2014

Entré en khâgne pour y devenir traducteur de Virgile et d'Homère, Pierre Magnard reçut de Jean Beaufret l'interpellation de Heidegger, qui fit vaciller ses certitudes et une certaine manière d'être chrétien. Ce vacillement le conduisit vers Pascal, dont l'angoisse colore la foi d'une manière inoubliable, lequel Pascal le conduisit à Montaigne, ami de toute une vie. Deux figures en miroir entre lesquelles il lui parut urgent de ne jamais choisir, et auxquelles il consacra beaucoup de son industrie, comme à ces philosophes de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance que Char eût dit des Matinaux.
Un humanisme faisant l'épreuve du néant en l'homme et du silence de Dieu était possible, dont Maître Eckhart et Nicolas de Cues montrent le chemin ; un christianisme aussi, fondé non sur l'usage d'une raison dogmatique mais d'une raison joueuse, laquelle, tout en sachant que c'est le coeur qui lui donne ses principes, se déploiera en toute liberté.
Nous voici donc conté le chemin d'un philosophe, professeur émérite en Sorbonne, jusqu'à la couleur du matin profond...

Émission "Le monde de la philosophie", animée par Philippe Nemo.

Les grandes philosophies. Avec Charles Robin sur Le Précepteur.


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2022

Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.

Puissance et impuissance de la raison face au problème éthique. Avec Francis Wolff à l'Ecole Normale Supérieure.


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07.10.2019

Le "problème moral" consiste à déterminer les normes et les valeurs pratiques, et finalement le bien humain. Deux réponses classiques s'opposent : agathos ou kalos disaient les Anciens ; bonheur ou vertu comme disent les Modernes. Car il est bien connu que l'un va sans l'autre, au point que le vice souvent prospère et qu'il arrive bien des malheurs à la vertu.
On nommera "problème éthique" une autre question, posée cette fois à la raison humaine : un être parfaitement rationnel choisirait-il de maximiser ses avantages et de minimiser ses inconvénients, ou au contraire d'agir toujours conformément à une loi morale universelle ?
Ce problème met en jeu deux types de réponse à la question de savoir ce que peut et ce que vaut la raison. Selon la première, la raison ne pourrait avoir qu'un rôle technique ou "instrumental" : au mieux, elle pourrait servir aux calculs de la prudence ; au pire, elle serait une puissance vouée à la domination des hommes ou de la nature. Selon la seconde conception, elle serait la seule puissance capable d'arracher l'être humain à ses désirs et passions égoïstes et de déterminer les conditions d’actes désintéressés.
Francis Wolff montre que ces deux conceptions présupposent en fait une même idée, "monologique", de la raison à laquelle est opposée une conception "dialogique", capable de surmonter les dilemmes classiques et de réunifier l'idée du bien.

Le rapport Marx-Hegel, avec Dominique Pagani et Victor Sarkis.


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2021

C'est en compagnie de Victor Sarkis et après sa contribution (lien vers l'article ci-dessous) que Dominique Pagani engage la discussion sur les problématiques inhérentes au rapport Hegel/Marx.
D'un côté, il est absolument évident que Marx doit énormément à Hegel quand de l'autre, il est tout aussi indéniable que dès sa jeunesse et jusqu’à sa mort, Marx n'a cessé de proclamer sa "rupture"avec Hegel. Alors : rupture ou continuité ?
Un problème à dominante philosophique mais dont les retombées sont immédiatement politiques, tant la dissociation de Marx à Hegel, dans son interprétation dominante, est historiquement corrélée à des périodes de recul de la classe ouvrière.

Un échange modéré par Étienne Burle.

Science, foi et raison. Avec Olivier Rey et Lydia Jaeger à AgroParisTech.


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19.04.2022

"La théologie et la physique sont [...] profondément incompatibles, leurs conceptions ont un caractère radicalement opposé", écrit Auguste Comte dans son célèbre Cours de philosophie positive en 1829. Il n'est pas nouveau de considérer que la religion menace la science, au moins depuis l'affaire Galilée dont elle est devenue le symbole. Alors : la croyance est-elle définitivement l'ennemie de la science ? La foi et la raison sont-elle incompatibles ?
Le mathématicien et philosophe Olivier Rey et la physicienne et directrice de l'Institut Biblique de Nogent Lydia Jaeger cherchent à répondre à ces questions par une réflexion sur les méthodes et les buts de la science, en comparaison avec ceux de la religion.
L'observation de la transgression de limites tout autant que celle de l'isolation abusive de ces deux pratiques humaines livrent la clé pour comprendre les tensions souvent ressenties et pour indiquer des interactions fructueuses possible.