La "déconstruction" recouvre une littérature politico-philosophique aussi foisonnante qu'inconsistante qui, à travers les Gender studies et la "théorie queer", les études postcoloniales et la pensée décoloniale, l'antiracisme identitaire ou racialiste, la "théorie critique de la race" et l'intersectionnalité, a donné lieu à un mouvement intellectuel international dont l'objectif, parfois déclaré, est de criminaliser la civilisation occidentale en la réduisant à une expression du racisme, de l'esclavagisme, de l' "hétéropatriarcat" et de l'impérialisme colonial.
Tous ces courants idéologiques se proposent de "déconstruire" le discours hégémonique de l'Occident en dénonçant son universalisme supposé trompeur et sa "violence épistémique" dont les victimes seraient les peuples dits dominés, racisés et opprimés, ainsi que leurs cultures respectives, et les "minorités" essentialisées en tant que victimes "systémiques". Tel est le fait inquiétant qui appelle à une réflexion sur ses causes : la civilisation occidentale est convoquée devant un nouveau grand Tribunal de l'Histoire pour répondre de ses crimes, imaginaires ou réels, et, surtout, elle est la seule civilisation à être mise au banc des accusés.
La culture "woke" en dérive, cette culture néo-puritaine et punitive de l'annulation ("cancel culture") qui permet à des activistes de faire taire les contradicteurs en les diabolisant et de supprimer les auteurs ou les oeuvres qui ne leur plaisent pas, au regard de leurs dogmes idéologiques. Leur programme commun est de supprimer, dans le langage comme dans les pratiques sociales, les institutions et la culture, toute trace de stigmatisation, d'exclusion et de discrimination, ou plus simplement tout élément susceptible d'être "offensant" ou "blessant". Ces guerriers de la "justice sociale", qui se posent en défenseurs des victimes, veulent donc créer une société parfaite, dotée d'une culture éthiquement "pure", selon leurs valeurs et leurs normes. Ils prétendent lutter contre toutes les discriminations, qu'ils supposent "systémiques" au sein des sociétés occidentales "blanches".
Cette vision racialiste et "discriminationniste" de l'ordre social fonde leur combat idéologique, qui puise dans un imaginaire victimaire.
Une intervention dans le cadre du colloque "La République face à la déconstruction".
Louis-Ferdinand Céline demeure un hapax dans notre littérature et notre culture nationale. Plus de cinquante ans après sa mort, il hante et divise toujours les esprits. Il est ce créateur antisémite, cet artiste collaborationniste, qui a révolutionné la langue avec Voyage au bout de la nuit et mis sa plume au service de l'abjection dans Bagatelles pour un massacre. Céline emporte, dégoûte, fascine et scandalise.
En 2011, il est retiré de la liste des célébrations nationales. En 2017, le projet de publication de ses pamphlets chez Gallimard est suspendu. Entre le génie et le salaud, l'homme et son œuvre, où sont les frontières ?
Cette grande traversée propose d’aller jusqu'au fond de la nuit, là où comme Céline l'écrit "tout est trouble, équivoque, avant de verser dans le noir".
Une série documentaire produite par Christine Lecerf et réalisée par Franck Lilin.
Depuis la sortie courant 2012 de L'Eloge du populisme par Vincent Coussedière, ce que les médias appellent le "danger" du populisme, ou la "marée noire" du populisme, n'a cessé de prendre de l'ampleur.
Car le populisme est souvent défini comme la démagogie dans la démocratie. C'est à peu de chose près la définition qu'en donne Pierre-André Taguieff. Et s'il était autre chose ? Et si c'était l'irruption du peuple dans la politique, quand le peuple juge que ses dirigeants ne sont pas à la hauteur ?
C’est l'hypothèse défendue par Vincent Coussedière qui a sorti récemment Le retour du peuple, livre dans lequel il continuer de s'interroger sur la signification du phénomène populiste. En deux livres pénétrants, ce professeur agrégé de philosophie, également élu local, s'est imposé comme l'un des penseurs incontournables de notre époque. Rencontre avec un républicain rafraîchissant.
Si un éloge du populisme reste possible, c’est parce que le populisme n’est pas ce phénomène de ressentiment identitaire critiqué par les experts, confondant populisme du peuple et démagogie populiste. Le populisme est d’abord une affirmation, l’affirmation d’un attachement profond à une tradition qu’il s’agit d’imiter. Ce que le peuple veut conserver, ce n’est pas son identité, car il n’a pas d’identité et il le sait. Ce qu’il veut conserver, c’est sa capacité d’imiter une tradition et de reconnaître la similitude de ceux qui l’imitent avec lui. C’est très maladroitement que les mouvements populistes expriment leur revendication dans un langage identitaire, tombant ainsi dans le piège des démagogues. Etre conservateur ne consiste pas à vouloir conserver une identité mais à vouloir conserver une liberté.
A rebours de cette interprétation méprisante du "populisme", Vincent Coussedière propose une réévaluation du phénomène. Le populisme n’est plus rabattu sur une forme de démagogie et d’appel au peuple, mais il est repensé comme la réaction, saine en elle-même, d’un peuple politique à sa destruction. Car il y a plus de mémoire politique dans le populisme du peuple que dans les interprétations que proposent les experts de "la tentation" populiste ou de "l’illusion" populiste. C’est cette mémoire politique, retenue encore dans le peuple populiste, et perdue par les élites, qui ménage paradoxalement un avenir aux peuples de nos pays.
Tous en appellent à la France. Certains prétendent sauver la Nation. D'autres la République. D'autres encore, la Démocratie. D'où viennent ces oppositions et comment réconcilier ces faux contraires ?
Convoquant la philosophie, Vincent Coussedière révèle le patriotisme méconnu de la tradition politique des lumières. Relisant notre histoire récente, il montre comment le néorépublicanisme des années 1980 aura été le grand fossoyeur des idées qu'il prétendait défendre. Décryptant aujourd'hui, il éclaire la fin des politiques et le retour des intellectuels républicains, de Régis Debray à Alain Finkielkraut.
Et si ces penseurs en rupture de ban étaient avant tout les porte-voix de l'opinion, abandonnée et méprisée par les élites ? Et si le "populisme ambiant" n'était pas le problème, mais la solution de la crise actuelle ? Et s'il était temps, enfin, de réhabiliter le Peuple ?
Le qualificatif de "populisme" est régulièrement invoqué par la caste politico-journalistique, principalement dans le but de disqualifier un adversaire.
Mais comment devons-nous comprendre le phénomène "populiste" ?
Dans cette émission, Alain de Benoist et ses nombreux invités tentent d'aborder ce style politique particulier, qui ne se laisse pas réduire à une idéologie particulière.
Émission "Les idées à l'endroit", animée par Alain de Benoist.