Si l'écologie a pour objectif d'étudier les rapports entre un organisme et le milieu naturel, et se donne à cette fin les outils d'une science, elle ne peut ignorer les facteurs qui influent sur ces rapports complexes, lesquels ne sont pas "naturels" mais tiennent à des données sociales, culturelles, économiques, politiques. Aussi, de l'intersection de l'écologie et des sciences sociales ou économiques, est née l' "écologie politique", terme forgé en 1935 par le physiologiste américain Frank Thone mais utilisé surtout à partir des années 70.
En France, différentes tendances peuvent être observées, que Serge Audier présente ici par l'intermédiaire de trois de ses principaux représentant : Bertrand de Jouvenel, Bernard Charbonneau et André Gorz.
La figuration n'est pas tout entière livrée à la fantaisie expressive de ceux qui font des images. On ne figure que ce que l'on perçoit ou imagine, et l'on n’imagine et ne perçoit que ce que l'habitude nous a enseigné à discerner. Le chemin visuel que nous traçons spontanément dans les plis du monde dépend de notre appartenance à l'une des quatre régions de l'archipel ontologique : animisme, naturalisme, totémisme ou analogisme. Chacune de ces régions correspond à une façon de concevoir l'ossature et le mobilier du monde, d'en percevoir les continuités et les discontinuités, notamment les diverses lignes de partage entre humains et non-humains.
Masque yup’ik d’Alaska, peinture sur écorce aborigène, paysage miniature de la dynastie des Song, tableau d'intérieur hollandais du XVIIe siècle : par ce qu'elle montre ou omet de montrer, une image révèle un schème figuratif particulier, repérable par les moyens formels dont elle use, et par le dispositif grâce auquel elle pourra libérer sa puissance d'agir. Elle nous permet d'accéder, parfois mieux que par des mots, à ce qui distingue les manières contrastées de vivre la condition humaine.
Par un travail de comparaison d'images d'une étourdissante diversité, Philippe Descola pose magistralement les bases théoriques d'une anthropologie de la figuration.
Séminaire Matières de l'architecture au sein du département AAP de l'école nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais.
Robert Hainard, célèbre peintre et sculpteur animalier, fut aussi un penseur dont la philosophie continue d'inspirer Philippe Roch qui voit en lui un précurseur de l'écologie, au point de lui consacrer un ouvrage.Il tire des idées et de la vie de l'artiste genevois les fondements d'une transition écologique qui pourrait renverser la tendance destructrice qui est celle de notre civilisation.
Le peintre animalier, sans pour autant refuser toute idée de technique de pointe et de modernité, considérait que l'Homme devait retrouver ses origines paléolithiques et réapprendre à communier avec une nature sauvage retrouvée en inventant un nouveau système économique, loin de l'idéologie de la croissance.
Émission "Le grand entretien", animée par Anik Schuin.
Alors même que le renforcement de l'eugénisme depuis quelques décennies déjà est palpable, il demeure encore dans le non-dit, masqué par les périphrases, les euphémismes et autres effets de langage, comme, par exemple, la notion de "santé reproductive".
Avec ceci, et depuis ses origines, l'eugénisme est rapporté non pas seulement à un objectif de pureté raciale, mais aussi, de manière concurrente, à l'idéal progressiste d'une société hybride, tant sur le plan du métissage biologique ou transhumaniste, que sur celui, sociologique, du relativisme multiculturel. Sous ces variantes se tapit pourtant la permanence d'une obsession : maîtriser l'humanité en en maîtrisant la reproduction, sur fond d'utilitarisme malthusien et de matérialisme philosophique. Sous ses divers avatars, l'eugénisme apparaît ainsi comme l'un des visages de l'idéologie moderne.
Ce sont ces évolutions et ces permanences que questionne ici Guilhem Golfin.
Depuis la fin du XIXe siècle et la création des premiers parcs naturels africains pour "sauver’" une nature forcement vierge et sauvage de ces habitants, c'est toujours la même logique qui perdure. Un siècle et des milliers d’expulsions plus tard, peut-on parler d'un colonialime vert ou des nouveaux habits verts du colonialisme ?
Il est temps de secouer le cocotier de notre bonne conscience écologique en mettant en question les politiques de protection de l'environnement à l'œuvre sur ce continent.
Émission "Autour de la question", animée par Caroline Lachowsky.
Pour l'humanisme, l'humanité n'est pas seulement une espèce d'êtres vivants, homo sapiens, mais elle est une communauté morale et une valeur. Plus précisément, l'humanisme, au sens où l'entend Francis Wolff, implique trois thèses : l'humanité a une valeur intrinsèque ; l'existence des êtres humains a une valeur absolue ; l'humanité est source unique de valeurs. Ces idées ne vont pas de soi. "Avant l’homme" il y eut (et il y a encore, d'une certaine manière), le Dieu de la révélation ; et "après l'homme", pointe aujourd'hui la Nature. Selon ses deux rivales, l'humanité a certes une valeur, mais extrinsèque et relative, parce qu'il y a une source de valeurs supérieure dont dépend celle de l’humanité.
Concernant la première rivalité, Francis Wolff évoque ce qu'on a appelé la "sécularisation des Temps modernes", c'est-à-dire le processus par lequel la religion cesse, en Occident, d'être le repère central de la vie sociale (théocentrisme) pour gagner progressivement la sphère privée. Concernant la seconde rivalité, il s'agit de revenir sur les débats actuels autour de la valeur intrinsèque de "la nature" sous ses différentes formes (biocentrisme, écocentrisme, zoocentrisme) et l'actuelle position médiane du christianisme ("la vie humaine").
L'humanisme n'en reste alors pas moins le pire système... à l'exclusion de tous les autres !
Au terme d'un long parcours, de nombreuses lectures et d'une réflexion globale, Julien Rochedy veut expliquer la pensée de la véritable droite, dans laquelle il se reconnaît. Pédagogique, subversif et profond, ce travail se veut la base de la reconstruction d'une pensée forte contre le monde contemporain, lequel court à la catastrophe. On y découvre les fondements philosophiques de cette école de pensée tout en déclarant la guerre à toutes les pensées de gauche, des Lumières à la déconstruction.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'02'37 : Libéralisme, écologie et essentialisme
- 0'06'42 : Le clivage gauche-droite est-il dépassé ?
- 0'09'58 : Une tendance naturelle à être de droite ou de gauche ?
- 0'14'40 : Enfance heureuse et droite
- 0'16'20 : Chaos et domestication
- 0'22'42 : La gauche, pensée moyenne ?
- 0'26'36 : La culture prime sur l'économie
- 0'31'03 : Le capitalisme, plus de gauche que de droite
- 0'32'38 : L'impératif de s'assumer de droite
- 0'35'54 : Droite et extrême droite
- 0'38'39 : Classiques contre modernes
- 0'43'04 : Chaos et harmonie
- 0'47'30 : L'inquiétude fondamentale
- 0'50'42 : L'espérance de gauche
- 0'52'48 : Sous les pavés la plage… ou les sables mouvants
- 0'55'20 : Enfer et paradis
- 0'55'56 : Réalisme et pragmatisme
- 0'58'27 : Les règles et les normes face à la barbarie
- 1'00'04 : Les revers du progrès
- 1'04'05 : La guerre comme père du monde
- 1'01'02 : Le mal dans dans la société
- 1'16'18 : La nature humaine
- 1'12'28 : Le rôle de la génétique
- 1'23'35 : Christianisme et biologie
- 1'25'42 : L'importance des limites
- 1'31'27 : Choisir ce que l'on n'a pas forcément choisi
- 1'34'16 : Aimer son peuple
- 1'39'23 : L'égalité n'existe pas
- 1'41'35 : Chercher l'harmonie plutôt que l'égalité
- 1'47'45 : Chaos, ordre et justice
- 1'48'54 : La recherche des transcendantaux
- 1'53'31 : La recherche de la perfection passe par soi
- 1'57'04 : Problème contre mystère
- 2'00'12 : Héritage et communauté
- 2'05'57 : L'importance de la ressemblance
- 2'09'58 : Conception organique ou contractuelle
- 2'15'00 : L'importance de la transmission
- 2'18'56 : La reproduction
- 2'22'27 : Le tournant des Lumières
- 2'30'35 : La sagesse de la Tradition
- 2'36'24 : De la Terreur au communisme
- 2'38'19 : L'Histoire comme base de l'analyse de droite
- 2'44'38 : La religion, ciment des sociétés
- 2'55'42 : La valeur suprême : le développement de la communauté
- 3'01'09 : L'importance de la virilité
- 3'03'47 : La solidarité, une valeur de droite
- 3'07'24 : Sans valeurs de droite, le chaos
- 3'09'08 : L'État comme moyen et pas comme fin
- 3'15'33 : Liberté et responsabilité
- 3'19'34 : Pour un nouveau classicisme
- 3'23'42 : L'espoir écologique
- 3'28'11 : Conclusion
Instigateur au XVIIe siècle de la modernité politique, le philosophe Thomas Hobbes fut le premier à dévoiler le lien indissoluble entre souveraineté populaire et pouvoir d'Etat. Son credo épistémologique était : "La raison est le pas, le progrès de la science la route, et l'avantage du genre humain le but".
Autant admirées que violemment combattues, ses oeuvres politiques finirent parfois au bûcher par suspicion de propager l'athéisme. Aujourd'hui encore, les idées reçues sur l'auteur du Léviathan sont nombreuses et son matérialisme fragmenté et dénaturé.
Lilian Truchon restitue d'une façon totalement inédite la cohérence de la pensée de ce philosophe, articulée en trois temps comme elle fut conçue à l'origine : le corps, l'homme et le citoyen. Hobbes reste d'actualité non seulement pour penser de façon réaliste le rôle de l'Etat mais aussi pour comprendre le passage dialectique entre le naturel et l'artificiel, entre la nature et la civilisation, sans faire appel à une métaphysique de la rupture et des commencements absolus.
C'est aussi l'occasion de proposer une juste évaluation du "matérialisme mécaniste" à l'âge classique, de repenser les rapports classiques entre liberté et nécessité, et enfin de présenter, sans la mutiler comme c'est souvent le cas, la théorie de l'Etat chez Marx et Engels, les deux penseurs majeurs qui ont envisagé en matérialistes le rôle de l'institution étatique à la suite de Hobbes.