Nature et préjugés : convier l'humanité dans l'histoire naturelle. Avec Marc-André Selosse à la Librairie Ombres Blanches.


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16.05.2024

Les êtres humains ont longtemps survécu sur Terre en bricolant avec les connaissances du moment. Monocultures, pesticides, combustibles fossiles... Nous comprenons aujourd'hui que nous devons faire autrement. L'idée du biologiste et naturaliste Marc-André Selosse est simple : la notice pour mieux habiter notre monde se trouve sous nos yeux. Il suffit d'observer le vivant.
Avec humour et bienveillance, il déconstruit les préjugés qui nous ont empêchés de comprendre la nature (y compris humaine) et d'ajuster nos actions en conséquence. Il nous montre de plus près ce monde que nous pensions connaître, en contant les histoires des microbes, des plantes et des animaux qui nous entourent depuis fort longtemps. Intelligence des plantes, compétition naturelle, autonomie, équilibres naturels, séductions humaines et parades animales...
Nous ressortons enthousiaste de ces explorations, parfois troublé dans nos convictions quotidiennes, et enfin relié à cette nature que l'on pensait éloignée de nous. Au fil de cette odyssée, profondément humaniste, se dessinent avec clarté l'essence et l'espoir de nos vies : notre lien aux vivants, qui pourrait nous sauver de nos errements.

La nature des hommes, une mission écologique pour sauver l'Afrique. Avec Guillaume Blanc à la Librairie Ombres Blanches.


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23.05.2024

Pendant la colonisation, pour sauver en Afrique la nature déjà disparue en Europe, les colons créent des parcs en expulsant brutalement ceux qui cultivent la terre. Et au lendemain des indépendances, avec l'Unesco ou le WWF, les dirigeants africains "protègent" la même nature, une nature que le monde entier veut vierge, sauvage, sans hommes.
Les suites de cette histoire sont connues : des millions de paysans africains expulsés et violentés, aujourd'hui encore. Mais comment a-t-elle pu advenir ? Qui a bien pu organiser cette continuité entre le temps des colonies et le temps des indépendances ?
Guillaume Blanc répond à ces questions en plongeant le lecteur au cœur d'une étrange mission écologique mondiale, lancée en 1961 : le "Projet spécial africain".Il raconte l'histoire de ce Projet, mais, plutôt que de suivre un seul fil narratif, il redonne vie à quatre mondes, que l'on découvre l'un après l'autre : le monde des experts-gentlemen qui pensent l'Afrique comme le dernier refuge naturel du monde ; celui des colons d'Afrique de l'Est qui se reconvertissent en experts internationaux ; celui des dirigeants africains qui entendent contrôler leurs peuples tout en satisfaisant les exigences de leurs partenaires occidentaux ; celui, enfin, de paysans auxquels il est demandé de s'adapter ou de disparaître. Ces hommes ne parlent pas de la même nature, mais, pas à pas, leurs mondes se rapprochent, et ils se rencontrent, pour de bon.
Ici naît la violence. Car c'est la nature des hommes que d'échanger, pour le meilleur et pour le pire.

La nature du capital, politique et ontologie chez le jeune Marx. Avec Frédéric Monferrand à la Bibliothèque François-Cuzin.


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23.04.2024

La crise socio-écologique du capitalisme produit de profonds effets sur la pensée contemporaine, qui semble prise d'un véritable vertige ontologique. Face aux catastrophes en cours, on voit se multiplier les travaux qui s'inquiètent de la réalité de la nature et de la manière dont s'y inscrivent les sociétés, tout se passant comme si la philosophie et les sciences sociales cherchaient à recomposer en pensée un monde que l'accumulation du capital tend à décomposer.Le travail de Frédéric Monferrand constitue une intervention marxiste dans ces controverses ontologiques. Il propose une interprétation nouvelle des Manuscrits de 1844, texte dans lequel, pour la première fois, Marx analyse la nature du capital : son essence ou sa définition et le type de rapport qu'on y entretient à la terre et à ses habitants, et y montre que l'appropriation matérielle de la nature, parce qu'elle est constitutive de toute vie sociale, représente à la fois le lieu stratégique d'une transformation radicale du monde où nous vivons et l'enjeu historique d'une libération du monde dont nous vivons.
Un entretien mené par Paul Guillibert.

Le Pluralisme. Avec Martin Fortier et Philippe Descola à l'Ecole Normale Supérieure.


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01.01.2025

Le récent tournant ontologique d'une partie de l'anthropologie a conduit certains à avancer qu'il existait une pluralité d'ontologies irréductible à une simple pluralité de cultures ou de représentations.
Dans un premier temps, Martin Fortier se propose d'évaluer cette rupture épistmémologique à partir de deux auteurs qui y prennent une place importante : Eduardo Viveiros de Castro et Philippe Descola.
Dans un second temps, c'est Philippe Descola lui-même qui présente ses thèses et répond à certaines des critiques qui lui sont adressées.
L'occasion de réfléchir en profondeur sur les implications conceptuelle, ethnographique et cognitive du tournant ontologique en anthropologie.

Pour ne pas en finir avec la nature : question d'un philosophe à l'anthropologue Philippe Descola. Avec Patrick Dupouey à la Librairie Ombres Blanches.


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01.01.2025

Méditant sur le destin de la nature dans le contexte contemporain de son artificialisation toujours plus avancée, Philippe Descola annonce "son décès prévisible, en tant que concept" et la "clôture probable d'un long chapitre de notre propre histoire". Mais comment définir les "dégâts anthropiques" occasionnés par l'action de l'homme sans faire référence au moins implicitement à ce que cette action modifie et à ce qui est atteint par ces dégâts ? Soit à ce qui, dans le monde, a de loin précédé notre existence, l'a produite et continue de la déterminer : la nature.
Il est tout à fait certain qu'une époque est en train de se clore, caractérisée par une certaine manière de concevoir notre rapport à la nature. Il n'en reste pas moins que nous avons beaucoup de raisons, et des raisons assez solides, de douter que ce à quoi renvoie le mot "n'existe pas", ou encore que la notion de nature n'ait "aucun sens" et ne soit qu'un "fétiche" qui a "fait son temps". Comme on peut douter qu'il faille "désormais penser sans elle" et qu'user du concept de nature soit, comme le suggérait Pessoa, le symptôme d' "une maladie de nos idées". Il est ainsi plus urgent de le clarifier de manière critique que de penser par-delà nature et culture.
Si l'on en croit l'anthropologue Philippe Descola, la pensée moderne de la nature fait partie du problème et non de la solution. En philosophe, Patrick Dupouey interroge cette proposition pour montrer que, bien au contraire, un concept de nature solide reste un outil indispensable pour comprendre les crises que nous traversons, sans sombrer dans les apories du relativisme. L'analyse de ces processus permet de faire émerger des solutions pour une transformation progressiste et coopérative du monde, pour sortir des crises qui caractérisent notre époque.

Bernard Charbonneau, une promenade biographique.


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09.1995

Partisan dès les années 1930 d'une limitation volontaire de la croissance économique, Bernard Charbonneau (1910-1996) voulait faire du "sentiment de la nature" au sein du personnalisme ce qu'avait été la conscience de classe pour le socialisme. Selon lui, l'homme a autant besoin de nature que de liberté, mais la civilisation techno-industrielle menace les deux.
Dans ses nombreux livres, il fustige la standardisation des goûts et les méfaits d'une agro-industrie provoquant la triple éradication des paysans, des paysages et des nourritures savoureuses. Il souligne le paradoxe du tourisme de masse qui correspond à un désir authentique d'échapper à l'enfer urbain, mais qui saccage les espaces découverts par les pionniers et entraîne ce à quoi le touriste voulait échapper : la promiscuité, le béton et la réglementation.
Dans ces longs entretiens réalisés quelques mois avant sa mort, Bernard Charbonneau -et sa femme Henriette- nous racontent son parcours. Il fut celui de l'un des premiers qui, en France, développa une pensée écologiste, mais aussi profondément humaniste et ironique, constituant toujours aujourd'hui une joyeuse invitation à la réflexion et à l'action.

Un entretien mené par Michel Bergès et Daniel Cérézuelle.

Défendre la nature, cultiver la liberté. Avec Renaud Garcia à l'Université Populaire du Pays d'Aix.


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25.09.2023

L'écologie est partout, pourtant la nature a mauvaise presse. Attaquée, certes, par les industriels  - ses ennemis traditionnels – la nature l'est aussi par de prétendus amis de l'émancipation. Dans certains milieux dits critiques ou radicaux, défendre la nature et penser notre enracinement dans la nature est suspect.
Philosophe de tradition anarchiste, Renaud Garcia réhabilite l'héritage naturien et montre que défendre la nature, c'est cultiver la liberté humaine.

Attachements : enquête sur nos liens au-delà de l'humain. Avec Charles Stépanoff à la Librairie Mollat.


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13.11.2024

Comment nous relions-nous à notre environnement et comment nous en détachons-nous ? Comment en sommes-nous arrivés à vivre dans des sociétés dont les rapports au milieu vivant se sont appauvris au point de menacer notre monde de devenir inhabitable ?
On a longtemps défini les humains par les liens les unissant les uns aux autres. Or ils se distinguent aussi par les relations singulières qu'ils établissent au-delà d'eux-mêmes, avec les animaux, les plantes, le cosmos. Sur tous les continents, chasseurs-cueilleurs, horticulteurs ou pasteurs nomades interagissent de mille manières avec une multitude d'autres êtres. Partout, les groupes humains s'attachent affectivement à des animaux qu'ils apprivoisent et avec lesquels ils partagent habitat, socialité et émotions. Notre ouverture à l'altérité va même plus loin. Nous établissons des relations fortes avec les esprits des montagnes et des fleuves, avec des dieux ou des ancêtres. Nous sommes étonnamment polyglottes, capables d'échanger avec un oiseau, une étoile, un esprit. Longtemps ignorée, cette disposition apparaît fondamentale dans le rapport singulier que nous avons construit avec notre environnement au fil des millénaires.
En s'appuyant sur l'anthropologie évolutionnaire, l'archéologie, l'histoire, l'ethnographie et ses propres enquêtes de terrain menées en Sibérie et en France, Charles Stépanoff compare différents contextes anciens et actuels, proches et lointains, où les humains s'attachent d'autres espèces. Au fil d'un parcours captivant qui l'amène à repenser intégralement des phénomènes fondamentaux comme le processus de domestication, la genèse des hiérarchies ou la construction des États prémodernes, il explore cette question inédite : comment les attachements au milieu vivant transforment-ils les organisations sociales ?