Sandrine Mansour, historienne palestinienne, développe une approche différente et nouvelle des conflits arabo-sionistes en Palestine.
Sujet d’une immense sensibilité, l’exode violent dont on été victimes les palestiniens (la Nakba) est souvent occulté et minoré. Il est remis ici au centre d'une analyse historique commençant à la fin du XIXe sicèle et aux balbutiemments du mouvement sioniste naissant, jusqu'à nos jours.
L'Europe, puis les Etats-Unis, ont dominé le monde durant ces cinq derniers siècles.
Comment les productions intellectuelles internes à cette zone géographiques ont-elle influencées le monde arabe (ceci après avoir provoqué de nombreux conflits à l'intérieur de l'Europe) ?
En quoi le rapport à la "modernité" est-il problèmatique en terre d'Islam ? Qu'en est-il de la question de l' "anthenticité", de "la séparation des sphères spirituelles et temporelles" ?
Finalement : comment penser ces catégories étrangères et importées en orient ?
Comment une simple notion géographique, celle d'Occident, est-elle devenue l'axiome organisateur de toute vision du monde ?
À rebours des grandes stylisations historiques qui y voient un continuum depuis la civilisation gréco-romaine, Georges Corm montre que les germes de la puissance européenne se trouvent dans l'intensité exceptionnelle de ses relations avec les autres civilisations, dès le haut Moyen Âge.
Remontant au XVIIe siècle, à la formation des drogmans (traducteurs d’arabe, turc et persan) et à la traduction des Mille et une Nuits d’Antoine Galland où l’Orient s’introduit dans l’imaginaire occidental, Henry Laurens nous montre le rôle important qu’ont joué les orientalistes au XIXe siècle.
Il évoque le malentendu tragique de la seconde moitié du XIXe, alors que les connaissances des orientalistes étaient utilisées pour le développement du colonialisme et des théories essentialistes.
Objet de critique de la part des marxistes, le concept d’orientalisme a reculé après la 2e Guerre mondiale et la décolonisation, au profit de la spécialisation des chercheurs.