Ils ont pour nom de guerre les "Black Blocs", les antifas, les autonomes, les zadistes. Ils se définissaient hier comme situationnistes, conseillistes, luxemburgistes, marxistes libertaires, anarcho-communistes. Ce sont eux les "infiltrés", les "provocateurs", les "casseurs" qui, au sein des manifestations, affrontent les policiers, vandalisent les commerces, dégradent les monuments. Eux qui occupent et radicalisent les fronts politiques, humanitaires ou écologiques, qui ferraillent au nom des Gilets jaunes, des sans-papiers, des néoruraux, des altermondialistes. Eux qui s'emparent de chaque foyer de contestation pour en faire un axe d'insurrection. Ils forment l'ultra-gauche, cette mouvance qui se veut à la gauche de l'extrême gauche. On la croyait finie. Elle est aujourd'hui plus active que jamais.
Christophe Bourseiller nous fait découvrir l'histoire de cette nébuleuse dissidente et la géographie de cet univers militant. Il raconte la chronique secrète de cette avant-garde critique de l'idéologie mais aussi de la culture, de la pensée, des arts. Il dessine le culte de la violence révolutionnaire qui l'anime.
Un travail d'investigation éclairant qui nous permet de plonger dans une des marges de l'agitation politique.
À la suite de la police napoléonienne et celle des Empires, comment la police s'institutionnalise-t-elle ? Cette police républicaine s'inspire des idéaux de la Révolution de 1789, mais elle aura peut-être plus de difficultés à les appliquer sur le terrain...
En un mot : comment la police est-elle devenue républicaine ?
Émission "Le Cours de l'histoire", animée par Xavier Mauduit.
Retraçant l'histoire des résistances populaires de ces quarante dernières années, Rémy Herrera explique en détails comment le socialisme mitterrandien a introduit le néolibéralisme en France avant d'aborder la période macronienne en tant que dénouement logique de ce processus.
Car ce sont bien les classes populaires au sens large qui entrent aujourd'hui en résistance contre le capitalisme transnational de ce début du XXIe siècle.
Nous sommes à la veille d'un mouvement de contestation beaucoup plus profond dont nous commençons seulement à prendre la mesure.
"Vous voulez sortir du désastre ? Sortez du capitalisme !" C'est avec cet état d'esprit que l'économiste et philosophe Frédéric Lordon entend participer aux manifestations du 5 décembre. Car si l'enjeu des retraites est cette fois encore au centre du mouvement social, il espère un débordement afin de poursuivre le travail des Gilets Jaunes.
Car les problèmes actuels du pays, du pouvoir d'achat au régime de travail en passant par la crise climatique, ne peuvent tout bonnement plus être assumés par le personnel politique en place ni résolus dans le système économique qui est le nôtre, à savoir le capitalisme.
Il s'agit ni plus ni moins de "changer un monde par un autre" au travers d'un "processus révolutionnaire".
Émission "Interdit d'interdire", animée par Frédéric Taddeï.
Politiques ou sociaux, les mouvements de contestation se multiplient en Russie depuis plusieurs mois, dans un contexte de morosité économique et d'incertitude sur l'après-Poutine. Que révèlent ces tensions sur la situation du pays ? Comment expliquer l'attitude du gouvernement ?
Karine Clément, sociologue spécialiste des luttes sociales en Russie et collaboratrice régulière du Monde diplomatique, et Jean-Robert Raviot, professeur de civilisation russe à l'université Paris-Nanterre, éclairent cette situation.
Émission "Russeurope Express", animée par Jacques Sapir.
Médias verrouillés par le politiquement correct, Gilets Jaunes sévèrement réprimés pendant les manifestations, la France serait-elle en train de sombrer dans une douce dictature qui ne dit pas son nom ?
Ce sont les questions sur lesquelles les participants du colloque annuel du Cercle Aristote interviennent : Pierre-Yves Rougeyron, directeur de la publication de la revue Perspectives Libres, Fabrice Grimal, essayiste et chef d'entreprise, Josepha Laroche, universitaire, Marek Gladysz, journaliste polonais, Didier Maïsto, patron de Sud Radio, Maître David Libeskind, cofondateur du collectif Robes noires et gilets jaunes, et Faouzi Lellouch, organisateur de plusieurs actions des Gilets Jaunes, sont au rendez-vous.
L'évènement est emblématique d'une époque, les années 1930, que certains comparent aujourd'hui à la nôtre. Il y a quatre-vingt-cinq ans, le 6 février 1934, des manifestations emmenées par les ligues nationalistes dégénéraient en émeutes à quelques pas de l'Assemblée nationale. Celles-ci faisaient quinze morts, et laissaient croire à une tentative de coup d'Etat de la part de l'extrême-droite.
Etait-ce le cas ? Quelles furent les conséquences du 6 février, et quelle place occupe-t-il aujourd'hui dans l'imaginaire droitier ? En quoi les manifestations des Gilets Jaunes peuvent-elles être comparées à cet évènement ?
Olivier Dard, professeur à la Sorbonne spécialiste des droites en France, nous répond.
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.
Depuis quelques années, les organisations de droite qui manifestent dans la rue semblent souffrir d'une amnésie mémorielle les empêchant de mobiliser le souvenir d'épisodes antérieurs. Ceux-ci, pourtant, ont rythmé l'histoire des droites françaises et été d'une ampleur parfois exceptionnelle.
Olivier Dard et Danielle Tartakowsky s'attachent à montrer que les droites françaises sont plus souvent descendues dans la rue qu'on ne le croit d'ordinaire. Elles ont contribué à l'émergence de la manifestation de rue, en ont fait un usage précoce et durable, et se sont plusieurs fois essayées à peser sur la nature du régime républicain. Elles ont ainsi créé leur propre répertoire d'action, distinct de celui des gauches, et puissamment contribué à redéfinir la place de la manifestation dans le système politique actuel.
Émission "La Fabrique de l'Histoire", animée par Emmanuel Laurentin.