L'évènement est emblématique d'une époque, les années 1930, que certains comparent aujourd'hui à la nôtre. Il y a quatre-vingt-cinq ans, le 6 février 1934, des manifestations emmenées par les ligues nationalistes dégénéraient en émeutes à quelques pas de l'Assemblée nationale. Celles-ci faisaient quinze morts, et laissaient croire à une tentative de coup d'Etat de la part de l'extrême-droite.
Etait-ce le cas ? Quelles furent les conséquences du 6 février, et quelle place occupe-t-il aujourd'hui dans l'imaginaire droitier ? En quoi les manifestations des Gilets Jaunes peuvent-elles être comparées à cet évènement ?
Olivier Dard, professeur à la Sorbonne spécialiste des droites en France, nous répond.
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.
Depuis quelques années, les organisations de droite qui manifestent dans la rue semblent souffrir d'une amnésie mémorielle les empêchant de mobiliser le souvenir d'épisodes antérieurs. Ceux-ci, pourtant, ont rythmé l'histoire des droites françaises et été d'une ampleur parfois exceptionnelle.
Olivier Dard et Danielle Tartakowsky s'attachent à montrer que les droites françaises sont plus souvent descendues dans la rue qu'on ne le croit d'ordinaire. Elles ont contribué à l'émergence de la manifestation de rue, en ont fait un usage précoce et durable, et se sont plusieurs fois essayées à peser sur la nature du régime républicain. Elles ont ainsi créé leur propre répertoire d'action, distinct de celui des gauches, et puissamment contribué à redéfinir la place de la manifestation dans le système politique actuel.
Émission "La Fabrique de l'Histoire", animée par Emmanuel Laurentin.
Le publiciste Yannick Jaffré nous propose de prendre du recul sur le mouvement des Gilets Jaunes en analysant les stratégies du pouvoir pour étouffer ce mouvement social et les réponses qui doivent y être apportées.
Du mépris voltairien des élites du régime macronien au parasitisme de l'extrême-gauche en passant par la légitimité charismatique (au sens de Max Weber) incarnée par ce mouvement, c'est de la mission historique des Gilets Jaunes et des évolutions à venir dont il est ici question.
Un entretien mené par Xavier Moreau.
Une nouvelle Révolution française. C'est ce que Fabrice Grimal annonçait dans son livre Vers la Révolution. Et si la France se soulevait à nouveau ? sorti l'année passée.
Car si le mouvement des Gilets Jaunes arrive un peu plus tôt que prévu -la révolution étant initialement imaginée pour 2023-, les réflexions de Fabrice Grimal sur la situation politique et sociétale française s'avèrent tout à fait justes.
Paupérisation croissante des salariés et des entrepreneurs, baisse du niveau de vie des retraités, sentiment de dépossession politique, défiance accrue envers des élites déconnectées du "réel" : voilà ce qui a jeté les Gilets Jaunes dans la rue et sur les ronds-points.
Sommes-nous face à une enième jacquerie ou en train d'assister à la reprise en main du peuple français sur le cours de son destin ?
Porte-parole des Gilets Jaunes à Rouen, François Boulo, 32 ans, est un avocat spécialisé en droit du travail. Depuis quelques semaines, il court les plateaux télé ou radio des médias pour présenter les doléances de ce mouvement qui rassemble les classes populaires et moyennes depuis le 17 novembre.
Face à l'arrogance d'un pouvoir qui s'engage chaque jour un peu plus dans une dérive autoritaire et répressive, quel est l'avenir de ce mouvement social ?
Zapatistes, altermondialistes, Indignés, Occupy, Printemps érable, Nuit debout, zadistes ou Gilets Jaunes ? Alors que ces mouvements populaires sont présentés par certains comme l'incarnation de l'idéal de la démocratie directe, d'autres n'y voient que des mobilisations parfois sympathiques mais surtout insignifiantes, quand ils ne tentent pas de les discréditer en les associant à la violence ou au racisme.
S'appuyant sur une très bonne connaissance des expériences militantes ainsi que de l'histoire des pratiques démocratiques, y compris hors de l'Occident, Francis Dupuis-Déri propose une réflexion inspirée et critique. Il présente de manière dynamique la lutte entre l'agoraphobie et l'agoraphilie politiques, soit la haine et l'amour de la démocratie directe, dévoilant les arguments et les manoeuvres des deux camps.
Il discute aussi du rapport délicat entre le peuple assemblé à l'agora pour délibérer (le dêmos) et celui qui descend dans la rue pour manifester, voire pour s'insurger (la plèbe).
À la fois original et provocateur, le travail de Dupuis-Déri est d'autant plus stimulant qu'il se situe à la croisée des chemins entre la philosophie politique, l'anthropologie et la sociologie.
Dans ce grand entretien, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité politique et géopolitique des mois de janvier et fevrier 2019.
Une analyse où les actualités nationale et internationale sont passées au crible de l'intérêt français souverain.
PARTIE 1 :
1. Actualité du Cercle Aristote
2. Questions nationales :
- Gilets jaunes
- Réponse du pouvoir (violences policières, insultes, grand débat, leçons du mouvement)
PARTIE 2 :
- RIC
- Les européennes (LR, RN)
3. Questions internationales :
- Antarctique
- Venezuela
- Brexit
- Traité d'Aix-la-Chapelle
- Italie
- Trump