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Fin spécialiste des études iraniennes, Morgan Lotzdémêle les idées reçues sur les relations entre l'Iran et les Juifs. De Cyrus le Grand à la République islamique, en passant par le rôle méconnu de l'Iran pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'agit de (re)découvrir une histoire millénaire marquée par la tolérance, les échanges culturels et une coexistence souvent ignorée. Une analyse nuancée qui remet en perspective les tensions géopolitiques actuelles.
- 0'00'00 : Pourquoi parler des Juifs en Iran ?
- 0'07'18 : Les racines anciennes : Cyrus le Grand, le Talmud de Babylone et l'héritage zoroastrien
- 0'21'24 : L'Iran pendant la Seconde Guerre mondiale : le "Schindler iranien" et la protection des Juifs
- 0'38'36 : La place des Juifs sous la République islamique : droits, représentation et participation à la révolution de 1979
- 0'58'51 : Les minorités religieuses en Iran aujourd'hui : synagogues, églises et temples zoroastriens
- 1'02'42 : Mahmoud Ahmadinejad et les malentendus médiatiques : antisionisme vs antisémitisme
- 1'07'26 : Pourim, Esther et Mardochée : comment l'histoire biblique résonne en Iran
- 1'10'06 : SAVAK, Mossad et tensions israélo-iraniennes : les cicatrices de l'Histoire
Un entretien mené par Pierre-Yves Rougeyron.


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Pouvons-nous approcher philosophiquement l'essence du christianisme ? Celui-ci nous est accessible par son noyau existentiel, tel qu'il est vécu dans la foi, l'espérance et la charité : il nous faut donc déchiffrer l'essence du christianisme au cœur de l'existence chrétienne. Or avec les Épîtres de saint Paul, nous avons un accès originaire et privilégié à une telle expérience fondamentale, car chez lui, cette expérience religieuse s'accompagne de sa première explicitation.
Et c'est clairement parce qu'ils ont redécouvert l'importance de cet événement fondamental, que depuis deux siècles, les philosophes n'ont cessé de dialoguer avec Paul : Kierkegaard, Nietzsche, Wittgenstein, Heidegger, Arendt, Jonas, Ricoeur, Agamben, et d’autres. L'objet des travaux d'Olivier Boulnois est de reprendre ce dialogue, en traversant les différentes interprétations philosophiques, faites tantôt de percées fulgurantes, tantôt de récupérations, de caricatures et de malentendus, pour nous approcher du véritable Paul : un juif du premier siècle qui croit en Jésus Messie (Christos).
En déchiffrant les Epîtres de Paul au plus près des textes, pouvons-nous aujourd'hui nous rendre sensibles à l'impact authentique et révolutionnaire de sa pensée ?
Une série de conférences prononcée depuis la chaire de métaphysique Étienne Gilson.
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À travers un dialogue aussi rigoureux que nuancé, Claude Timmerman et Youssef Hindi confrontent leurs analyses respectives sur la figure de Yahvé, questionnant son rôle et sa légitimité dans la tradition monothéiste : représente-t-il une usurpation ou un dévoiement de l'idée originelle de Dieu ?
Claude Timmerman, dans son ouvrage Judéo-christianisme – Travestissement historique et contre-sens idéologique (Éditions Kontre Kulture), propose une lecture critique de la notion de judéo-christianisme. Il y démontre comment cette construction récente, loin de refléter une continuité spirituelle, constitue selon lui une falsification historique et une confusion des doctrines.
Face à lui, Youssef Hindi, auteur de Occident et Islam – Tome II : Le paradoxe théologique du judaïsme (Éditions Sigest), développe une thèse radicale sur l'origine et l'évolution du monothéisme biblique. Il y soutient que la figure de Yahvé, loin d'incarner le Dieu universel, serait le produit d'un processus historique d'exclusion et de particularisme, ayant profondément influencé la vision occidentale du divin.
L'occasion d'aborder un débat rarement abordé dans l'espace public, croisant les regards historiques, théologiques et philosophiques, dans une perspective critique visant à revisiter les fondements religieux et théologiques de l'Occident.


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Le totalitarisme n'est pas qu'un accident de parcours. Loin d'être lié à l'irrationalité d'un prétendu fou furieux (Staline, Hitler…), il correspond à une tentation de la rationalité elle-même, et plus spécialement de la philosophie, avec sa pente à faire système, à dissoudre le particulier dans le général, à résorber l'autre dans un concept, à perdre les visages au profit des idées.
Emmanuel Lévinas est le penseur du XXe siècle qui, singulièrement, obstinément, remonte la pente et renverse la perspective : la vérité n'est plus dans le dévoilement de l'être mais dans la révélation de l'autre ; elle n'est pas d'avoir le dernier mot, mais de se tenir dans la première écoute. Ainsi le visage d'autrui reste irréductible, si faible, si ignorant soit-il, il est toujours le maître qui m'investit dans ma responsabilité et rend absurde toute tentative de totalisation savante.
Fabrice Hadjadj, cependant, nous parle d'abord de sexe. C'est en partant de l'érotique qu'il arrive à l'éthique, car c'est un fait trop peu remarqué chez ceux qui étudient Lévinas, mais qui résonne fortement aujourd'hui : l'ouverture à la transcendance a son fondement dans le désir, et plus concrètement dans le désir tel qu'il se déploie à travers la différence sexuelle.
C'est en commençant par critiquer l'idée romantique de la fusion et en affirmant le pathétique de la relation amoureuse, où l'autre, qui a pour lui la figure du féminin, reste absolument autre, que Lévinas parvient au sens de la plus exigeante responsabilité.


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L'hellénisme et le christianisme se disputent l'âme de l'Occident depuis deux mille ans. Une lutte féconde, mais jamais achevée, puisqu'elle oppose deux idées contraires : d'un côté la primauté de la raison gréco-romaine, de l'autre la primauté de la révélation judéo-chrétienne. La Cité des hommes contre la Cité de Dieu, selon le point de vue chrétien. Le Moyen Âge nous apparaît comme le triomphe du christianisme, et la Renaissance comme celui de l'hellénisme.
En analysant les entrelacements historiques de ces deux courants qui irriguent notre civilisation, nous pourrons savoir qui nous sommes, d’où nous venons et où nous pouvons aller.


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Le dernier Abécédaire d'Alain Soral Plus Con tu Meurs!, fait partie avec Comprendre l'Empire et Comprendre l'époque d'une tétralogie si l'on ajoute Vers la féminisation. Cette oeuvre constitue un ensemble dialectique qu'il est indispensable de lire et d'intégrer.
Car par-delà la dimension purement intellectuelle, cette oeuvre représente un arsenal conceptuel, indispensable pour disséquer et comprendre les rouages de notre époque et des systèmes de domination.
Plus Con tu Meurs! n'est pas qu'un simple abécédaire ou un recueil d'aphorismes. C'est avant tout l'essence d'une oeuvre intellectuelle qui s'étale sur plusieurs décennies, et où chaque lettre et chaque thème, constitue une invitation à la pensée critique et dialectique.
- 0'00'00 : Introduction du livre, de Hegel à Nietzsche
- 0'11'22 : Un héroïsme tragique
- 0'23'23 : L'héroïsme n'est pas qu'une question de testostérone
- 0'38'20 : Du chantage mémoriel occidental au Karma asiatique, un changement de paradigme
- 0'51'20 : L'inefficacité des manifs et des hashtags contre les réseaux profonds
- 1'02'06 : L'affaire Palmade, contradictions et limites des bons sentiments
- 1'07'40 : Les extraterrestres, l'ultime carte des mondialistes ?
- 1'13'53 : L'Occident devrait s'inspirer de l'exemple nord-coréen
- 1'24'00 : Pierre Hillard, mondialisme contre mondialisme, les affres de la bigoterie
- 1'41'53 : Le marxisme culturel, des origines à l'idéologie "Woke" et au "cancel culture"
- 1'57'41 : Elon Musk, quand le Golem se retourne contre son maitre
- 2'06'17 : La tétralogie soralienne
Un entretien mené par Rachid Achachi.


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Dans la rhétorique du choc des civilisations qui servait hier à justifier la mal nommée "guerre contre le terrorisme" et aujourd'hui la répression génocidaire à Gaza, un concept se trouve depuis une quarantaine d'années mobilisé : celui de la "civilisation judéo-chrétienne". Ce contre-sens historique est porté aujourd'hui en étendard par les droites extrêmes et les extrêmes droites occidentales, de Bruno Retailleau jusqu'à Benyamin Nétanyahou.
À quoi renvoie au juste ce concept ? Que signifie cette appropriation récente par la culture européenne et nord-américaine de la judéité, après une histoire pluriséculaire de pogroms anti-juifs sur le Vieux continent ? Quels en sont les mécanismes ? Et contre quels nouveaux ennemis de l’Occident ce doublon est-il mobilisé ?
- 0'00'00 : étrange histoire, étrange géographie
- 0'07'37 : anti-judaïsme
- 0'14'14 : antisémitisme
- 0'18'30 : nazisme
- 0'21'58 : une invention orientale
- 0'24'22 : sionisme, nationalismes
- 0'31'09 : moment Eichmann
- 0'36'44 : l'Europe se restaure une innocence
- 0'41'48 : "Innocence ontologique"
- 0'48'36 : colonialisme
- 0'55'56 : monde Arabe
- 1'03'38 : sionisme chrétien
- 1'08'25 : diaspora
- 1'13'40 : et l'extrême droite ?
Émission "HorizonsXXI", animée par Sarra Grira.


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Née à Fès en 1961, au sein d'une famille qui quitta le Maroc pour la France durant son enfance, Eva Illouz est aujourd'hui sociologue et directrice d'études à l'EHESS, après avoir enseigné notamment à l'université hébraïque de Jérusalem et à Princeton.
Chercheuse reconnue pour ses travaux sur les émotions et la condition amoureuse, ses livres sont traduits dans une vingtaine de langues. Engagée à gauche en Israël, où elle a longtemps vécu et où elle garde des attaches profondes, elle constate avec effroi la faillite de la gauche française à nommer et à dénoncer les massacres du 7 octobre, et en analyse les causes et les effets.
Quand les Lumières et leurs vertus ont été rejetées, l'antisionisme devient la seule vertu capable de rassembler ceux qui ont tout déconstruit.
Un entretien mené par Stéphane Bou.