Dans ce grand entretien mené par Davy Rodriguez, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité politique du mois de mars de l'année 2023.
Une analyse où les actualités nationale et internationale sont passées au crible de l'intérêt français souverain.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'03'10 : Actualité du Cercle
- 0'08'50 : Hommage à Pierre Legendre
Politique intérieure :
- 0'13'10 : Arnaud de Montebourg et la trahison de la France
- 0'45'35 : La réforme des retraites
- 1'01'20 : Pierre palmade
Politique internationale :
- 1'13'30 : Poutine, un an après le début du conflit ukrainien
- 1'43'35 : La fracture ukrainienne chez les natios
- 1'47'05 : Macron en Afrique
- 1'57'40 : La réécriture des grandes oeuvres
- 2'09'00 : Houria Bouteldja, l'extrême droite et l'expropriation culturelle
- 2'12'50 : L'avenir du Japon
- 2'14'20 : Le Pérou ratonné
Séance Q&A :
- 2'18'50 : Aujourd'hui, sommes-nous sous occupation ?
- 2'22'35 : Quel scénario pour le Frexit ?
- 2'25'20 : Une guerre civile aux USA ?
- 2'31'35 : La situation en Géorgie
- 2'33'30 : Macron et le mythe de la grève générale
- 2'37'35 : Un avis sur Eric Hobsbawm
Les classes populaires subissent un éloignement géographique, social, politique et culturela alors qu'ils sont pourtant la majorité. Ils sont aussi à l'origine de toutes les contestations actuelles, qui ne ressemblent à aucun des mouvements sociaux des siècles passés. Ils sont les dépossédés.
Le géographe et essayiste Christophe Guilluy montre comment les classes populaires répondent magistralement à leur disparition programmée, en imposant une alternative à un modèle condamné.
Émission "En toute vérité", animée par Alexandre Devecchio.
Du début de la campagne électorale de l'élection présidentielle jusqu'au deuxième tour des législatives 2022, les citoyens français seront appelés à renouveler leurs représentants.
Alors que les idées souverainistes continuent de gagner du terrain, l'offre politique va-t-elle suivre cette demande ? Les classes dirigeantes, majoritairement opposées à l'indépendance française, arriveront-elles à conserver leurs prébendes ?
Pierre-Yves Rougeyron commente pour nous, semaines après semaines, l'évolution des rapports de forces du monde politique français.
Et si la principale fracture au sein de nos sociétés n'opposait pas le 1% des superriches aux 99% restants, mais les20 % des surdiplômés à tous les autres ?
Environ un jeune sur cinq sort du système scolaire avec un master ou un diplôme de "grande école". Faire partie de ces 20% est aujourd'hui la condition nécessaire pour maîtriser son avenir et intégrer les professions dans la lumière : le monde des start-up, des consultants conviés à penser le futur et, plus largement, celui des influenceurs culturels.
Jean-Laurent Cassely dresse le portrait de ces premiers de la classe et montrent que, loin de former un groupe homogène, ils se partagent entre tentation du pouvoir, confort et contestation du système.
Alors que les 20% se détachent du reste de la société, leurs prétentions à proposer un modèle de vie et à fixer un cap politique résisteront-elles à l'entre-soi social qui les caractérise ? Le changement peut-il avoir lieu sans le peuple ?
Un entretien mené par Kévin Boucaud-Victoire.
S'il y a une seule conclusion à tirer de l'œuvre de Galula, c'est que toute communauté humaine, mise devant un problème politique, peut, sous certaines conditions, se fracturer en trois groupes : une minorité active très déterminée à renverser la table, une autre minorité attachée au maintien du statu quo mais incapable d'agir et enfin une majorité silencieuse qui rêve de ne rien faire mais dont la vocation est d'appuyer le camp qui a le plus de chances de l'emporter.
Hier face au FLN algérien et aujourd'hui face à l'Etat Islamique, la pensée de Galula permet à une démocratie comme la nôtre de se défendre sans se renier. La mise en œuvre de ses idées est encore d'actualité pour tous ceux qui, parmi nous, assument la responsabilité de lutter contre les insurrections de notre temps.
Un entretien mené par Pierre-Yves Rougeyron.
Professeur spécialiste de l'histoire politique et sociale de la France et de l'Europe contemporaine, Éric Anceau vient de consacrer un ouvrage sur la relation difficile que les milieux dirigeants et le peuple est presque toujours entretenue.
De fait, toute nouvelle élite tend à oublier qu'elle est au service de l'Etat et de la nation et finit par se constituer un groupe privilégié qui suscite des réactions de colère, des mouvements de révolte ou une nouvelle révolution.
Réfléchir sur l'histoire des élites françaises en compagnie d'Éric Anceau permet de mieux saisir le moment historique que nous vivons : celui d'un désir latent ou exprimé de renouvellement des élites.
Il n'y a pas de société sans élite. Ce constat est désagréable pour tous ceux qui tiennent l'égalité pour une vertu fondamentale, mais c'est un fait.
Le problème est alors bien connu : comment concilier l'idéal démocratique avec la nécessité que les élites gouvernent de fait. Il doit demeurer un libre jeu, conflictuel, entre le peuple et les grands, pour parler comme Machiavel. Les lois fondamentales doivent être adoptées par le peuple tout entier et les élites doivent être élues par le peuple et doivent lui rendre des comptes. La république idéale n'a pas d'autres principes.
Si nous revenons maintenant à la situation française, il faut faire un constat terrible : celui de la décomposition accélérée des élites. En rajeunissant le personnel politique et en contribuant à l'éjection d'une bonne partie de la vieille classe politique, le macronisme a mis en lumière l'extraordinaire effondrement du niveau intellectuel des élites instruites dans notre pays. La bêtise crasse, la vulgarité, l'absence de tout sens moral et l'incompétence accablante dominent ces nouvelles élites, cette classe des "crétins éduqués" si bien caractérisée par Emmanuel Todd.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Émission des "Entretiens de la Quarantaine", animée par Pierre-Yves Rougeyron.
On sent qu'il aime ça, Grégoire Chamayou, rentrer dans la tête des puissants. Dans son précédent livre déjà, Théorie du drone, le philosophe plongeait dans les archives militaires américaines pour nous donner à entendre les voix de ceux qui pensent la guerre et tentent de promouvoir une nouvelle manière de la faire : sans courir le risque de mourir soi même.
Dans son dernier ouvrage en date, La Société ingouvernable, Une généalogie du libéralisme autoritaire (La Fabrique) le chercheur troque le complexe sécuritaire pour les boards des entreprises. Il nous emmène dans les tréfonds feutrés des hautes sphères du pouvoir économique, là où les intellectuels organiques des milieux d'affaire ont mis au point dans les années 1970 les théories, les concepts et les tactiques pour défendre un ordre capitaliste alors profondément remis en cause, aussi bien par des salariés "indisciplinés" que par des mouvements écologistes en demande de régulation gouvernementale.
Il faut les entendre échafauder leur riposte, inventer les "théories de la firme" à même de justifier le primat de la valeur actionnariale, tout en s'efforçant de déréaliser la violence de la hiérarchie et du rapport salarial… Il faut les entendre, car alors on perçoit leurs contradictions, leurs débats, leurs désaccords et leurs failles. Celles qu'il nous appartient d'exploiter si l'on veut à nouveau se rendre ingouvernables.
Émission "Aux Ressources", animée par Laura Raim.