Les dominicains précurseurs des Droits de l'Homme. Avec Ignace Berten sur la Radio Chrétienne Francophone.


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04.2012

- 1_3 : En 1511, le dominicain Antonio Montesinos condamne violemment le traitement que les Espagnols infligent aux Indiens.
Nous sommes à Hispaniola, future Saint-Domingue, découverte en 1492 par Christophe Colomb. Une population de colons s'installe dans l'île dans le but d'exploiter les mines d'or de la région, et pour ce faire, la Couronne d'Espagne répartit entre eux les territoires et les nomme propriétaires de ces terres ainsi que des indigènes qui y vivent. Les indiens se voient donc réduits à l'état de machines humaines, qui s'usent au travail épuisant des mines et que l'on se contente de remplacer lorsqu'ils viennent à mourir.
Témoin d'une telle situation, une communauté de dominicains débarquée sur l'île en 1510 décide d'élever la voix dans ce désert d'inhumanité : l'un des frères prononce à l'église un sermon resté célèbre et dont la mémoire nous a été transmise par Bartolomé de Las Casas. Une parole courageuse dans un contexte où les indigènes sont considérés comme des créatures sans âme et une main d'oeuvre gratuite et inépuisable. Un premier jalon posé dans l'élaboration et la reconnaissance des Droits de l'homme.

 - 2_3 : En entendant le sermon d'Antonio de Montesinos, Bartolomé de Las Casas, colon espagnol, est tout de suite bouleversé, comme touché au coeur. Il entre par la suite chez les dominicains pour défendre la population indienne.
En 1516, Bartolomé de Las Casas est nommé officiellement par le roi d'Espagne Procureur et protecteur universel de tous les Indiens des Indes occidentales. Devenu évêque au Mexique, il tente de mettre en place une répubique indienne autonome. Il oeuvre pour que l'évangélisation ne détruise pas la culture locale. A la cour d'Espagne, il agit ensuite pour la défense des Indiens sur le plan politique. Il y souligne notamment les contradictions d'une évangélisation qui ne laisse pas toute sa place à la liberté.
Si chez Montesinos, la dimension anthropologique est soulevée, avec Bartolomé de Las Casas s'élabore véritablement une théorie des Droits de l'homme. Les populations indiennes doivent pouvoir se soumettre librement à la Couronne d'Espagne. Sa réflexion théologique fondamentale est également très moderne. Las Casas affirme que les Indiens, sincères dans leur culte, rendent un hommage au véritable Dieu. A l'inverse, les colons catholiques sont dénoncés comme idolâtres puisqu'ils servent l'argent et la richesse.
Mais c'est pendant la Controverse de Valladolid que Juan Ginés de Sepúlveda, théologien moraliste, affirme que l'humanité est diverse dans sa dignité. Dans une controverse restée célèbre, il s'oppose à Bartolomé de Las Casas.

 - 3_3 : Franciso de Vitoria a poussé très loin la réflexion théologique et philosophique sur le droits des peuples et des individus. Il est peu connu du grand public mais la salle principale du Siège des Nations Unies à Genève porte aujourd'hui le nom de ce dominicain du XVIème siècle.
Il n'a jamais marché sur le sol américain occupé par les Espagnols. Et pourtant, Francisco de Vitoria, directeur de l'Université de Salamanque, a fait de l'approche éthique et théologique de la colonisation le point central de la réflexion de cette université.
Il développe ses principes sur le droit des personnes et le droit des peuples à partir de la théologie de saint Thomas et de la philosophie d'Aristote, principalement. Francisco de Vitoria insiste sur la liberté et la douceur, mais si le commerce et la liberté d'évangéliser sont empêchés, la guerre est alors pour lui justifiée...

Une série d'émissions animées par Véronique Alzieu.

De Cicéron à Michel Villey, la dialectique du droit et des lois. Avec Bertrand De Belval au Collège Superieur.


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16.10.2014

Pourquoi le droit romain a-t-il été défendu, à 20 siècles d'intervalle, par Cicéron et Michel Villey ? Parce que ce corpus juridique faisait une distinction claire entre le droit et la loi, empêchant de fait l' "impérialisme législatif".
Une leçon de philosophie du droit à méditer, alors que les traditions civiliste et jurisprudentielle contemporaines ont tendance à confondre ces deux notions.

Conférence prononcée dans le cadre du cycle "Les grandes doctrines du droit".

Droit naturel et révolution. Avec Florence Gauthier au séminaire "Marx au XXIème siècle".


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06.02.2010

Les aventures de la petite phrase, droit naturel, demeurent encore largement méconnues, bien qu’elles suscitent un intérêt réel et récent.
Le travail de Brian Tierney (1997) a permis de mieux situer sa réapparition dans des formes toutes nouvelles, à l’époque tumultueuse des XIIe, XIIIe et XIVe siècles, et d’en suivre la renaissance à la lumière de l’Ecole de Salamanque jusqu’aux débuts du XVIIe siècle.
Florence Gauthier nous propose de revenir sur l’histoire de ce concept de droit, et sur ses potentialités révolutionnaires.

Utopie et Révolution : la figure de Gracchus Babeuf. Avec Stéphanie Roza au séminaire "Marx au XXIème siècle".


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02.03.2013

Le conférencière s'attache à montrer l’influence que les événements révolutionnaires ont eus sur la pensée utopiste de Babeuf.
Les aspirations à la transformation sociale de ce dernier, qui ne sont pas totalement fixées à la veille de la Révolution, se précisent par étapes à travers son expérience des événements.
Babeuf en effet n’est pas un auteur de romans ou de programmes utopiques, mais plutôt un acteur du processus révolutionnaire, animé de motivations égalitaristes radicales.
À la fois héritier de cette tradition politico-littéraire et militant sans-culotte, Babeuf par son oeuvre politique et pratique imprime à l’histoire de l’utopie un infléchissement décisif, en ce qu’il est le premier à faire de son utopisme un véritable projet politique et un programme d’action.
Conférence donnée dans le cadre du séminaire "Marx au XXIème siècle. L'esprit et la lettre", à Paris I-Sorbonne, Amphithéâtre Lefebvre.

Henri Guillemin et la Révolution française : le moment Robespierre. Colloque à Paris.


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26.10.2013

L'étude de la teneur philosophique et politique du moment Robespierre de la Révolution française, en s'appuyant sur l'oeuvre et l'engagement de Henri Guillemin, vise à s’inscrire dans le cadre du débat sur les valeurs de la république, notamment sur ce que signifient aujourd’hui la Révolution française et les travaux de la première République. 
On retrouve les interventions suviantes :
 - Étienne Chouard : Henri Guillemin explique Robespierre et le gouvernement prétendument représentatif - de façon générale, la problématique de la représentation politique
 - Florence Gauthier : Robespierre, théoricien et acteur d’une république démocratique et sociale.
 - Marc Belissa : Robespierre et la religion dans l'historiographie (1794-2012)
 - Yannick Bosc : Robespierre ou la Terreur des droits de l'homme.
 - Olivier Blanc : l'argent de la Terreur: les augmentations de patrimoine des élus de l'an II.
 - Serge Deruette : le problème Robespierre, celui de son héritage... ou celui de ses héritiers (de la difficulté actuelle à assumer l'héritage révolutionnaire dont Robespierre est le représentant, et des raisons idéologiques, sociales, politiques de cette difficulté)
 - Patrick Berthier : la genèse du livre de Henri Guillemin sur Robespierre "Robespierre, mystique et politique"
 - Patrick Rödel : animation de la table ronde finale sur le thème "Henri Guillemin et la philosophie de l'histoire".

1789 : la Declaration des droits de l’homme et du citoyen et la Terreur. Avec Florence Gauthier à Lyon.


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02.02.2007

La Révolution française fut une révolution des droits de l’homme et du citoyen.
Elle parvint à abolir le régime féodal et l’esclavage dans les colonies, deux des piliers de l’oppression des peuples. Elle entama encore une lutte contre l’expropriation de la paysannerie, le chômage et la vie chère et mit le droit à l’existence et aux moyens de la conserver à l’ordre du jour du contrat social. Elle fonda encore un droit des peuples à leur souveraineté et refusa toute "guerre offensive", y compris coloniale.
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen synthétisait un projet de République démocratique, qui fut expérimenté de 1792 à 94, créant un espace public démocratique allant en s’élargissant, et dont les racines théoriques remontent aux Humanistes de la Renaissance, au XVIe siècle.
Et pourtant, son évocation s’accompagne immédiatement de son contraire : la Terreur. Le mot laisse derrière lui des images de répression accompagnée de flots de sang.
Il convient de rappeler quels actes et quelles personnes ont été réprimées, mais aussi de comprendre comment un tel rapprochement entre "droits de l’homme" et Terreur a pu se faire, éclipsant les premiers au profit de la seconde.
En effet, une telle substitution ne date pas de l’après-révolution, mais précisément du tout début de celle-ci, et plus exactement, du moment même où la Déclaration des droits fut votée, le 26 août 1789.

La conférence est donnée dans le cadre de l'exposition "La grande Révolution de 2014" de Raphaël Julliard du 13 janvier au 3 mars 2007.

Robespierre et l'an II ou la construction d'une république démocratique et sociale. Avec Florence Gauthier au lycée Pierre Bourdan.


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05.03.2013

Une défense de Robespierre, vu comme un héritier de la tradition des droits naturels et défenseur d'une démocratie sociale.
Sa lutte pour le droit aux biens de subsistance, contre la guerre et contre la colonisation témoignent de son attachement aux droits de l’homme et du citoyen.

Souveraineté populaire : de quoi parle-t-on ? Par Florence Gauthier à Paris.


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28.03.2009

Démocratie est certainement un des mots les plus employés par les responsables politiques. Il est présenté tour à tour comme le symbole des sociétés avancées, de la lutte contre le totalitarisme et de la fin du système soviétique. Nous sommes tous démocrates, la cause est entendue. Une belle unanimité qui permet au passage d’effacer une évidence : la démocratie est le pouvoir du peuple. Elle est la souveraineté populaire !
Communication prononcée dans le cadre du "Colloque sur la souveraineté populaire", organisé par l'Association pour une Constituante, Droit-Solidarité, Mémoire des luttes et Utopie critique.