Dans cet échange à trois voix, les travaux d'anthropologie religieuse de René Girard (Les Origines de la culture) et ceux de Patrick Simon sur le droit naturel sont au centre des débats.
L'occasion de confronter la théorie mimétique à la méthode de Friedrich Hayek (dont se réclame Patrick Simon) sur des terrains qui ne leur sont a priori pas familiers !
Émission du "Libre Journal de Jean Ferré".
Il ne s’agira pas pour Pierre Dardot d'aborder la question de la souveraineté en général ou in abstracto. A cet égard, c'est l'exigence d'un "nominalisme méthodologique" (Michel Foucault) qui est retenue : le souverain, la souveraineté, comme d'ailleurs le peuple, l'Etat ou la société civile se présentent certes comme des universaux, mais on ferait fausse route si on les prenait d'emblée comme point de départ de l'analyse des pratiques. Une telle démarche aurait immanquablement pour effet d'écraser ce qui s'invente dans et par les pratiques.
Car les communs, comme Pierre Dardot s'efforce de la montrer, constituent des pratiques sociales à la fois individuelles et collectives, mais d'abord et avant tout des pratiques.
Le propos consistera donc à se demander en quoi la logique de ces pratiques que sont les communs vient inquiéter le principe de la souveraineté étatique telle qu'elle s'est constituée en Occident.
Une conférence prononcée dans le cadre du séminaire "Les usages de la terre. Cosmopolitique de la territorialité" animé par Philippe Descola.
Comment continuer à penser les fondements de la justice et du droit à l'aide du droit naturel ? Car il s'agit bien d'un patrimoine commun à toute l'humanité : cette pensée est donc destinée à tous les détenteurs de la nature humaine, quelle que soit leur appartenance religieuse.
Philippe Pichot-Bravard et Guilhem Golfin échangent leurs points de vue sur la question et déroulent l'histoire de cette notion que l'on retrouve à travers les âges et les civilisations.
Ils reviennent également sur l'actualité et les enjeux de cette pensée, à l'heure où l'écologie intégrale s'impose toujours plus comme l'une des questions majeures de notre temps.
Car le droit naturel n'est autre que la consistance de l'Etat de droit nécessaire à l'harmonie d'un ordre juste.
Émission du "Libre Journal des débats", animé par Charles de Meyer.
Au travers de l'héritage du droit romain, le droit naturel a eu une grande influence au moyen âge, comme nous le démontre Florence Gauthier.
Ce courant de pensée, qui est aussi une pratique juridique visant à arbitrer des conflits politiques, sera l'un des ferments des révolutions politiques modernes.
Une histoire souvent passée sous silence qui mérite d'être (re)découverte.
Une séance du séminaire "L'Esprit des Lumières et de la Révolution".
Lorsque les pays occidentaux font des droits de l'homme le centre de la politique, ils s'enferment dans une impuissance collective.
Le problème n'est d'ailleurs pas les droits de l'homme en eux-mêmes, surtout quand ils sont compris comme des libertés publiques, mais cette idéologie, cette nouvelle religion séculière centrée sur l'obsession de la non-discrimination, qui paralyse la politique de certains pays occidentaux et particulièrement de la France dans une période où l'équilibre sociétal du pays est menacé et où la conquête silencieuse de l'islam s'opère sous la protection des droits de l'homme.
C'est avec une logique implacable que les deux invités démontent les ressorts de ce mécanisme pervers. Car nous ne sommes plus dans le cas de figure des droits d'un peuple face à son État, mais du droit d'un peuple d'être défendu par son État.
A-t-on le droit de dire qu'une loi est injuste ?
Ce qui est injuste est tranché par la justice qui le fait en s’appuyant sur l’édifice des lois, qui sont elles-mêmes validées si elles ont été édictées en suivant les procédures du système juridique en vigueur. Si une décision est conforme à la loi et si la loi a été adoptée sans faute de procédure et si elle est conforme à la constitution, alors la décision est juste. Qu’est-ce qui justifie un acte de droit ? Le droit. Le droit réussit l’exploit du baron de Munchhausen qui réussit à se sortir du marécage en tirant lui-même sur ses propres botte !
Retour critique sur la doctrine dominante de notre époque avec Denis Collin, doctrine qui ne se conçoit pas comme découlant d’une morale ou d’idées religieuses, mais comme le produit de procédures neutres organisant les rapports sociaux.
PS: la qualité audio de l'enregistrement est médiocre.
Ces émissions constituent une très bonne introduction aux grandes problèmatiques politiques. Politique est ici à prendre au sens où l'entendaient les anciencs, soit l'art d'accorder l'individu (l'un) et la communauté (le multiple).
L'approche thèmatique nous montre comment l'aspect politique des problèmes auxquels nous sommes confrontés est aujourd'hui réduit à la portion congrue. Mais pouvons-nous espérer résoudre les grandes questions de notre temps sans agir politiquement ?
Le droit naturel est volontiers considéré comme un secteur de la morale : incarnation d'une légitimité morale s'opposant à la légalité juridique, inscription d'exigences éthiques fondamentales et universelles dans le corpus normatif, etc.
Contre cette description usuelle du droit naturel qui fait du jusnaturalisme un adversaire que le positivisme juridique peut terrasser sans trop d'efforts, Pierre-Yves Quiviger s'attache à dessiner les contours d'une théorie du droit naturel qui se distingue explicitement de la morale.
Il insiste d'abord sur l'anthropomorphisme et l'anthropocentrisme d'un droit naturel confondu avec la morale, et montre ensuite que la "moralisation" du droit naturel procède largement d'une conception positiviste de la juridicité.
Pierre-Yves Quiviger conclut, enfin, sur la pertinence d'un autre droit naturel pour aujourd'hui et sur la capacité qu'il aurait de minimiser la part de morale dans le droit positif - minimisation souhaitable, comme il cherche à le montrer.