Les premières organisations politiques humaines sont, certes sous des formes diverses et limitées, démocratiques. Et même si les définitions de la démocratie sont très nombreuses, que les spécialistes de science politique ne s'accordent pas sur ce qu'elle est et que les critiques ne manquent point, la démocratie relèvent d'une exigence morale et d'une certaine conception de la dignité de l'homme.
L'idée républicaine, quant à elle, reste une idée neuve : nous sommes loin d'en avoir épuisé ou même deviné tout le potentiel. Des citoyens libres dans une république émancipée : voilà ce qui permet de redéfinir un idéal libérateur pour notre époque.
C'est dans l'articulation de ces deux idéaux - démocratie et républicannisme -, que s'entrevoit une perspective émancipatrice.
Karim Piriou, auteur d'un röcent Politikon qui fait suite à son travail de vulgarisation sur sa chaîne youtube, nous partage tout ce qu'il faut savoir des idéologies qui ont façonné notre modernité politique.
L'occasion de remonte les siècles et de discuter de la formation des grands courants politiques de l'histoire des idées, de leur évolution et du regard que cela permet de porter sur notre présent.
Théorie du genre, privilège blanc, intersectionnalité, écriture inclusive, cancel culture… Tous ces concepts et expressions sont régulièrement mis dans le même sac, voire moqués et caricaturés.
Mais concrètement, qu'est-ce que le wokisme ? Pour certains, rien moins qu'une censure, une idéologie (proto)totalitaire comparable aux pires dérives intellectuelles du XXe siècle. Pour les autres, c'est le devoir d'ouvrir les yeux sur les enjeux du racisme, du genre, du féminisme et de la question post-coloniale.
L'occasion était toute trouvée de débattre du sujet en compagnie de Nathalie Heinich et Romuald Sciora, en évitant les caricatures et l'hystérisation du débat.
La théorie critique de la société fait-elle face à la crise écologique comme à un défi qui l'oblige à se renouveler et à se transformer ? Poser la question en ces termes, c'est présumer que la théorie critique ne serait en réalité pas véritablement armée pour faire face au défi de la crise climatique et écologique, que son histoire et l'héritage qu'elle porte ne lui permettraient pas de l'affronter sans devoir subir un sévère aggiornamento. Ce jugement est aujourd'hui largement répandu, notamment au sein de l'éco-marxisme nord-américain.
Tout en reconnaissant que "l'une des contributions durables des théoriciens sociaux de l'École de Francfort, représentée en particulier par la Dialectique de la raison publiée en 1944 par Max Horkheimer et Theodor Adorno, a été le développement d'une critique philosophique de la domination de la nature", John Bellamy Foster et Brett Clark n'en estiment pas moins que, "lorsque le mouvement écologique a émergé dans les années 1960 et 1970, le marxisme occidental était, avec sa notion abstraite, philosophique de domination de la nature, mal équipé pour analyser les formes changeantes et de plus en plus périlleuses de l'interaction matérielle entre l'humanité et la nature".
Franck Fischbach se demande dans quelle mesure une telle critique de la catégorie de domination est fondée et dans quelle mesure aussi cela peut justifier de lui substituer la catégorie de "rupture métabolique". Est également posée la question de savoir si la liquidation de la catégorie de domination n'aurait pas le tort de s'accompagner de l'occultation d'un double lien auquel les théoriciens de Francfort accordaient à juste titre une importance considérable, à savoir d'une part le lien entre la domination de la nature et la domination sociale, et d'autre part (mais les deux sont inséparables) le lien entre raison et domination.
Une conférence organisée par le Centre d'études sur les médias, les technologies et l'internationalisation, dans le cadre du séminaire "Capitalisme Cognitif : communs, plateformes et crise écologique".
Et si les sociétés humaines étaient structurées par quelques grandes propriétés de l'espèce et gouvernées par des lois générales ? Et si leurs trajectoires historiques pouvaient mieux se comprendre en les réinscrivant dans une longue histoire évolutive ?
En comparant les sociétés humaines à d'autres sociétés animales et en dégageant les propriétés centrales de l'espèce, parmi lesquelles figurent en bonne place la longue et totale dépendance de l'enfant humain à l'égard des adultes et la partition sexuée, ce sont quelques grandes énigmes anthropologiques qui se résolvent.
Le pari de Bernard Lahire est que seul un effort d'intégration des domaines du savoir aussi différents que la biologie évolutive, l'éthologie et l'écologie comportementale, la paléoanthropologie, la préhistoire, l'anthropologie, l'histoire et la sociologie, permet de comprendre la trajectoire des sociétés humaines par-delà leur diversité et d'augmenter la maîtrise qu'elles peuvent avoir de leur destin incertain.
Connaitre pour agir, bien sûr.
La République est devenue un mantra du discours politique en France. Réduite à un universalisme de façade et à une laïcité entièrement falsifiée, elle n'est plus utilisée que pour dissimuler la réalité des fractures et pour tenter de combler le déficit croissant de légitimité auquel se heurte une régulation sociale qui laisse proliférer l'inégalité et précarise les existences.
On oublie ainsi le sens premier du projet républicain : créer une société qui soit la chose de tous, une société dont la légitimité tient à sa capacité à instituer et à entretenir entre les citoyens des rapports d'indépendance mutuelle et de non-domination. Mais à l'âge du capitalisme avancé cette égalité ne peut plus reposer seulement sur celle des droits personnels ; elle exige des droits sociaux solides et efficaces qui garantissent à chacun les bases d'une existence autonome : droit à la santé, à l'éducation, au logement, à un emploi et à un revenu décents.
À l'égalité des indépendances qui suppose la maîtrise des intérêts particuliers, les nouveaux intégristes substituent une forme imaginaire de subordination du privé au public : l'égalité abstraite devant la loi, l'aveuglement aux différences et aux formes de domination qui les accompagnent. Désormais, la définition culturelle de la République par l'effacement des différences identitaires remplace la définition sociale de la République. Cela revient à nier que, dans une société complexe, une telle égalité ne peut être atteinte que par la reconnaissance des obstacles spécifiques auxquels les individus sont confrontés.
Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.
Chercheur en histoire et philosophie des sciences, Claude-Olivier Doron nous aide à clarifier les différents usages du terme de "race" à travers le temps. Il nous invite ainsi à embrasser la pensée complexe pour se défaire des idées préconçues sur une notion finalement assez méconnue.
Dans une époque où nombreux sont ceux qui, dans les médias de masse, invoquent des concepts qu'ils ne maîtrisent pas, l'historien offre un peu de clarté et de rigueur scientifique.