Nous vivons depuis quelques décennies une privatisation et une atomisation de la société, qui instituent les individus en concurrents et leur font perdre le véritable sens du social: la coopération. En philosophie aussi, le concept de "social", auquel on préfère souvent les idées de "commun" ou de "communauté", peine aujourd’hui encore à être reconnu. Franck Fischbach propose donc, à la suite de Dewey, de défendre "la valeur du social en tant que catégorie" de la pensée.
Il s’agit d’analyser les raisons qui ont conduit à ce discrédit, puis de reconstruire un concept qui possède à la fois une fonction descriptive et une portée morale et politique.
Franck Fischbach avance notamment la thèse que le travail, en tant qu’association et coopération, est porteur d’une exigence proprement démocratique, et que cette exigence n’est autre que l’expression politique de la structure sociale. Sur cette base, devient possible une critique des dispositifs qui privent concrètement le travail de sa dimension démocratique et répriment sa logique coopérative.
Les débats sur l’enseignement tendent trop souvent à laisser dans l’ombre la question essentielle : à quoi sert l’école ? Un peu comme s'il existait, sur ce sujet, un consensus général. Or rien n'est moins vrai.
Nous vivons dans une société divisée en classes sociales qui ont leurs intérêts propres et formulent des attentes diverses, changeantes et parfois contradictoires envers l'institution scolaire.
Et à l'heure de la généralisation de l'évaluation par compétences dans les établissements scolaires français, Nico Hirtt nous propose de réfléchir à la direction que prend l'institution scolaire.
Car la notion de "compétence" et à son instrumentalisation à travers "l'Approche Par Compétences" n'est pas neutre : il ne s'agit rien moins que d'un outil de sélection patronal visant à introduire les contraintes du marché du travail dès l'école.
Une conférence organisée par le syndicat des personnels de l'Education nationale du Tarn et Garonne "CGT éduc'action 82".
L'Union européenne est morte, mais elle ne le sait pas encore !
Coralie Delaume et David Cayla nous décrivent l'échec spectaculaire de son modèle économique, échec conjoint du Marché unique et de l'euro.
Alors que le chômage et la précarité gangrènent les nations les plus faibles, la financiarisation de l'économie continue de siphonner la richesse des pays demeurés prospères.
Accepterons-nous de dresser enfin l'acte de décès de l'Union européenne ? Et celui-ci sera-t-il le prélude à une heureuse renaissance des pays qui la composent ?
Aurélien Bernier, auteur du récent La démondialisation ou le chaos, nous parle de la possibilité de refonder l'ordre économique mondial sur des bases coopératives.
- 0'01'56 : des OGMs aux relations internationales, le parcours d'un militant politique
- 0'11'36 : pourquoi les partis politiques, syndicats, mouvements associatifs écologistes sont actuellement dans une impasse
- 0'15'42 : ce que "démondialiser" veut dire
- 0'20'13 : les ruptures politiques et économiques incontournables pour résoudre les crises écologiques et sociales actuelles
- 0'31'11 : le levier des nationalisations : ses objectifs et les conditions de son exercice
- 0'39'26 : ce que "coopérer" veut dire
- 0'50'13 : pourquoi un pays du Nord comme la France aurait intérêt à coopérer avec des pays du Sud
- 0'57'07 : les liens entre "coopération" et "relocalisations"
- 1'10'55 : est-ce utile de décroître si les autres ne le font pas ?
- 1'24'23 : l'évolution de la gauche radicale sur les questions internationales et son manque de clarté
- 1'29'58 : gauche radicale et "anti-productivisme"
- 1'32'31 : petit coup de gueule sur une génération de militants qui ne lit plus assez
Une émission animée par Damien Detcherry.
Contre toutes les falsifications du spectacle marchand, Francis Cousin nous propose ici, en deux temps, de comprendre l'actualité radicale de la grève sauvage historique de 1968 et de saisir les enjeux contemporains du terrorisme étatique de la crise de l'économie politique.
Un jalon de conscience vraie surnageant dans l'océan des fausses représentations du fétichisme de la marchandise...
La "révolution industrielle" n’a pas été un progrès technique socialement neutre, mais une restructuration capitaliste du procès de production, laquelle visait à une intensification de l’exploitation et à une destruction de l’organisation artisanale du travail.
Cette contre-histoire de l’industrialisation capitaliste en Angleterre et en France (1780-1860) nous est racontée par Armel Campagne, historien et auteur du récent Le Capitalocène. Aux racines historiques du dérèglement climatique.
Les sujets abordés dans le cadre de ce nouvel épisode de "Sortir du capitalisme" sont :
- une histoire de l’industrialisation anglaise comme restructuration capitaliste du procès de production et comme lutte de classe (et non comme "progrès" technique socialement neutre)
- une démonstration du caractère non-capitaliste de l’économie d’Ancien Régime
- une analyse marxienne des bris de machines
- une histoire de l’industrialisation capitaliste en France comme modernisation de rattrapage sous impulsion étatique
- et une histoire de 1848 comme moment fondateur de l’antisémitisme et de la xénophobie en France
Des années de la Guerre froide à la période contemporaine, néolibéralismes social et conservateur coexistent en France. Parfois rivaux, leurs tenants ont un adversaire commun : le socialisme. Un néolibéralisme modéré s'épanouit d’abord chez des économistes et des hauts fonctionnaires. Parallèlement, un discours plus radical prend son essor dans l'univers patronal, où il s'agit de remettre en cause la place prise par l'État dans le développement économique national.
Le premier de ces néolibéralismes s'impose sur la scène politique durant les années 1950 puis au sein même des bureaucraties d'État. La seconde forme bénéficie des crises pétrolières des années 1970 et des effets produits par l'arrivée au pouvoir d'une majorité socialiste en 1981. Le maintien des structures mises en place à la Libération a pu dissimuler les progrès du néo-libéralisme première manière, parfois qualifié de "gestionnaire". Durant les années 1980, la vigueur du second a aiguillonné la droite parlementaire pour échafauder le programme de privatisations et de déréglementations qu'elle engage une fois revenue aux affaires.
Il aura ainsi fallu près de cinquante ans pour que le modèle néo-libéral se métamorphose en solution politique.
Car à l'encontre des idées reçues, le néo-libéralisme n'est pas venu tout droit de Grande-Bretagne ou des Etats-Unis dans les années 1980. Son histoire s'enracine dans le bouillonnement intellectuel et politique de la France de l'entre-deux-guerres. Des économistes, des patrons et des hauts fonctionnaires jettent alors les hases d'un libéralisme nouveau et élaborent un art de gouverner.
C'est cette longue longue marche du néo-libéralisme des années 1930 à aujourd'hui que François Denord nous retrace.
Pierre Dardot, philosophe, et Christian Laval, sociologue, publient un livre dans lequel ils retracent les fondements et le parcours du néolibéralisme dans l’histoire des idées.
Car le néolibéralisme n’est pas une simple doctrine mais la théorisation de l’état actuel de notre société marchande qui est en train de transformer l’homme en une sorte de machine à chercher à s’enrichir avec la complicité des acteurs eux-mêmes.
C’est un domaine de réflexion essentiel à la compréhension de la dérive de notre société et à l’élaboration d’un autre système plus à même d’apporter le bonheur à l’humanité, système alternatif qui reste à découvrir.
Une émission menée par Bernard Graber et Silvia Goodenough de l'Union rationaliste.