Pour beaucoup, le néo-libéralisme constitue le phénomène majeur de notre temps. C’est lui qui donnerait la clé de la crise économique et financière, des nouvelles formes de management, ou encore de la "privatisation du monde". Il est pourtant difficile d’y voir clair à travers cette notion. Le néo-libéralisme, est-ce le "laisser-faire" ou bien l’avènement d’un Etat fort au service de la concurrence ? S’agit-il d’un modèle hyper-individualiste et libertaire, ou bien d’un nouveau conservatisme normalisateur ?
Pour s’y retrouver, Serge Audier nous propose une généalogie internationale des idées néo-libérales depuis les années 1930, à travers ces moments que furent le Colloque Walter Lippmann (1938) et la Société du Mont Pèlerin (1947). Il montre comment la crise du libéralisme, après le krach de Wall Street, a entraîné des révisions et des réaffirmations doctrinales visant à sauver les idées libérales. Mais, loin de toute vision complotiste et linéaire, il soutient aussi que la redéfinition du libéralisme a fait l’objet de conflits féroces entre ceux que l’on appellera les "néolibéraux".
Sur cette base sont établies des distinctions historiques et conceptuelles entre des mouvements que l’on confond trop souvent : le conservatisme, le néoconservatisme, le libertarisme et le néolibéralisme.
Emission "La suite dans les idées".
Le jeu de questions/réponses entre différents élèves de classes de lycée et M. Thomas Piketty permet d'aborder de nombreuses thématiques comme l'histoire de l'impôt et la fonction historique de redistribution des richesses que cet outil a permis, ou encore les problèmes de fiscalité au sein de l'Union européenne en raison des logiques de concurrences entre régimes nationaux différents.
Une synthèse pédagogique qui nous permet de saisir les enjeux qui se cachent derrière la TVA ou notre feuille d'impôt sur le revenu !
Comment comprendre les logiques de privatisation de l'école à l'oeuvre en Europe ?
Qui en a décidé ainsi ? Quelles en seront les conséquences ?
En effet, on observe depuis 20 ans une convergence des politiques d’enseignement dans les pays industrialisés. Et ce, malgré les particularités historiques du système éducatif de chacun de ces pays. Soit :
- décentralisation de l’enseignement
- règlementations plus strictes dans les pratiques pédagogiques
- glissement conceptuel de l’éducation, où l'école n'est plus une institution délivrant un savoir, mais un organisme formant à des "compétences"
- la stagnation ou réduction de la part du PIB investie en matière d’éducation
- l’entrée en force de l’évaluation à tous les niveaux de l’éducation
- l'intrusion massive des technologies de l’information et de la communication
- la privatisation de l’enseignement et la marchandisation de l'éducation
- la croissance de la fracture sociale
Ces effets ne sont pas le fruit du hasard, mais les résultats d'une volonté politique. Il faut comprendre ces logiques comme une conséquence de la crise du capitalisme ou les investisseurs recherchent des activités à forte valeur ajouté, comme le marché de l'éducation.
C'est ce qu'illustre la commission préparatoire au sommet de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à Seattle en 1999 en pointant du doigt "les possibilités de libéralisation du marché mondial des services d'enseignement supérieur". Les recommandations de cette commission étant à peu de chose près les conséquences mesurées sur l'évolution des politiques d'enseignement des pays industrialisés...
Une crise financière d’une grande ampleur secoue actuellement notre monde, accompagnée par un risque de récession. Cette crise qui terrasse certains géants financiers fait voler en éclat bien des illusions. Les annonces les plus folles se succèdent : un plan de soutien aux banques de 360 milliards d’euros, création d’un fonds d’investissement souverain à la française, et le discours dominant semble changer.
Il nous paraît bon de nous poser et, loin du brouhaha médiatique, de nous efforcer de mieux décrypter les discours et de comprendre comment on a pu en arriver là.
Serge Halimi revient sur les origines de cette illusion du "marché auto-régulé", illusion qui a contaminé tout le champ politique et médiatique.
Dans le cadre d'une interessante fresque de la pensée économique, Jean-Marc Daniel revient sur les personnalités et les logiques de pensée des deux géants que furent Ricardo et Keynes.
Non seulement il se révèle bon professeur de l'histoire des idées, mais il excelle également dans l'art de faire le lien avec les problèmes actuels de politique économique.
Ricardo et Keynes : deux visions de l'organisation de la société et de l'économie.
Deux flux - marchandises et services d'une part, monnaie d'autre part - circulent en sens inverse l'un de l'autre.
D'où vient la monnaie et qui la crée ? Quelles sont ses fonctions ? Est-elle neutre ou joue-t-elle un rôle actif dans les ajustements de l'économie réelle ?
Réintroduite dans les années quatre-vingt, la mondialisation financière en instaurant la libre circulation et la libre fluctuation des capitaux a fait l'objet de nombreuses controverses. Quelle est la logique du pouvoir de la sphère financière ? Et quelles en sont les conséquences sur le fonctionnement de l'économie et des sociétés contemporaines ?
Jean-Marc Daniel répond à ces questions, de son point de vue d'économiste libéral.
Comment, en l'espace de trente ans, le Parti socialiste et le monde ouvrier sont-ils passés de l'amour fou au mépris ?
Bertrand Rothe nous explique pourquoi, en 1981, 70 % des ouvriers avaient contribué à la victoire du PS, alors que c'est aujourd'hui le FN qui est qualifié de "premier parti ouvrier de France".
Depuis cette date, au fil des choix politiques engagés par les hiérarques du PS, et des réactions plus ou moins avisées des représentants de la classe ouvrière, le couple, de plus en plus mal assorti, doit faire face à l'effondrement du monde communiste, à l'arrivée de la "deuxième gauche", à la montée du chômage et à la conversion des socialistes à l'Europe, au libéralisme et à la société postindustrielle.
Les noms de François Mitterrand, Jacques Delors, Laurent Fabius, Pierre Bérégovoy, Dominique Strauss-Kahn, Lionel Jospin et François Hollande, entre autres, marquent les étapes de ce désamour, de l'abandon au mépris.