Le 6 avril 2024 marquera les 30e commémorations du génocide survenu au Rwanda, au cours duquel près d'un million de Rwandais ont perdu la vie. Ce drame est particulièrement resté dans la mémoire collective de l'humanité à cause de la nature extravagante des massacres qui l'ont caractérisé.
Le récit des évènements, qui a émergé au lendemain du génocide, a installé les Hutus, prétendument soutenus par la France, dans le rôle des "Nazis tropicaux", tout en attribuant à Paul Kagame et à la rébellion tutsie du Front patriotique rwandais (FPR) celui des "libérateurs" du Rwanda qui ont mis fin au génocide.
Un narratif bien éloigné de la réalité historique...
Tout comme la récupération de la seule souveraineté nationale sans mobilisation sur le terrain économique est vaine, la reprise en main de l'outil de travail sans cadre national à même de la préserver l'est tout autant.
C'est la leçon principale que l'on peut tirer d'une saine analyse communiste de la réalité des rapports de forces. Et c'est aussi l'ébauche d'une voie particulière qui serait proprement française.
Amour et sexualité fascinent l'homme. Cette question le travaille. Il se forme une opinion tranchée sur la question. Il se persuade que cela réveille ce qu'il y a de plus naturel en lui. Quand il fait l'amour, il devient comme un animal dominé par l'instinct. Quand il est amoureux, victime d'une ruse de la nature qui permet la reproduction de l'espèce, il est poussé à se mettre en ménage et à élever des enfants.
Ces spéculations sont avant toute autre chose le fruit de la grande imagination de l'homme. Elles pèsent pourtant davantage que tout instinct sur les formes que prennent ses amours. Les moeurs amoureuses varient trop d'une société à l'autre pour ne dépendre que de la nature humaine. L'amour-passion n'est pas plus universel que ne l'est le couple pèremère. L'homme ne se mue pas en bête dans les ébats.
L'amour sexuel est au contraire l'un des traits par lesquels il se singularise le plus de l'ensemble des autres êtres vivants. L'homme expérimente une diversité des comportements amoureux inconnue dans les autres espèces. Il ressent un plaisir sexuel qui est sans commune mesure avec celui ressenti par tout autre animal.
Qui se souvient encore de Jean Cau ? L'homme qui, avant de passer maître dans l'art de brocarder les bonnes âmes de son temps, fut un de leurs plus fidèles apôtres.
Né en 1925, dans une famille de villageois occitans, ce brillant élève devint à vingt ans secrétaire de Jean-Paul Sartre, puis journaliste vedette de L'Express, avant de recevoir le prix Goncourt 1961 pour La Pitié de Dieu.
Après vingt ans de compagnonnage, l'enfant chéri des intellectuels de gauche reprit soudain sa liberté. Depuis sa tribune de Paris Match, et au fil de mémorables pamphlets, Cau l'indocile n'épargna plus rien ni personne : Mai 68, l'égalitarisme, la technocratie, le tout-Amérique, Mitterrand...
Ludovic Marino et Louis Michaud rendent hommage à l'écrivain admiré des Croquis de mémoire, et à l'exceptionnelle leçon d'indépendance que porte sa destinée : il fut un témoin passionnément impliqué dans les débats de son siècle, mais aussi un amoureux fou de l'Espagne, un aficionado viscéralement attaché à ses origines paysannes.
Une vie entière à toréer la littérature.
La commémoration du 80e anniversaire de la "rafle du vel d'hiv" le 17 juillet 2022, a donné lieu à un exemple édifiant d'instrumentalisation politique de l'Histoire.
Devant le flot d'approximations hasardeuses, d'affirmations erronées jusqu'au plus haut niveau de l'État, cet usage de l'Histoire à des fins idéologiques, cet oubli des règles élémentaires de la recherche historique, Jean-Marc Berlière a souhaité redonner sa complexité à une question qu'on ne saurait réduire à une initiative purement vichyste, au point d'effacer les circonstances -la défaite, l'armistice, l'occupation- et le rôle essentiel de l'occupant nazi quasiment absent des discours officiels.
L'Histoire a suffisamment démontré les lourdes responsabilités qui pèsent sur le gouvernement de l'Etat français et ses dirigeants dans les persécutions antisémites sans qu'il soit besoin d'y ajouter celles qui ne sont pas de son fait.
La République Populaire de Chine est fondée par Mao Zedong en 1949. Elle s'efforce de réaliser, à l'horizon 2049, le rêve d'un grand renouveau de la nation chinoise dont Jérôme Ravenet tente l'interprétation.
La doctrine constitutionnelle de Xi Jinping fait rayonner, dans son nouveau récit historique, un marxisme sinisé combinant les influences du libre-échangisme avec un retour des penseurs de la Chine impériale et pré-impériale.
L'occasion d'essayer de cerner le sens des défis, malentendus ou accusations récurrentes de despotisme, dictature ou totalitarisme, auxquelles la doctrine Xi se propose de répondre en vue d'atteindre les objectifs de centenaire qu'elle s'est fixée, gagner la confiance de ses partenaires et réaliser dans un monde multipolaire, le projet universaliste à la chinoise d'une communauté de destin pour l'humanité.
Les déconstructeurs sont à la mode. Dans le cadre du mouvement wokiste, ils sont sortis des sphères purement universitaires. Ils veulent imposer partout leur opinion (doxa), à savoir que rien n'est stable et que rien ne doit l'être : tout doit être tourmenté et éphémère. "Ni ordre, ni beauté" pourrait être le mot d'ordre de la déconstruction.
Le wokisme se veut vigilance contre toutes les discriminations. Il est en fait refus de toutes les singularités, et négation de toutes les identités. C'est pourquoi le wokisme s'accompagne d'une "culture de l'annulation" (cancel culture), consistant à refuser toutes les transmissions culturelles au motif qu'elles sont ou peuvent être hiérarchisantes ou excluantes.
Analyser la déconstruction, c'est porter notre attention sur la matrice d'un mouvement qui veut nous empêcher de poursuivre notre histoire d'Européen.