Les périodes de transformation, d'effondrement et de crises du niveau de celles que nous vivons sont exceptionnelles. Nous n'assistons pas seulement à une crise économique ou sociale mais à une rupture civilisationelle, anthropologique, démographique, d'une rapidité et d'une portée inouïe.
Pour comprendre notre époque et anticiper un avenir qui verra revenir des stress archaïques pour les territoires, les ressources et la reproduction, il faut faire l'équivalent d'une anamnèse, un recour à la mémoire. Pour rester vivant, comprendre notre monde et ce qui nous le rend invivable ou anxiogène, dangereux ou absurde, la nature et l'histoire sont des outils utiles.
Laurent Ozon cherche à éclairer notre époque à partir de l'histoire et des sciences du vivant de façon profonde et amusante, surprenante et très concrète.
À l'heure des foules hypnotisées et malades, et du retour des totalitarisme stimulés par la technologie et la génétique, il s'agit de se donner les moyens d'un regard réaliste et éveillé, sans y perdre son sens de l'humour et nos capacités d'émerveillement.
Rester vivant et pour cela comprendre la façon dont le monde vivant gère ses crises, ses stress vitaux, comprendre un peu mieux les sociétés humaines parfois si désespérantes et les forces qui détruisent le monde.
Il est temps de rendre possibles les coopérations sous stress maximal qui permettront de voir un nouveau jour se lever.
De Sarajevo à Marioupol, est-ce que les guerres de Yougoslavie auraient quelque chose à nous dire du destin de l'Ukraine ?
Alors que le rôle de l'OTAN dans la genèse et l'extension du conflit russo-ukrainien est de plus en plus reconnu, le spécialiste de la Russie et de l'espace post-soviétique Romain Bessonnet et le spécialiste des Balkans Alexis Troude dressent un parallèle entre les guerres de dissolution de l'ex-Yougoslavie et la guerre en cours en y voyant la marque de l'impérialisme américain, aidé en cela par l'Union européenne et certains de ses états membres.
La pensée de Jung embrasse, dans les domaines les plus divers, de vastes sujets dont il parvient à faire son miel et qu'il introduit de manière originale et cohérente dans sa compréhension du monde. Ainsi nous emmène-t-il tour à tour dans la grande histoire de l’humanité, dans les signes astrologiques, dans le mystère des objets et des techniques, dans les manifestations du religieux à travers les âges, dans les civilisations lointaines d’Asie ou chez les peuples premiers d’Afrique et d’Amérique, etc. En tant que penseur culturel, Jung est à lui seul une "rose des vents" se déployant dans toutes les directions du savoir.
Bertrand Eveno, éditeur français du fameux Livre Rouge, nous introduit aux développements de Jung sur l'inconscient et les archétypes, développements qui constituent une vértiable grille d'analyse du psychisme humain.
Les grandes vacances sont une bonne occasion de s'interroger sur ce qui a marqué l'année 2021/2022 sur le plan politique et au niveau des relations internationales. Et dans un monde où une information en chasse une autre, il est plus que nécessaire de revenir calmement sur ces événements importants qui continueront de marquer l'avenir proche de leur empreinte.
C'est en compagnie du politiste Pierre-Yves Rougeyron que nous procédons à cette retrospective.
Les questions de race, de genre, d'identité sont au cœur de tous les débats, qu'ils soient politiques ou universitaires. Le monde semble se diviser en deux catégories : d'un côté, ceux qui sont a priori du côté des oppressés, de la race et du genre notamment, de l'autre, ceux qui se positionnent en réaction face à ces nouvelles luttes.
Loïc Chaigneau prend le parti de révéler le non-dit de cette fausse opposition. Il montre d'abord quune certaine gauche ralliée à la théorie de l'intersectionnalité n’est pas aussi progressiste qu'elle le laisse entendre. Ensuite, il met en lumière l'opposition absurde qui lui fait face, la majeure partie du temps. Cela, afin de montrer que ces deux camps participent en fait d'un même élan et d'une même manière de penser les problèmes actuels. En effet, ils ont en commun le fait d'évincer grandement ou totalement le rapport aux conditions matérielles réelles dans l'analyse qu'ils peuvent faire du monde social. Pire encore, ils font de la seule sphère du discours le lieu unique de la connaissance. Les déterminations objectives, de classe notamment, sont alors mises de côté.
Pour conduire à bien cette enquête qui invite à penser différemment l'actualité, Loïc Chaigneau s'efforce dabord de reconstituer l'épistémologie du postmodernisme comme terrain idéologique commun à nos opposants de façades. Un moyen de cerner les enjeux derrière ces querelles identitaires à la marge des vaines polémiques.
C’est ensuite seulement qu'on peut démystifier à la fois cette gauche dont on découvre le conservatisme naïf et une certaine droite réactionnaire qui ne semble pas avoir grand-chose à lui envier. Une analyse marxiste qui nous conduit alors à repenser la question du progrès, de l'éthique, de la république et du communisme par-delà les anathèmes d'un monde trop manichéen.
La souveraineté numérique, parfois appelée aussi cybersouveraineté, est l'application des principes de souveraineté au domaine des technologies de l'information et de la communication, c'est-à-dire à l'informatique et aux télécommunications.
Mais quelles sont les enjeux réels et en quoi les états et ses citoyens sont-ils directement affectés ? Quelles sont les solutions envisageables permettant d'assurer la sécurité collective et individuelle des données numériques que nous produisons et utilisons massivement aujourd'hui ?
Une stratégie permettant d'assurer la souveraineté numérique de nos états, de nos institutions et de nos entreprises nationales est plus que nécessaire : elle est urgente.
Quand Nietzsche pense à l'Europe, à quoi pense-t-il ? Certainement pas au mépris de ce qui n'est pas européen. Ce que Nietzsche aime dans l'Europe, c'est avant tout sa diversité.
Or, celle-ci lui semble alors menacée par les nationalismes étroits, nombrilistes, qu'il oppose aux grandes entreprises des géants de l'histoire, tel Napoléon.
Retour sur la question de Nietzsche et l'Europe en compagnie du philosophe Pierre Le Vigan, loin des clichés de droite et de gauche qui continuent d'être colportés.
Qui ignore ce qu'est l'eau ? Chacun a une connaissance intime et immédiate de cet élément frais, liquide, miroitant et irrésistiblement attiré vers le bas. Comment en sommes-nous arrivés, dès lors, à laisser cet élément premier, si présent dans notre expérience de tous les jours, si prégnant dans notre imaginaire, si riche de symbolique, être défini par la laconique formule chimique H2O ? Que perdons-nous dans cette opération ?
La science moderne s'est édifiée en répudiant les sensations, les impressions immédiates, au profit de la raison et des mesures : notre rapport au monde en a été bouleversé. Précisé à bien des égards, appauvri à d'autres. À présent qu'une chose aussi simple que l'eau devient une affaire d'analyse chimique et une ressource à gérer, on peut se demander : la science a-t-elle tenu sa promesse de dévoiler le monde dans sa vérité ? Nous en a-t-elle rapproché, ou éloigné ?
Olivier Rey s'attache à retrouver ce que, chemin faisant, nous avons perdu de l'eau. De Léonard de Vinci à Bachelard et Ponge, il remonte son cours, afin de rendre à l'eau sa dignité, et nous faire éprouver, grâce à elle, ce qui ne se laisse pas mettre en formule : la poignante volupté d'être au monde.