Terre et Liberté. Avec Aurelien Berlan pour le podcast Floraisons.


(0)
104 Vues
0 commentaire
11.2021

1_4 : Qu'est-ce que le libéralisme ? le concept de liberté libérale ? ses fondements et ses implications politiques ? Comment rompre avec cet imaginaire et pourquoi renouer avec la quête d'autonomie ?
Sous l'idéal d'émancipation comme arrachement à la nature, Aurélien Berlan décèle la vieille aspiration aristocratique à la délivrance : le désir de mener une vie déchargée des tâches pénibles de la vie quotidienne. Injustice sociale et désastre écologique apparaissent ainsi indissociables, puisque se délivrer des nécessités vitales implique à la fois l'exploitation des autres et celle de la nature.
 2_4 : Quels fondements matériels à la liberté moderne ? son lien avec la notion de délivrance des autres ? avec quelles contradictions ? Pourquoi des courants politiques comme le marxisme embrassent la quête de liberté moderne ?
Travaillée par les changements structurels des sociétés modernes, la notion de liberté se voit de plus en plus comme délivrance des autres et des limites terrestres. L'industrialisation qui voit le jour en Angleterre se charge de répondre à ces aspirations de délivrance. On y retrouve alors des courants politiques antagonistes (capitalisme/marxisme) s'y référer pour mieux convaincre les masses qu'un nouveau monde advient. Ce discours n'est pas nouveau et puise dans les religions.
 3_4 : La quête de délivrance est-elle partagée par tous à l'ère industrielle ? Quelle est la définition du progrès à cette époque ? Que signifie l'autonomie ?
Alors que la social-démocratie et le capitalisme épousent l'ère industrielle, la soustraction des nécessités matérielles de la vie semble être un horizon atteignable. Les forces productives et la technique seront le moteur de cette délivrance. Pour autant des dissensus font jour sur la possibilité d'être délivré des nécessités politiques. En opposition au déferlement industriel qui touche toutes les puissances européennes d'avant-guerre, on retrouve le développement des mouvements anarchistes, mais également nationalistes et volkisch en Allemagne. Leurs aspirations contradictoires et les guerres qui viennent finiront par brouiller la définition du mot "progrès".
 4_4 : Quelles perspectives pratiques de la liberté en tant que quête d'autonomie ? Ses relations avec l'écoféminisme ? Quelle relation entre autonomie et accès à la terre ?
Il est tentant de percevoir l'autonomie comme un appel à se soumettre à la nécessité, réactivant la quête d'un salut jusqu'alors défendu par les religions. Aurélien Berlan, nous rappelle que l'autonomie est avant tout une manière de subvenir à ses propres besoins collectifs comme individuels. La liberté est alors un choix sur les réponses matérielles à apporter à un besoin. C'est une stratégie pour échapper aux pouvoirs structurels et impersonnels de l’époque moderne (salariat, société de consommation, médias de masse). Le libre accès à la terre est une condition à cette liberté puisqu'elle est la seule à fournir les ressources matérielles accessibles aux groupes humains qui l'habitent. Cette idée de la liberté renoue avec des luttes paysannes, féministes et populaires d'hier et aujourd'hui.

Déboulonner la Mégamachine. Avec Aurélien Berlan et Fabian Scheidler pour l'Atecopol à Toulouse.


(0)
187 Vues
0 commentaire
22.10.2021

Les travaux d'Aurélien Berlan et Fabian Scheidler nous offrent la clé de compréhension des désastres climatiques, écologiques, pandémiques et économiques contemporains. Accuser Sapiens, un humain indifférencié et fautif depuis toujours, est une imposture. Notre histoire est sociale : c'est celle des structures de domination nées il y a cinq mille ans, et renforcées depuis cinq siècles de capitalisme, qui ont constitué un engrenage destructeur de la Terre et de l'avenir de l’humanité, une mégamachine.
Mais ces forces peuvent aussi être déjouées et la mégamachine ébranlée. Alors que les alternatives ne manquent pas, quel déclic nous faut-il pour changer de cap et abandonner une voie manifestement suicidaire ? La réponse est dans ce récit. Car seul celui qui connaît sa propre histoire peut être capable de l'infléchir.

Terre et liberté : la quête d'autonomie contre le fantasme de délivrance. Avec Aurélien Berlan à la Librairie Terra Nova.


(0)
102 Vues
0 commentaire
24.11.2021

Dans la plupart des civilisations ou des milieux sociaux, l'idée de la liberté qui prévaut est de pouvoir se décharger de la vie matérielle et des tâches de subsistance : sur les esclaves, sur les travailleurs manuels et les femmes, sur les machines...
Aurélien Berlan, de son côté, ravive une conception opposée, subalterne, de la liberté portée par des mouvements paysans d'hier et aujourd'hui : la prise en charge collective et égalitaire des besoins de base, des besognes nécessaires à la vie sur terre.
Contre le rêve de délivrance, le projet d'autonomie ; contre le libéralisme, le marxisme et notre société de services néo-domestique, la réappropriation de la part matérielle de nos vies.

Un nouveau mai 68 ? Avec Cornelius Castoriadis et Luc Ferry sur France Culture.


(0)
287 Vues
0 commentaire
13.12.1986

Le 12 novembre 1986, le Sénat adoptait le "projet de loi relatif aux libertés des Universités", porté par le Ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Alain Devaquet. La loi prévoyait de permettre une sélection des étudiants à l'entrée des Universités, et une autonomie accrue des établissements, permettant, de fait, leur mise en concurrence.
Quelques jours plus tard, une large mobilisation lycéenne et étudiante s'organisait, qui déboucha notamment sur des manifestations rassemblant des centaines de milliers de personnes, dans toute la France. Le mouvement fut également marqué par la mort de Malik Oussekine, un étudiant de 22 ans battu à mort par des policiers le 6 décembre 1986.
Le Ministre Devaquet présentait sa démission le jour même, et le projet de loi était définitivement retiré le surlendemain.
Alors que Luc Ferry et Cornelius Castoriadis étaient invités pour débattre du sens à donner aux événements de mai 1968, l'échange s'élargit à la portée du mouvement étudiant alors en cours.
La République parlementaire telle qu'on l'a vue se développer à l'époque moderne, c'est-à-dire sous la forme du leadership libéral, peut-elle survivre sans une participation politique véritable des citoyens ?

Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.

Pourquoi y a-t-il de l'agir plutôt que rien ? Avec Pierre Caye au Banquet du livre d'été de Lagrasse.


(0)
263 Vues
0 commentaire
06.08.2017

Comment penser en l'homme, à partir de son impuissance native, la constitution d'une force adossée à une Nature fuyante et désordonnée ?
Le philosophe Pierre Caye propose une éthique non pas dynamique, de l'affirmation de soi dans la maîtrise du monde, mais statique, de la résistance au monde dans son aménagement durable.

Les grandes philosophies. Avec Charles Robin sur Le Précepteur.


(0)
1523 Vues
0 commentaire
2022

Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.

Homo imaginans. Avec Cornelius Castoriadis pour la CNDP.


(0)
466 Vues
0 commentaire
1992

L'être humain est une psyché et cette psyché est "imagination radicale". Chez le nouveau-né, la psyché est une "monade psychique" pour laquelle ne fait sens que ce qui est exclusivement plaisir. La société lui imposera une socialisation
et créera ainsi ce qu'on appelle l'individu. Celui-ci va incarner les institutions de la société mais sera aussi susceptible de les altérer. C'est cette altération qui fait l'Histoire.
Né en Grèce en 1922, Cornélius Castoriadis vit en France depuis 1945. Philosophe de formation, il est aussi économiste et psychanalyste. Son livre le plus marquant est L'institution imaginaire de la société, paru en 1975. Mais il est aussi l'auteur de très nombreux ouvrages et articles de critique du marxisme bureaucratique et d'analyse politique, anthropologique et philosophique.
Durant cet entretien, il revient sur ses thèmes de prédilection que sont l'imagination, la création et l'autonomie.

Émission "Chercheurs de notre temps", animée par Dominique Bollinger.

Vivre sans limite : une crise de l'humanisation. Avec Jean-Pierre Lebrun pour le tiers-lieu culturel Dans le ventre de la baleine.


(0)
520 Vues
0 commentaire
16.10.2021

Depuis la nuit des temps, l'appréhension de la condition humaine et de la limite qui s'en déduit s'est transmise via la fonction du père dans la famille. La fin du patriarcat, l'évolution de la techno-science et ce qu'elle a rendu possible, le vœu de davantage de démocratie, la révolution des femmes..., tout cela a convergé vers la reconnaissance comme obsolète de ladite fonction.
Mais sans père, comment encore faire entendre qu'il s'agit pour chaque être humain d'intégrer ce que parler implique ? C'est ce point crucial de la structure de l'humain qui a été laissé à l'abandon par notre évolution depuis les quarante dernières années et qui a des effets délétères que nous ne pouvons pas continuer de dénier.