À partir de 1989, la chute du mur de Berlin, puis la fin de l'URSS et du communisme suscitèrent un grand optimisme en Occident. Aujourd'hui, à l'heure de la guerre en Ukraine, on en est loin. La Russie, qui paraissait prête à s'inscrire dans le nouvel ordre mondial libéral, s'en est progressivement éloignée, jusqu'à le provoquer ouvertement.
Les innombrables analyses récentes sur la guerre en Ukraine négligent la nécessaire profondeur historique qu'il faut observer pour bien comprendre la genèse du conflit. Or Georges-Henri Soutou, historien spécialiste des relations internationales, est probablement le mieux placé pour expliquer cette histoire sur le temps long : les questions de nationalités en Europe orientale et dans les Balkans, la brutalité de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide, la transition démocratique manquée de la Russie après 1991, l'échec des tentatives pour mettre les relations entre l'Occident et la Russie sur un nouveau pied après 1991. La gestion calamiteuse des relations internationales depuis 1989-1990 a fait le lit de la guerre actuelle.
Dans ce désastre, les responsabilités sont partagées. La Russie a été de plus en plus agressive mais l'Occident a été souvent provocateur et toujours trop sûr de lui.
L'issue du conflit est encore incertaine mais, de toute façon, le retour de la guerre sur notre continent est une catastrophe. Le troisième suicide de l'Europe depuis 1914…
Emmanuel Macron qualifie la Russie de "menace existentielle", tandis que l'Europe envisage une défense commune et intensifie son aide à l'Ukraine. Cette dynamique suit le désengagement américain, marqué par le refus de Trump de financer Kiev sans contrepartie.
Benoist Bihan analyse les implications géopolitiques de cette rupture, le renforcement militaire européen et les tensions autour des missiles Taurus. Il explore aussi l'essor des guerres technologiques (drones, cyberattaques), la bataille des métaux rares et la fin des conflits idéologiques au profit d'intérêts stratégiques.
Un décryptage des mutations en cours et des futurs rapports de force mondiaux.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'01'26 : L’abandon de l’Ukraine par les États-Unis
- 0'05'14 : L’Europe peut-elle se substituer aux États-Unis ?
- 0'12'43 : Allemagne/Missiles Taurus, le risque de l’escalade ?
- 0'19'39 : La « révolution diplomatique » des États-Unis
- 0'28'48 : Le renoncement des États-Unis à gouverner la planète
- 0'40'50 : La France est-elle sortie de l’Histoire ?
- 0'50'37 : Drones, cyberattaques… faire la guerre au XXIe siècle
- 1'03'32 : Peut-on parler de « révolution militaire » ?
- 1'13'03 : La guerre des métaux rares
- 1'16'19 : La fin des conflits idéologiques
Un entretien mené par Thomas Arrighi.
Dans ce grand entretien, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité politique du mois de février 2025.
Une analyse où les actualités nationale et internationale sont passées au crible de l'intérêt français souverain.
Actualités nationales :
- 0'00'38 : attentats Mulhouse
- 0'02'28 : islamisme en France
- 0'25'00 : salon de l'agriculture
- 0'36'15 : conseil constitutionnel
- 0'55'15 : RN et Populisme
- 0'59'20 : budget et Censure
- 1'02'50 : déclaration des Grands patrons
- 1'18'26 : fermeture de C8
- 1'29'12 : actus du Cercle
Actualités internationales :
- 1'36'03 : la Belgique
- 1'43'56 : JD Vance
- 1'57'20 : conférence de Munich
- 2'10'05 : USA mesures protectionnistes
- 2'29'27 : négociations en Ukraine
- 2'36'53 : affrontements au Congo
Plusieurs événements politiques importants ont marqué les espaces post-soviétiques durant l'année 2024 : instabilité de la Géorgie, élections invalidées en Roumanie ou encore un possible revirement diplomatique sur le front Ukrainien suite à l'élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis.
Secrétaire général du Cercle Aristote et spécialiste de la Russie et des régions satellites d'ex-URSS, Romain Bessonnet fait le point et nous aide à discerner ce qui relève des actes souverains des tentatives d'ingérences extérieures.
Depuis qu'a commencé en Ukraine la confrontation de l'Occident et de la Russie, l'emprise sur l'opinion d'une présentation médiatique accumulant chimères et préjugés atteint des niveaux inégalés. En dissimulant les faits et les enjeux cruciaux à l'origine d'une crise commencée bien avant février 2022, en manipulant les peurs fantasmagoriques pour mieux mobiliser sous la bannière atlantiste, en imposant non seulement à l'opinion mais à l'ensemble des partis politiques leur rhétorique belliciste, les entreprises médiatiques se posent plus que jamais en seules détentrices du discours légitime.
Décryptant cette imposture, Fabrice Garniron revient également sur les torts des Etats occidentaux : les engagements pris par eux après la chute du mur de Berlin puis leur trahison peu après, leur volonté de prendre le contrôle de l'Ukraine quitte à déclencher une guerre civile, l'instigation d'un putsch sanglant pour renverser en 2014 un gouvernement démocratiquement élu et leur alliance avec la mouvance néonazie ukrainienne.
Au-delà du cynisme, Fabrice Garniron, voit dans cette logique de guerre une cause fondamentale : le suprémacisme, qui est au coeur de la vision du monde des élites occidentales, décidées à imposer au reste du monde ce que jamais elles ne voudraient se voir imposer. Dérive séculaire mais que le déclin inexorable de l'Occident a paradoxalement accélérée.
Après deux ans de questions-réponses en vidéo sur ERTV, l'émission Soral répond revient sous un nouveau format sur ERFM, la radio en ligne et en continu d'Égalité & Réconciliation.
Le principe : les auditeurs qui le souhaitent posent leurs questions sur le répondeur du polémiste qui choisit ensuite les meilleures et y répond.
Le monde n’est pas le même selon l'endroit d'où on le regarde ni selon la manière de chausser ses lunettes. Emmanuel Todd, au cours de bientôt cinquante années de recherche et d'écriture, nous a livré des analyses qui se sont distinguées des modèles économiques et sociologiques dominants tendant à tout placer sous le prisme d'un développement mesuré par un PIB à prétention universelle.
Ainsi, en publiant en 1976 La chute finale, des signaux comme le taux de mortalité infantile, les taux de suicide ou d'alcoolisme l'ont conduit à prévoir l'effondrement de l'URSS à contre-courant de l'opinion générale. Son travail intègre aussi les types familiaux, les religions et ses substituts ainsi que la problèmatique de l'accès massif à l'éducation supérieure dans la structuration des classes sociales. Grâce à une cartographie des divers phénomènes sociétaux, économiques et anthropologiques, par "empilement", Emmanuel Todd parvient à établir des relations scientifiques, des corrélations entre des événements.
Aujourd'hui, en ayant détecté en d'autres lieux l'état "zéro" du protestantisme, l'élévation de la mortalité infantile et des taux de suicide, conforté par la désindustrialisation persistante, l'utilisation du reste du monde pour les productions essentielles et quelques dérives sociétales, il pense qu'un basculement se produit sous nos pieds. Vers un nihilisme, sans relève.
La question du déclin de l'Occident appartient au débat de type scientifique et, à ce titre, mérite d'être interrogée avec rigueur et méthode.
La guerre entre l'Ukraine et la Russie nous offre la possibilité de réfléchir aux questions et aux principes qui nous animent à partir d'un cas concret et incarné. En effet, avant de comprendre la nature et les racines de ce conflit, il est important de se référer à la longue mémoire des peuples Ukrainien et Russe, de connaître leur histoire et leurs rapports avec la civilisation européenne.
Sont donc abordés, tour à tour, l'histoire de l'Ukraine et de la Russie depuis la Rus’ de Kiev ainsi que la genèse de leurs traditions politiques respective, la place de la Russie elle-même dans l'Europe et les enjeux idéologiques et conséquences politiques à tirer de cette guerre.