Les philosophes modernes prétendent qu'il existe une rupture radicale entre la réalité et la pensée, entre les choses et les concepts, entre ce qui existe et le modèle de ce qui existe. Leur anti-réalisme est secondé par leur anti-réceptivisme : la thèse que le réalité n'est jamais, à proprement parler, le contenu de nos concepts ni la signification de ce que nous disons.
Le rejet de tels présupposés (ou préjugés) de la philosophie moderne (et post-moderne) caractérise la tradition aristotélico-thomiste, telle qu'elle se développe aujourd'hui dans le thomisme analytique. Question : "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?" Réponse : parce que Dieu existe.
La métaphysique ainsi comprise est aussi une théologie rationnelle. D'une apologie de la métaphysique, on en vient à une apologétique.
Roget Pouivet, tenant de l'épistémologie des vertus, s'interroge sur les conséquences d'une telle position en esthétique.
C'est donc sur la nature des "vertus esthétiques" qu'il s'arrête, étudiant leurs rapports avec les vertus épistémiques, et plus largement, avec les vertus intellectuelles et les liens que ces dernières entretiennent avec les vertus morales.
Tenir une position en épistémologie implique forcément de postuler une certaine anthropologie métaphysique. Pour l'épistémologie des vertus qui met l'accent sur la réalisation de notre nature humaine, l'anthropologie sous-jacente se revendique clairement des enseignements de saint Thomas.
C'est ce qu'entend montrer Roger Pouivet dans cette conférence qui nous invite à penser à nouveaux frais les liens entre l’épistémologie et la métaphysique !
Toute religion suppose des croyances, à commencer par celle que des dieux ou un Dieu unique existent. Mais si le croyant ne peut présenter des preuves ou des raisons suffisantes de ses croyances religieuses, n’est-il pas irrationnel ?
Toute une tradition philosophique et théologique affirme qu’il existe des raisons de croire et mêmes des preuves que Dieu existe : c’est celle de la théologie naturelle. Elle ne fait plus recette chez les philosophes et les théologiens contemporains, sans avoir disparu cependant.
Quoi qu’il en soit, est-il mauvais partout, toujours et pour quiconque de croire quoi que ce soit sur la base d’une évidence insuffisante ?
L’interrogation porte sur le droit épistémologique de croire en l’existence de Dieu. Une épistémologie délaissant la question des critères de justification pour mettre l’accent sur les vertus intellectuelles ne serait-elle pas plus accueillante à l’égard des croyances religieuses ? Un croyant est-il vraiment intellectuellement vicieux ? Et s’il ne l’est pas, son droit épistémologique de croire est-il garanti ?
Quel est le mode d'existence des oeuvres d'art ? Comment peut-on leu attribuer des propriétés esthétiques ? Quel rapport entretiennent-elles avec les pratiques sans lesquelles elles n'existent pas ? Pourquoi pensons-nous qu'une reproduction de La Joconde n'est pas l'oeuvre de Léonard de Vinci ? Qu'est-ce qui distingue les multiples interprétations de la IXe Symphonie de Beethoven de l'oeuvre elle-même ?
Pour répondre à ces questions, il convient d'appliquer aux oeuvres d'art les concepts les plus fondamentaux de la métaphysique, ceux d'existence et d'identité.
Roger Pouivet défend la thèse que les propriétés esthétiques, attribuées aux œuvres d'art, à commencer par la beauté, surviennent sur les choses auxquelles nous les attribuons.
Même si les conditions pour l'objectivité des attributions de propriétés esthétiques sont difficilement réunies, elles ne sont difficilement réunies, elles ne sont pas des projections subjectives.
L'ontologie de l'œuvre d'art permet ainsi de répondre à certaines des questions principales de l'esthétique et à nos interrogations sur la nature des oeuvres d'art.
Roger Pouivet nous présente ici le fameux "Mind body problem" : quelle relation entre l’esprit et le corps ?
C'est en parcourant les grandes réponses que l'histoire de la philosophie propose à cette question que nous sommes introduit à la différence fondamentale entre les théories monistes et dualistes, et aux visions de l'être humain observées de ces points de vue contradictoires.
Les problèmes qui émergent du monisme comme du dualisme sont alors pointés, et l'opinion commune interrogée.
Alors que le Christianisme historique défendait une vision fondamentalement rationnelle de la croyance (théologie naturelle), le XXe siècle a vu se développer une approche privilégiant l'expérience et l'émotion contre la raison.
Comment et pourquoi se processus s'est-il accompli ?
Est-il encore possible d'imaginer une conception rationnelle de la religion chrétienne ?