Baroud d'honneur ou répétition générale ? Dernier feu français désormais éteint ou tocsin d'un grand ressaisissement ? Impossible, quoi qu'il en soit, de réduire les Gilets jaunes à un épisode critique vite surmonté. Ce serait oublier la violence de sa magnitude. Méprisés autant que craints par leurs ennemis naturels, les Gilets jaunes ont dérouté jusqu'à certains de leurs soutiens patriotes.
Yannick Jaffré rétablit ce soulèvement dans son rang historique. Mesurant la grandeur sociale, politique et nationale de ce mouvement, la nature de ses ennemis – macronisme, "boomerocratie", gauchisme – mais aussi ses propres failles internes, il lui rend ici un puissant hommage.
Émission "La Méridienne", animée par Wilsdorf et Jean-Louis Roumégace.
Suite au meurtre de 3 fillettes à Southport le 29 juillet, la Grande-Bretagne a vu de nombreuses manifestations "Enough is Enough" se transformer en mouvements violents contre les musulmans et les migrants dans au moins 22 villes britanniques.
Alors : criminalité, émeutes raciales ou révolte sociale ? Problème d'immigration ou d'extrême-droite ? Qu'en est-il de la situation outre-Manche et quels parallèles peut-on faire avec la situation française ?
Historien spécialiste de la Révolution française, Jean-Clément Martin vient de publier un livre sur des événements qui nous semblent familiers en raison de leur caractère symbolique : la formation de l'Assemblée nationale, la prise de la Bastille, la Grande Peur. Pourtant, La Grande Peur de juillet 1789 (Tallandier) renouvelle notre vision des événements et de leurs interprétations.
Il travaille sur l'historiographie et notamment sur les très nombreuses notes rassemblées et parfois négligées par Georges Lefebvre, le grand historien qui a longtemps fixé notre conception des révoltes rurales de l'été 1789. Celles-ci sont aussi complexes que les violences qui précèdent la prise de la Bastille. En juillet 1789, on passe des révoltes à la Révolution et les élites qui sont confrontées à la crise générale de l’autorité y réagissent de différentes manières, qui démentent les schémas simplistes.
- 0'00'00 : Intro
- 0'00'39 : Conférence
- 0'55'56 : Quid du rachat des droits abolis ?
- 1'00'55 : Les cartes projetées des révoltes de 1789 ne coïncident-elles pas avec les foyers de révoltes du XVIIIè siècle ?
- 1'15'00 : Ne peut-on pas lire cela sous le prisme d'un changement profond de médiation ?
- 1'23'55 : Vous associez les facteurs économiques aux facteurs sociaux ?
- 1'28'20 : La noblesse ne semble pas être la seule élite défaillante lors de cette période.
- 1'33'25 : Outro
Alors que les Gilets jaunes ont rappelé à tous ce dont peuple en révolte était capable, Anne Steiner nous propose un voyage au coeur des manifestations et des violences de rue à Paris au début du XXe siècle à partir de son ouvrage Le goût de l'émeute. Manifestations et violences de rue dans Paris et sa banlieue à la "Belle Époque" (L’Échappée, 2012).
L'occasion de revenir sur les définitions de l'émeute et de la manifestation, la façon dont le pouvoir a tenté de les encadrer juridiquement et le constat du retour d'une certaine forme de violence nées des récentes manifestations sauvages en réponse à l'échec du modèle du "mouvement social" et de ses manifestations massives encadrées.
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
Hiver 1919-1921. Après 3 ans et demi le fiasco du pouvoir bolchevik est évident : énorme appareil politico-bureaucratique, soviets enchaînés, police politique (Tchéka) omniprésente, travailleurs asservis et affamés. Après l'éclatement de grèves, notamment à Pétrograd, les marins, ouvriers, soldats de Kronstadt (port de guerre de la Baltique) soutiennent les grévistes, réclament des soviets libres, condamnent le régime policier, les privilèges et les pouvoirs du Part bolchevik.
Début mars, Lénine parle d'un "mouvement petit-bourgeois anarchiste" et Trotsky envoie des détachements d'élite communistes, régiments d'élèves-officiers et sections de la Tchéka à l'assaut de Kronstadt...
Émission "Trous noirs".
Fragilisée par les guerres civiles, la société paysanne d'Ancien Régime a subi les attaques d'une bourgeoisie qui lorgne sur ses communaux et rêve de s'enrichir encore.
Ou comment la paysannerie, et plus particulièrement la paysannerie bourguignonne à la lumière des travaux de PIerre de Saint-Jacob, sous les coups de boutoir des "philosophes des Lumières", a perdu 80% de son pouvoir d'achat en un demi-siècle !
Les possibilités concrètes de l'usage de nos libertés les plus fondamentales semblent s'amenuir un peu plus chaque jour, induisant un sentiment de dépossession qui va grandissant dans la population.
Intellectuel de sensibilité écologiste, ancien homme politique et chef d'entreprise, Laurent Ozon revient sur les derniers épisodes du mouvement social en cours. Quelle sera l'étape suivante ? Aura-t-elle lieu ? Le contexte permettra-t-il de voir émerger une individualité organique de grande taille qui tiendra tête au pouvoir en place ?
Le pouvoir occidental a changé en une quinzaine d'années, soit depuis le début de la dernière grande crise financière, en mobilisant désormais les populations par la peur. Crise sociale, ordre sanitaire, aujourd'hui état de guerre... Tout est bon pour en maintenir le règne.
Comment les populations réagissent-elles ? Quelles nouvelles convergences se font jour ? Quelles synthèses pourraient naître d'une coopération sous stress vital des populations face à la machine mondialiste ?
Émission "Grand Angle", animée par Pierre-Yves Rougeyron.