C'est en retraçant l'histoire de la noblesse française au XVIIIe siècle dans toutes ses composantes -de l'aristocratie versaillaise aux vieilles familles prestigieuses mais désargentées en passant par la noblesse de robe- que Fadi El Hage s'interroge sur la place et le rôle d'une classe autant victime de fantasmes que de l'image sociale et morale qu'elle a renvoyée au public.
Cette période de décadence des élites françaises à la fin de l'Ancien Régime, qui mena au déclin puis à la chute de la Monarchie sous la Révolution française, doit nous permettre de tirer des enseignements plus généraux sur les mécanismes qui aboutissent au renversement des ordres politiques.
De la fin du règne de Louis XIV jusqu’à la proclamation de la loi de séparation de l’Église et de l’État, l’Église catholique va subir en France deux siècles d’attaques ininterrompues.
C’est par un patient et méticuleux travail exercé sur les esprits des élites de son époque que le siècle des Lumières, la Révolution française et le ralliement à la IIIème République vont être imposés au peuple français sans pratiquement aucune résistance de sa part.
Pour expliquer comment le 11 octobre 1962 s’ouvre à Rome le Concile Vatican II, qui va précipiter l’Église dans la crise la plus profonde et la plus grave de son histoire, nous sommes invités à mieux cerner les épisodes qui ont marqué l’Histoire de France et de l’Europe. Des encyclopédistes au régicide, de la Constitution civile du clergé à la perte des États pontificaux, de la loi de 1905 à l’interdiction de l’Action Française.
Selon la citation fameuse du grand humaniste Voltaire à l’adresse de l’Église catholique : "Écrasez l’infâme, vous dis-je ! Écrasez la religion qui adore Jésus Christ."
La propagation des concepts d' "absolutisme" et d' "alliance du trône et de l'autel" par les historiens républicains nous rend une image très déformée de la réalité de l'exercie du pouvoir dans les derniers siècles de l'ancien régime.
En effet, les rivalités internes au royaume de France sont à comprendre dans l'interaction du pouvoir royal, de l'Eglise catholique, des seigneurs locaux et des magistrats (cette dernière caste étant acquise au jansénisme).
Et contre les idées reçues, l'histoire nous enseigne que c'est bien plutôt l'alliance du Roi et de l'Eglise qui servit la cause du peuple et de la justice !
Marion Sigaut nous propose d'étudier la guerre intestine à l'Eglise de France entre les jésuites, représentant l'Eglise traditionnelle, et les jansénistes, incarnant une sorte de protestantisme qui n'aurait pas rompu avec Rome.
C'est la compréhension du siècle de Louis XV qui est ici en jeu : cette période ne peut en effet être comprise sans analyser les conflits qui opposèrent le pouvoir judiciaire (janséniste) et le pouvoir royal.