Capital et idéologie. Avec Thomas Piketty à l'Université de Genève.


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28.11.2019

Toutes les sociétés humaines ont besoin de justifier leurs inégalités : il faut leur trouver des raisons, faute de quoi c'est l'ensemble de l'édifice politique et social qui menace de s'effondrer. Les idéologies du passé, si on les étudie de près, ne sont à cet égard pas toujours plus folles que celles du présent. C'est en montrant la multiplicité des trajectoires et des bifurcations possibles que l'on peut interroger les fondements de nos propres institutions et envisager les conditions de leur transformation.
À partir de données comparatives d'une ampleur et d'une profondeur considérables, Thomas Piketty retrace dans une perspective tout à la fois économique, sociale, intellectuelle et politique l'histoire et le devenir des régimes inégalitaires, depuis les sociétés trifonctionnelles et esclavagistes anciennes jusqu'aux sociétés postcoloniales et hypercapitalistes modernes, en passant par les sociétés propriétaristes, coloniales, communistes et sociales démocrates. À l'encontre du récit hyperinégalitaire qui s'est imposé depuis les années 1980-1990, il montre que c'est le combat pour l'égalité et l'éducation, et non pas la sacralisation de la propriété, qui a permis le développement économique et le progrès humain.
En s'appuyant sur les leçons de l'histoire globale, il est possible de rompre avec le fatalisme qui nourrit les dérives identitaires actuelles et d'imaginer un socialisme participatif pour le XXIe siècle : un nouvel horizon égalitaire à visée universelle, une nouvelle idéologie de l'égalité, de la propriété sociale, de l'éducation et du partage des savoirs et des pouvoirs.

L'ère du profit : la faillite de l'esprit. Avec Jean-Paul Sauzet pour l'Université Réelle à Montpellier.


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09.11.2019

Toute culture est une tentative de juguler la violence. Prônant une liberté sans limites, faisant de l'égoïsme une vertu sociale et de la propriété privée un droit naturel inaliénable, le capitalisme libère une passion qui ne tolère pas d'obstacle et étend son emprise sur toutes choses : l'appât du gain.
Dans un tel cadre, le respect pour autrui se double d'une exploitation du voisin. La radicalité de cette passion engendre une sacralisation de la violence et du terrorisme.
L'avenir de l'humanité passe par une nouvelle révolution qui imposera des limites à l'accumulation de richesses.

Capital et idéologie. Avec Thomas Piketty sur Mediapart.


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09.2019

L'économiste Thomas Piketty, auteur du best-seller mondial Le Capital au XXIe siècle, vient de publier Capital et idéologie, un travail plus vaste que le précédent sur les origines des inégalités et les réponses à y apporter.
Du haut de ses 1'200 pages, Thomas Piketty jette un pavé dans la marre du débat politique en explorant des voies pour "dépasser le capitalisme".
Mais comment mettre en œuvre ces propositions radicales visant à redéfinir la notion même de propriété ? Et suffiraient-elles à détruire les piliers du capitalisme ?

La rente au coeur du système politico-économique. Avec Bernard Conte à Talence.


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19.09.2017

La rente économique est un profit additionnel qui excède le profit correspondant à un rendement "normal" sur le capital investi. Elle émane d'une rareté naturelle ou le plus souvent artificielle d'une ressource. La rente est liée à la "propriété" et peut être foncière ou financière, généralement générée par une position dominante.
Bernar Conte nous montre que le façonnage de la rente et sa distribution, théorisée au XVIIIe siècle, sont malheureusement toujours au cœur du fonctionnement du système politico-économique...

L'économie populaire de Robespierre. Avec Yannick Bosc au séminaire "Marx au XXIème siècle" à la Sorbonne.


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17.04.2019

Robespierre a-t-il eu une pensée économique ? Le 10 mai 1793, il utilisa l'expression d' "économie politique populaire", qui invite à être approfondie. Nous savons également qu'il ne fut ni le seul, ni le premier, à concevoir un tel projet.
Cette pensée économique critique de ce que l'on appelle couramment "libéralisme économique" ouvrait sur un "libéralisme égalitaire" dans le sens où elle affirmait la nécessité de rééquilibrer le circuit économique ; l'idée centrale étant de contrôler, par la démocratie y compris dans sa dimension communale et décentralisée, l'exercice du pouvoir économique.
Robespierre approfondissait par-là la réflexion sur la dangerosité du pouvoir économique et sur les moyens très pratiques d'empêcher ce despotisme nouveau.

Commun, essai sur la révolution au XXIe siècle. Avec Pierre Dardot pour Citéphilo à Lille.


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14.11.2014

Après la critique de fond que La nouvelle raison du monde avait proposée du néo-libéralisme et le réexamen sans complaisance de la puissance critique –mais aussi des points aveugles– de l'œuvre de Marx, Pierre Dardot, accompagné par Christian Laval, interroge désormais la possibilité d'une théorie révolutionnaire en phase avec les luttes pratiques et les nouvelles formes démocratiques qui se développent en ce XXIème siècle.
Toutes lui paraissent s'articuler autour d'un même principe, celui du commun, terme central de toute alternative politique : nouant lutte anticapitaliste et nouvelle écologie politique, il s'oppose aux formes d'appropriation privée comme à toute forme de propriété étatique et il articule les luttes concrètes aux recherches sur le gouvernement collectif des ressources naturelles ou informationnelles.

Le distributisme de G.K. Chesterton. Avec Philippe Maxence aux Journées Paysannes à Souvigny.


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16.02.2019

Journaliste et écrivain, rédacteur en chef du bi-mensuel catholique conservateur "L'Homme nouveau", Philippe Maxence est également l'un des meilleurs connaisseurs français de l'œuvre de Gilbert Keith Chesterton.
Ce penseur original et profondément iconoclaste a également produit une pensée économique tout à fait orignale : le "distributisme". Cette doctrine qui dépasse capitalisme et socialisme est aussi une critique de la technique. Philippe Maxence introduit à cette pensée peut-être plus actuelle que jamais, et alors que le public français ne la connaît que très peu.

La crise des natures à l'ère de l'Anthropocène. Avec Philippe Descola à l'Université de Lausanne.


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24.11.2015

Le divorce entre les sciences de la nature et les sciences de la culture n'a cessé depuis un siècle de s'aggraver. Or l'inquiétude suscitée par les risques environnementaux ou biotechnologies montre assez que la compréhension de tels phénomènes n'est pas du seul ressort de la génétique ou de la climatologie et qu'elle exige une réflexion plus ample sur les usages et les représentations contrastés de la nature, à la fois milieu de vie pour les humains et substrat biologique de leur identité.
C'est le projet que nous propose le professeur au Collège de France Philippe Descola, l'anthropologue français le plus étudié et le plus commenté dans le monde depuis la publication de son ouvrage Par-delà nature et culture, paru en 2005, dans lequel il expose les différentes manières d'agencer les continuités et discontinuités entre l'homme et son environnement.