L'islamisme politique comme idéologisation de la tradition religieuse islamique avec cette prétention d'ériger le Coran en constitution de l'Etat moderne, montre chaque jour ses limites et l'inconsistance de son ambition à gérer les affaires de la cité. Aussi, l'islamisme politique est-il est en voie de régression.
Le "Printemps arabe" a d'ailleurs souligné l'échec de cet islam politique à fournir une alternative politique aux régimes autoritaires qui ont dominé et dominent encore le monde du Moyen-Orient. Et, le reflux de ses effets tant au Maghreb qu'au Machrek est remarqué suite aux courants de sécularisation qui commencent à gagner les sociétés musulmanes. "
Émission "Questions d'islam", animée par Ghaleb Bencheikh.
Le conflit de Syrie a de multiples facettes dont la plupart ne sont jamais évoquées : on peut recenser une quinzaine de guerres concernant 120 pays (gouvernements, armées, agents spéciaux, milices…).
Cette tragédie, qui a fait des centaines de milliers de morts, des millions de réfugiés, est difficile à éteindre, aucun belligérant n'ayant déclaré la guerre. Les enjeux réels, les acteurs, restent inconnus du public, une désinformation massive s'employant à occulter l'agression internationale dont est victime la Syrie.
L'issue annoncée de la guerre rendra peut-être justice au peuple syrien, martyrisé, mais résilient.
Professeur au Collège de France et titulaire de la chaire d'histoire contemporaine du monde arabe, Henry Laurens nous propose une mise à jour de notre approche du Moyen-Orient contemporain dont il nous présente les évolutions politiques.
Lui-même espace géopolitique, le Moyen-Orient a toujours constitué un champ de rivalités des grandes puissances. En effet, les implications européennes ont été nombreuses et constantes dans cette région depuis la découverte de la route maritime permettant d'atteindre les Indes Orientales.
Son analyse doit nous amener à renouveler notre approche d'une région du monde se trouvant au centre des enjeux liés aux relations internationales et stratégiques.
Une intervention qui s'inscrit dans le cycle de conférences "Perspectives Stratégiques".
Au Moyen-Orient aujourd'hui, le phénomène politique le plus frappant n'est pas de nature idéologique : c'est le retour du vieux facteur national.
Pour renforcer leurs États respectifs, l'on voit des puissances ignorer leurs différences culturelles, ethniques et religieuses et collaborer entre elles. Comme dans l'Europe westphalienne, des alliances peuvent se nouer entre des pays fort dissemblables.
Pourquoi et comment en sommes-nous arrivés là ?
Michel Drac, analyste politique et prospectiviste bien connu, s'emploie ici à comprendre ce qu'est l'Etat islamique.
Les origines, les divers acteurs et la structuration de cette entité assez improbable sont étudiés au travers de plusieurs notes de lecture afin de comprendre quels sont les enjeux derrière ce que représente Daesh.
Alors que plusieurs pays du proche et du moyen-orient sont secoués par des vagues de contestation populaire -ce qu'on appelle communément le printemps arabe-, il est temps de prendre un peu de recul et de s'interroger sur la portée de ces évènements.
Et comme la France est aussi passée par une vague de rébellion courant 2005, que peut-on dire des possibles similitudes et/ou convergences avec ces révoltes actuelles qui agitent le monde arabe ?
Un débat organisé par le "Collectif des Musulmans de France" en partenariat avec l'Association "Rencontre & Dialogue".
Michel Raimbaud souligne que le Grand Moyen-Orient s'étend désormais de l'Atlantique à l'Indonésie, sur plus de 50 degrés de latitude. En raison de sa position stratégique aux confins de l'Eurasie autant que par sa richesse en gaz et pétrole, cette immense "ceinture verte" islamique détient un potentiel de puissance considérable et constitue un enjeu majeur.
De son devenir, mis en question par la tempête actuelle, dépend en bonne partie la physionomie de notre monde de demain : sera-t-il unipolaire, aux ordres de l'Occident comme il l'a été depuis la fin de la guerre froide, ou multipolaire comme le préconisent les émergents ?
Une conférence introduite et animée par Gabriel Galice.
Février 2011. Une insurrection armée éclate à l'Est de la Libye à la faveur de ce que la presse occidentale a baptisé le "printemps arabe". Plusieurs villes tombent aux mains de la rébellion, qui avec le soutien de l'OTAN, finit par renverser le colonel Mouammar Kadhafi, dirigeant de la Jamahiriya arabe libyenne. Le 20 octobre, les images épouvantables du corps ensanglanté, dénudé et sans vie du leader déchu seront fièrement exhibées dans les médias occidentaux comme un trophée. Comment en est-on arrivé là ?
Patrick Mbeko nous expose les logiques stratégiques qui ont guidé l'intervention militaire occidentale en Libye et démontre, à contrario de la rhétorique officielle et de nombreux "experts", que celle-ci est plutôt l'aboutissement d'un continuum historique qui prend son origine dès l'arrivée au pouvoir du colonel Kadhafi, le 1er septembre 1969.
Quatre décennies de guerres secrètes et de chasse à l'homme qui s’achèveront par l'exécution du leader libyen, au terme de sept mois de révolte savamment orchestrée par les pays de l'OTAN.