Les deux sources de la foi. Avec Camille Riquier à l'Université Saint-Louis - Bruxelles.


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05.2022

"Les uns font accroire au monde qu'ils croient ce qu'ils ne croient pas. Les autres, en plus grand nombre, se le font accroire à eux-mêmes, ne sachant pas pénétrer ce que c'est que croire" écrivait Montaigne dans son Apologie de Raymond Sebond.
Aujourd'hui plus encore qu'au XVIe siècle, nous ne savons plus croire ni ce que veut dire croire. Et après avoir longtemps craint d'être les dupes de nos anciennes croyances, le paradoxe veut que nous nous soyons rendus à nouveau follement crédules. Il faudrait tout réapprendre et réintroduire la foi dans la philosophie.
Car il faut bien que la croyance soit tout autre chose que le savoir, fût-il un savoir amoindri, pour que, marquée d'un déficit qui lui est propre, nous aspirions à nouveau vers elle. Partir ainsi à la redécouverte des sources antiques où la foi s'était abreuvée et qui semblent aujourd'hui taries, c'est réactiver "le grand tournant de la philosophie" qui s'était opéré "de Pascal à Nietzsche" et que Deleuze résume d'un trait bref : "remplacer le modèle du savoir par la croyance".

1969 : les philosophes américains entrent en guerre. Avec Mathieu Hauchecorne sur France Culture.


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02.10.2019

En 1969 aux Etats-Unis, Richard Nixon devenait président des Etats-Unis le 20 janvier, Neil Armstrong était le premier homme à marcher sur la Lune le 20 juillet, Janis Joplin chantait à Woodstock en août, 250'000 personnes manifestaient contre la guerre au Vietnam à Washington en novembre et le poète Jack Kerouac mourrait le 21 octobre en s'interrogeant sur la place qu'il occupait en tant qu'écrivain dans la société...
Comment, alors, les contestations étudiantes ont-elles remis en cause le primat de la philosophie analytique ? En quoi l'ouvrage Théorie de la justice de John Rawls, publié dans ce climat d'émeutes, a-t-il marqué le basculement de la pensée américaine vers une philosophie politique et engagée ?

Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.

Qu'est-ce que la philosophie analytique ? Avec Pascal Engel sur France Culture.


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20.10.2014

La philosophie de tradition analytique, née à la fin du siècle dernier des critiques de l'idéalisme en Allemagne et en Grande-Bretagne, a connu des développements très variés au vingtième siècle, du réalisme à l'empirisme logique et à la philosophie linguistique.
Aujourd'hui elle semble avoir éclaté, aussi bien dans ses méthodes que dans ses doctrines, en de multiples tendances. Pascal Engel nous présente cette diversité tout en nous révélant la continuité d'une tradition et d'un style qui incarne, au sein de l'espace pluriel de la philosophie contemporaine, l'une des figures du rationalisme.

Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth

Petit cours d'autodéfense intellectuelle. Avec Normand Baillargeon à la Librairie Tropiques.


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04.03.2011

Normand Baillargeon défend, avec une conviction toute libertaire, le scepticisme éclairé et les philosophies analytique et critique à l'appui des outils efficaces qu'il a publié ou auxquels il a contribué.
Une leçon d'émancipation intellectuelle.

Quelle anthropologie pour l'épistémologie des vertus ? Avec Roger Pouivet au Collège de France.


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16.03.2016

Tenir une position en épistémologie implique forcément de postuler une certaine anthropologie métaphysique. Pour l'épistémologie des vertus qui met l'accent sur la réalisation de notre nature humaine, l'anthropologie sous-jacente se revendique clairement des enseignements de saint Thomas.
C'est ce qu'entend montrer Roger Pouivet dans cette conférence qui nous invite à penser à nouveaux frais les liens entre l’épistémologie et la métaphysique !

Peut-on définir l'amour ? Avec Francis Wolff à l'Ecole Normale Supérieure.


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30.05.2016

Toute définition de l’amour (que l’on prendra au sens restreint que ce terme a dans les expressions "histoire d’amour", "chagrin d’amour", "chanson d’amour", etc.) semble se heurter à des problèmes méthodologiques. De quel genre relève-t-il ? Est-ce une émotion ? Si oui, laquelle ? Le désir ? Est-ce un sentiment ? Si oui, lequel ? Le souci ? Est-ce un affect ? Lequel ? La joie ? Est-ce une passion ou des actions ? A quel grand genre d’être appartient-il ? Est-ce un état ou une disposition, celle d’un sujet, l’amoureux ? Ou est-ce une relation entre deux sujets, les amants ? Une méthode par "conditions nécessaires et suffisantes" se heurte toujours à des contre-exemples.
Une autre méthode, par "air de famille" ou par "prototype", moins exigeante, se heurte au défaut inverse : elle ne permet pas de délimiter ce qu’on appelle "amour" et ce qui ne l’est pas.
Nous proposerons une troisième méthode. Nous définirons l’amour par trois bornes externes, l’amitié, le désir et la passion, et une certaine proportion variable et instable de trois composantes internes hétérogènes : l’amicale, la désirante et la passionnelle — l’une des trois pouvant, à la limite, s’annuler, ce qui permet de rendre compte des contre-exemples classiques tout en délimitant clairement ce qu’on appelle amour.
De cette définition, nous tirerons quelques conséquences éthiques (sur l’éthique de l’amour opposée à celle de l’amitié, par exemple, ou sur les contradictions de l’amoureux) et quelques conséquences métaphysiques (par exemple sur le dualisme de l’amant opposé au monisme de l’aimé).
Car les trois composantes de l’amour ne jouent pas collectif, tel est le drame ou la grandeur, de l’amour.

Méthode analytique et méthode herméneutique : y-a-til eu vraiment une rencontre entre Ricœur et la philosophie analytique ? Avec Pascal Engel à l'Institut Protestant de Théologie de Paris.


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11.2013

Paul Ricœur a fait beaucoup pour introduire la philosophie analytique en  France pendant les années 1970 et 1980, et il a entrepris un dialogue avec les auteurs de cette tradition, comme Austin, Strawson, Davidson ou Parfit.
Mais ce dialogue est cependant resté unilatéral, car il n’y a pas eu de discussion des thèses de Ricœur au sein de la tradition analytique. De plus Ricœur a souvent mécompris les vues analytiques qu’il discutait.
En ce sens il n’y a pas eu de rencontre entre Ricœur et les philosophes analytiques, ce qui ne veut pas dire que les discussions par Ricœur des philosophes anaytiques n’aient pas été fructueuses pour son œuvre propre.

Wittgenstein, la modernité, le progrès et le déclin. Avec Jacques Bouveresse au Centre Pompidou.


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18.10.2000

Wittgenstein n’a jamais dissimulé son antipathie pour la civilisation contemporaine. Mais, à la différence de beaucoup d’autres, il n’a jamais essayé d’en tirer une philosophie. Il est difficile de trouver un philosophe qui l’ait été davantage que lui dans ses relations avec une époque que, de son propre aveu, il n’aimait pas et dans laquelle, en tout cas, il ne se sentait pas chez lui. L’attitude de Wittgenstein à l’égard du monde contemporain a consisté à éviter la perte de temps et d’énergie que représente le pathos de la protestation, de la dénonciation et de la déploration, dans lequel donnent si volontiers les intellectuels d’aujourd’hui, et à s’accommoder avec le maximum de sobriété et d’efficacité des conditions qui lui étaient imposées pour la tâche qu’il estimait avoir à remplir.

Un entretien mené par Alban Bouvier, Frédéric Nef, Ruwen Ogien et Clément Rosset dans le cadre du cycle "Réponses et objections".