- 1_2 : les illusions du souverainisme
Peut-on surmonter l'objection selon laquelle la démocratie trouve à s'exprimer de manière privilégiée – voire unique – au sein des États-nations ? Peut-on répondre aux philosophes et aux politistes qui soutiennent que la nation est la condition sine qua non de la démocratie, le seul lieu d'exercice possible des droits politiques, le terreau de la liberté, de l'égalité et de la fraternité ? Céline Spector se propose de réfuter les illusions du souverainisme, en défendant la possibilité d’une démocratie post-nationale.
- 2_2 : une république fédérative pour l'Europe
Dans un second temps, Céline Spector entend montrer que les théories de la République fédérative élaborées dans L'Esprit des lois et transformées par Madison et Hamilton éclairent l'avenir politique de l'Union. Envisager une théorie des institutions libres et justes sans céder au tropisme kantien invite à déceler, dans la philosophie des Lumières, des théories de l'association libre des républiques qui n'optent pas pour le cosmopolitisme. L'enquête contribue ainsi à justifier, de manière non dogmatique, une République fédérative en Europe.
Bon connaisseur de la littérature consacrée à l'Allemagne nazie, le politologue Gilles Amiel bat en brèche quelques idées reçues concernant le Troisième Reich, notamment la prétendue existence d'un "Etat fort" au sens traditoinnel du terme et celle non moins problématique d'une idéologie nationaliste qui ne serait que l'exacerbation du logiciel national.
C'est également l'occasion de clarifier le concept de souveraineté et de comprendre en quoi l'expérience nazie en est l'antithèse, tant ses tropismes racial et impérial en nient l'idée même.
C'est en philosophe que Denis Collin revient sur la conception hobbesienne de l'Etat souverain. Une conception qui, encore aujourd'hui, a bien des choses à nous apprendre !
- 0'00'00 : Générique
- 0'00'50 : Introduction
- 0'03'56 : Les "opposants" de Hobbes
- 0'19'42 : La souveraineté de l'Etat
- 0'47'53 : L'empire : une structure politique intenable
- 0'55'17 : Quel héritage pour l'Etat hobbesien ?
- 1'03'55 : Obéissance contre protection
- 1'12'22 : Quid du souverain illégitime ?
La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 présente la nation comme une association juridique d'hommes libres et égaux. Mais une nation peut-elle vraiment n'être réduite qu'à une simple entité juridique ? Au lieu de fonder le nouvel ordre social sur l'histoire millénaire de la France et de prendre en compte les particularités culturelles, ethniques, religieuses et linguistiques du pays, les révolutionnaires ont préféré échafauder une constitution pour l'Homme, abstrait et universel.
"Or, écrit Joseph de Maistre, il n'y a point d'homme dans le monde. J'ai vu, dans ma vie, des Français, des Italiens, des Russes, etc. ; je sais même, grâce à Montesquieu, qu'on peut être Persan : mais quant à l'homme, je déclare ne l'avoir rencontré de ma vie, s'il existe, c'est bien à mon insu". Les nations, nous montre-t-il, sont des entités réelles, concrètes: elles sont comme une grande famille élargie, et ont leur assise géographique précise, leur histoire, leur langue, leurs traditions et leur religion.
À travers cette question de la nation, ce sont les fondements mêmes de la philosophie des Lumières que Joseph de Maistre met en cause.
Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.
L'État-nation voilà l'ennemi. De Tony Negri au Medef, de Habermas aux transhumanistes, tous veulent en terminer avec ce symbole de verticalité avec ses frontières, son autorité et ses peuples encombrants.
Denis Collin, philosophe, prend la défense de l'État-nation qui, s'il est toujours perfectible, est la forme politique qui a pu porter et concilier sur la longue durée la liberté, la puissance et la démocratie.
La Grande Guerre a mis à bas la conviction que les socialistes pouvaient empêcher un tel conflit qui aura vu, majoritairement, des prolétaires tuer d'autres prolétaires.
Cependant, Jean-Numa Ducange remet en question la présentation souvent bien trop simpliste des positions tenues par les socialistes européens face à la Première Guerre mondiale.
Retour sur une histoire tragique qui aura vu l'espérance révolutionnaire se briser contre la force des nationalismes d'Europe.
Au lendemain des attentats de janvier 2015, nous nous sommes demandé ce que nous pourrions faire pour la France, notre pays si profondément touché dans sa chair et dans sa tête. Jean-François Chemain nous rappelle les éléments qui ont construit la France depuis 2'000 ans, ce que nous avons à proposer à tous les Français, quelles que soient leurs origines, afin qu'ils puissent retrouver leur héritage fondamental.
Ce bref rappel des symboles et repères, sur lesquels il n'est pas question de transiger, ne fait aucune concession à l'esprit de repentance et au politiquement correct qui nous envahissent. Il se propose de (re)découvrir la permanence de notre double héritage, chrétien et monarchique d'une part, républicain et laïc d'autre part, pour mieux comprendre qui nous sommes.
Soyons fiers des valeurs qui ont façonné la France d'aujourd'hui ! La liberté d'expression, l'humanisme, la langue française, les Lumières, le patriotisme nous ont transmis le gout de l'égalité, la liberté de la femme, le respect des lois et de l'État, le civisme, la croyance en la promotion sociale et le sens du mérite.
Nous devons continuer à nous battre pour nos valeurs et nos modèles. Il n'y a pas de honte, bien au contraire, à vouloir rester fidèle à la mémoire de nos pères. Si nous voulons marcher vers le futur, retournons toujours à nos racines.
C'est à l'occasion de la sortie de La défaite de l'Occident (Gallimard, 2024) qu'Emmanuel Todd, anthropologue, démographe et historien, nous alèrte sur le nouveau stade critique que nous avons atteint : après la religion zombie, la religion zéro règne partout, et plonge l'Occident devenu consommateur et parasitaire dans un nihilisme total, qui le pousse à poursuivre des actions absurdes et autodestructrices.
Dans quelle dynamique sommes-nous embarqués et pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Comment doit-on comprendre les agissements des autres pôles de puissance sur la planète ?