Pour ce grand entretien, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité politique et géopolitique de fin d'année 2017.
Une analyse où les actualités nationale et internationale sont passées au crible de l'intérêt français souverain.
PARTIE 1:
- actualité du Cercle Aristote
POLITIQUE INTERIEURE
- les monnaies locales et l'euro
- les élections en Corse
- Macron en Afrique
- regards sur le camps national
- l'écologie et la souveraineté
- Mélenchon face aux médias
- le PS : mort-vivant
- l'état de l'école en France
- nécrologie : Johnny, d'Ormesson, Patrick Henry, Charles Manson
PARTIE 2:
POLITIQUE INTERNATIONALE
- les Rohingyas
- la Corée du Nord
- la Libye
- l'Arabie Saoudite
- Trump et la Palestine
- l'Allemagne
- Bréxit
- TPI et les Balkans
ECONOMIE
- le contrôle des changes en 1983
- la SNCF
Cinq ans après leur première rencontre, Myret Zaki, rédactrice en chef du magazine économique suisse "Bilan" et Étienne Chouard, professeur, blogueur et militant politique français, se retrouvent pour faire le point sur la situation des relations entretenues entre l’état et les banques.
Finance de l’ombre, risques systémiques, initiatives monnétaires, banques centrales, keynésianisme, démocratie, constitution, élections, tirage au sort : autant de sujets passionnants qui sont abordés pendant cette longue discussion.
Le seconde partie de la rencontre consiste en une série de questions-réponses avec le public.
La Suisse, qui a sa propre monnaie, son propre système économique, croule sous les mêmes problèmes que tout le reste de l’Europe, qui a choisi sa monnaie unique, l’Euro.
C’est ce que dénonce justement François de Siebenthal, homme politique indépendant, banquier, économiste mais aussi consultant aux entreprises dans les domaines bancaires, financiers, juridiques, d’ouverture de marchés internationaux.
En effet, il donne avec l’aide d’une ONG canadienne les meilleures technologies bancaires suisses aux plus pauvres, soit des banques alternatives qui créent leurs propres masses monétaires sans aucun taux d’intérêt ni usure, avec ou sans ordinateurs, un mélange des systèmes locaux Raiffeisen et de la banque Wir.
Il revient ici particulièrement sur les initiatives du Revenu de Base Inconditionnel et de la Monnaie Pleine qui devraient permettre aux citoyens de se réapproprier le bien public qu'est la monnaie.
Bernard Lietaer esquisse une composante fondamentale de la civilisation qui remplacera notre système en phase terminale : la monnaie complémentaire.
L'argent, par sa logique de création par la dette et son mécanisme de prêt contre intérêt est comparée au système d'exploitation d'un ordinateur. Le système d’exploitation est le logiciel coordinateur qui permet à un PC de fonctionner. De manière analogue, la monnaie est cet intermédiaire qui réside au coeur de toutes les activités humaines, partout dans le monde. Selon une métaphore de Bernard Lietaer, elle est aussi omniprésente pour l'homme moderne - et "inconsciente" - que l'eau pour le poisson. L’économiste explique comment le mécanisme du taux d'intérêt, et son corollaire l'actualisation, est à l’origine de la préférence pour le court terme qui empêche nos sociétés d'empoigner à bras le corps les problèmes qui les conduisent dans le mur.
Bernard Lietaer propose de complémenter le système des monnaies en vigueur par des monnaies circonscrites géographiquement et dont le fonctionnement induit naturellement chez les agents économiques et les particuliers des comportements non plus compétitifs, mais collaboratifs. Le mécanisme est le suivant : l'Etat prélève ses taxes non sous forme de monnaie ordinaire, mais en monnaie alternative. Cette monnaie alternative se gagne en fournissant des services à la collectivité ou en contribuant d'une manière ou d'une autre à l'atteinte de ses objectifs de long terme, écologiques ou sociétaux. La monnaie complémentaire est associée à un intérêt négatif, ce qui lui fait perdre sa valeur avec le temps, encourageant ainsi sa circulation et non sa capitalisation, le mécanisme d'actualisation s’en trouve inversé, ce qui évite que des dépenses importantes se produisant dans un futur éloigné soient artificiellement minimisées dans les calculs financiers de rentabilité d'investissement.
La véritable richesse d'un pays, d'une ville, n'est pas constituée de capital monétaire, mais de biens tangibles qui concourent au bien-être des citoyens ainsi que de rapports sociaux harmonieux. Une société est un écosystème dont la valeur provient de l'équilibre et de la qualité des relations qui se développent entre ses composantes.