Pour Ibn Khaldûn, immense historien arabe du XIVe siècle, l'État "civilise" au plein sens du terme, il crée une société civile, pacifique et désarmée. L'État trace une limite claire entre la société sédentaire, qui vit sous sa protection, et la société bédouine, tribale, qu'il ne contrôle pas. Mais il a besoin des deux mondes, puisqu'il tire du monde tribal la violence nécessaire pour imposer sa paix dans le monde sédentaire, où il puise ses richesses à travers l'impôt. Si on donne à ces termes, "sédentaire" et "bédouin", leur véritable sens, c'est-à-dire "sous le contrôle d'un État" et "hors du contrôle d'un État", la pertinence de la théorie peut être étendue très au-delà de l'Islam et du Moyen Âge.
Pour comprendre cette fascinante théorie utile à notre temps, Gabriel Martinez-Gros, avec toute la finesse et l'érudition qui lui sont coutumières, nous présente les lignes de force de l'œuvre d'Ibn Khaldûn pour nous permettre d'en cerner la richesse et la portée.
- 0'00'00 : Intro
- 0'00'45 : Qui est Ibn Khaldûn ?
- 0'08'55 : Développement de la dialectique entre bédouin et sédentaire
- 0'15'27 : Une logique de la violence chez Ibn Khaldûn
- 0'19'31 : La philosophie de la temporalité politique marche-t-elle ?
- 0'29'06 : Ibn Khladûn semble avoir une conception très moderne du travail
- 0'35'40 : N'est-ce pas étonnant la faible place de la religion dans sa pensée ?
- 0'41'26 : Vous dites que la théorie d'Ibn Khaldûn ne fonctionne pas pour l'Europe. Pourquoi ?
- 0'52'16 : Pour vous, nous vivons une actualité "khaldunienne" aujourd'hui.
- 1'04'25 : Selon vous et Kamel Daoud, la langue arabe littéraire est une invention et il n'existerait que DES langues arabes ?
- 1'09'38 : On dit souvent que la "vraie" langue arabe, c'est celle du Coran et on a vu le cas d'Al Jazeera incomprise par une part importante des arabophones.
- 1'11'48 : A l'époque d'Ibn Khaldûn, était-ce déjà sous domination ottomane ?
- 1'18'27 : Quelles langues parlait Ibn Khaldûn ?
- 1'20'27 : En vous écoutant, on a l'impression qu'il n'y a aucun point commun entre les dominés et les dominants
- 1'28'40 : Outro
Historien et politologue français spécialiste du Moyen-Orient, Roland Lombardi nous fait un état de slieux des puissances du Moyen-Orient, après avoir écrit sur l'Égypte, la Libye, le Liban, Israël ou le Qatar à l'époque contemporaine.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'03'40 : Comment les cartes sont-elles rebattues au Moyen-Orient ?
- 0'07'46 : Différence d'approche entre les administrations Trump et Biden
- 0'26'10 : Le cas de l'Iran
- 0'33'30 : Quid de la rivalité sunnite/chiite face à Israël ?
- 0'37'40 : La position de l'Arabie Saoudite
- 0'45'30 : Les intérêts de la Chine au Moyen-Orient
- 0'54'10 : La perception de la France dans la région
- 1'02'20 : Émergence et déclin des Frères musulmans dans le monde musulman
- 1'13'45 : L'Europe, terrain fertile pour la radicalisation des Frères musulmans.
- 1'26'50 : L'Arabie Saoudite entre l'Occident et les BRICS
- 1'40'10 : Situation de l'Égypte
- 1'53'45 : Situation du Liban
- 1'57'10 : Situation de l'Irak
- 2'02'33 : Situation de la Syrie
- 2'09'10 : Conclusion
Jusqu'au XXe siècle, on appréhendait l'islam uniquement sous son propre prisme, c'est-à-dire selon le récit que la tradition musulmane en proposait. Mais le développement de l'étude historico-critique fait désormais apparaître de nouvelles hypothèses historiques et bouleverse l'approche traditionnelle.
En effet, la recherche historico-critique permet aujourd'hui de remettre en cause les fondements de l'islam et de faire apparaître que le récit coranique et la tradition islamique orale ne tiennent pas d'un point de vue rationnel.
Odon Lafontaine expose ici cette approche érudite et critique de la réalité historique des origines de l'islam, du processus de constitution du Coran, de la place de Jésus dans le proto-islam ou encore de la manière dont La Mecque a été progressivement considérée comme ville sainte par la tradition musulmane.
Il est urgent de comprendre et resituer la perspective historique et culturelle qui a vu naître l'islam afin de révéler l'une des plus grandes supercheries historiques dont les annales aient gardés le souvenir...
Pour Ibn Khaldûn, immense historien arabe du XIVe siècle, l'État "civilise" au plein sens du terme, il crée une société civile, pacifique et désarmée. L'État trace une limite claire entre la société sédentaire, qui vit sous sa protection, et la société bédouine, tribale, qu'il ne contrôle pas. Mais il a besoin des deux mondes, puisqu'il tire du monde tribal la violence nécessaire pour imposer sa paix dans le monde sédentaire, où il puise ses richesses à travers l'impôt. Si on donne à ces termes, "sédentaire" et "bédouin", leur véritable sens, c'est-à-dire "sous le contrôle d'un État" et "hors du contrôle d'un État", la pertinence de la théorie peut être étendue très au-delà de l'Islam et du Moyen Âge.
Pour comprendre cette fascinante théorie utile à notre temps, Gabriel Martinez-Gros, avec toute la finesse et l'érudition qui lui sont coutumières, nous présente les lignes de force de l'œuvre d'Ibn Khaldûn pour nous permettre d'en cerner la richesse et la portée.
Titulaire de la chaire "Histoire contemporaine du monde arabe", Henry Laurens nous propose de nous arrêter dans l'atelier de l'historien afin de comprendre ses enjeux et ses concepts. En 2013 déjà, dans la revue Débat, il rappelait l'opposition entre le rôle des historiens et la société, "le besoin de savoir ne doit pas se transformer en posture d'accusateur, voire en juge et en jury. Si, à la rigueur, on peut assimiler l'historien à un juge d'instruction qui instruit à charge et à décharge, il n'est pas là pour effectuer le reste de la procédure judiciaire". Il souligne également ici que "les historiens doivent reconnaître qu'ils ne sont pas les maîtres de la représentation du passé. Ils ne sont que les artisans du segment scientifique de la mémoire".
Après avoir rappelé les bases de la connaissance historique, Henry Laurens pose la question des comparatismes et revient sur le développement de l'orientalisme et l'occidentalisme de l'époque moderne à la décolonisation. Avant d'ouvrir l'enquête sur ce qu'il appelle le "passé imposé", il revient sur les différentes formes de violences au XXe et au XXIe siècles et fait état d'un passage de la figure du combattant à celle de la victime, d'une culture de la guerre à une culture de la paix, tandis qu'il note que le djihadisme au XXIe siècle relève des deux cultures.
Alors que la demande sociale de "thérapies mémorielles" va croissant, il est salutaire que l'historien prenne du recul face à sa pratique pour comprendre les spécificités de sa mission, de ses productions et de ses outils de travail.
De l'empire Ottoman à partir du XVIe siècle jusqu'à l'hégémonie américaine contemporaine en passant par les colonialismes britanniques et français, le monde arabe n'arrive toujours pas à retrouver son autonomie stratégique en s'érigeant en pôle géopolitique majeure. Et ce, malgré des richesses autant naturelles qu'humaines incommensurables.
Les facteurs de blocage sont-ils d'ordre historiques ? culturels ? religieux ? idéologiques ?
A l'heure où l'Afrique se profile comme un enjeu majeur pour l'Europe sur le plan géopolitique, le Cercle Pol Vandromme a choisi de recevoir l'un des plus grands spécialistes de ce continent.
Universitaire, professeur à Saint-Cyr-Coëtquidan, ancien professeur à l'Ecole de Guerre, expert au Tribunal pénal international pour le Rwanda (ONU), directeur de la revue internet l'Afrique Réelle, Bernard Lugan est également l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Algérie, l’histoire à l’endroit qui vient de paraître. Il est également l’auteur de Histoire et géographie de la Libye, des origines à nos jours.
Son exposé nous permet de mieux comprendre cette partie du monde et les défis que devront relever ces pays en pleine expansion démographique.
D'aucuns se souviennent du film Lawrence d'Arabie de David Lean et de ce qui s'y joue : la réalisation du nationalisme arabe ou "panarabisme". Ce vieux rêve fédéraliste prit naissance au XVIIIe siècle, en réaction à la tutelle ottomane ; il mena à la "grande révolte arabe" de 1916, fut trahi par les accords Sykes-Picot, puis, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il prit une ampleur considérable avec l'action du parti Baas et la plume de Michel Aflak – ce "Maurras arabe", selon Charles Saint-Prot. L'âme arabe, ce n'est pas l'islamisme ! Au contraire, l'islamisme est né, du moins s'est développé, grâce à la chute du dernier régime baasiste qui fut celui de Saddam Hussein.
À l'heure où les Occidentaux ont pris, plus ou moins directement, plus ou moins consciemment, le parti de l'internationale djihadiste contre celui des nations arabes, il est important de revenir sur l'histoire et l'actualité du panarabisme.
Émission "Libre Journal de chrétienté", menée par l'abbé Guillaume de Tanoüarn.