Yukio Mishima (1925-1970), l'épée et le cerisier. Avec Annie Cecchi, Diane de Margerie, Claude-Michel Cluny, Nicolas Bataille, Tadao Takemoto, Marie-Claude de Brunhoff, Jean-Marc Pottiez, Donald Keene et Dominique Aury sur France Culture.


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15.11.1990

Séquestré par sa grand-mère, Yukio Mishima grandit solitaire. Dévoué à cette vieille femme malade qui lui transmet son culte pour le Japon traditionnel, il est très tôt fasciné par les acteurs et les théâtres kabuki et nô qui façonnent l'esthétique de son regard.
L'écrivain qui porte en lui "une force très japonaise et en même temps un vernis européen" connait bien la culture occidentale dont il adopte les codes vestimentaires et dévorait la littérature.
Réformé, le jeune homme échappe à la guerre mais créé des années plus tard une "société du bouclier", milice privée, dévouée à l'Empereur et fidèle au culte du bushido, code des principes moraux des samouraïs. Le jeune homme malingre s'est métamorphosé. En soumettant son corps à une discipline de fer il cherche à atteindre l'idéal athlétique des guerriers qu'il admire. 
Homosexualité et mort, tragédie et érotisme, hantent l'œuvre et la vie de celui qui n'hésite pas à se photographier en Saint Sébastien martyre : "tout ce qu'il voit prend des allures de théâtre et de tragédie". C'est d'ailleurs dans un dernier geste théâtral, spectaculaire et patriotique que Yukio Mishima, en 1970, se donne la mort en se suicidant par seppuku (éventration).

Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Bénédicte Niogre.

Travaux manuels. Avec Arthur Lochmann et Joseph Ponthus sur France Culture.


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25.05.2019

La vie de l'esprit comporte son lot d'angoisse et de découragement . Mais c'est aussi au délicieux cocon dont les bénéficiaires n'ont généralement pas envie de sortir. Quelques exceptions cependant ont fait date, notamment Simone Veil qui a relaté sa vie d'usine dans la condition ouvrière et, plus près de nous, Robert Linhart avec son récit L'établi.
Et voici que paraissent aujourd'hui deux nouveaux témoignages du franchissement de la frontière entre l'univers des signes et la production des choses. Joseph Ponthus publie A la ligne : feuillets d'usine et Arthur Lochmann La vie solide : la charpente comme éthique du faire.
L'un et l'autre ont décidé à un moment de leur vie de changer d'orientation et de monde. Ils ont sauté le pas. Ils ont délaissé un temps le stylo ou l'ordinateur pour le travail des mains.
Alors, pourquoi ce choix ? Et en quoi leurs expériences ont-elles été différentes ?

Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.

Jim Harrison à voix nue, sur France Culture.


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07.2006

Scénariste, critique gastronomique et littéraire, journaliste sportif et automobile, Jim Harrison, né dans le Michigan en 1937, décide de devenir écrivain à l'âge de douze ans. D'abord enseignant à l'Université de New York, il retourne dans sa région natale et connaît ses premiers succès avec sa poésie, puis bifurque vers le roman tout en travaillant également pour le cinéma.
Depuis, il a publié des recueils de poésie et de nouvelles – dont Légendes d'automne, En route vers l'Ouest -, sept romans – dont Dalva, Un bon jour pour mourir, La route du retour - et une autobiographie, En marge.
Jim Harrison partage aujourd'hui son temps entre le Michigan et le Montana.

Une émission conduite par Clémence Boulouque.

L'affaire Matzneff. Avec Alain Soral sur ERFM.


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17.01.2020

Dans l'affaire Matzneff, il y en a deux. Une où il est parfaitement condamnable : le tourisme sexuel dans le tiers-monde. Là, il a indubitablement un pied dans la pédocriminalité, mais un pied, là où beaucoup d’autres en ont deux, et qui l'attaquent aujourd'hui pour se défausser, sans jamais, eux, être inquiétés. L'autre affaire, qui a tout déclenché : le livre de son ancienne maîtresse Vanessa Springora.
C'est de cet imbroglio dont Alain Soral discute ici, car il contient toute la schizophrénie et la tartuferie de l'époque sur les questions de l'amour, du sexe, de la séduction, de l'innocence et du consentement…

Émission "Pourquoi tant de haine ?", animée par Monsieur K.

Agrippa d'Aubigné et "Les Tragiques". Avec Franck Lestringant sur Radio Courtoisie.


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31.05.2019

Oeuvre longtemps réputée inaccessible, à l'exception de quelques vers d'anthologie, Les Tragiques commencent seulement à être relus, comme l'atteste la fécondité des études critiques depuis quelques années, tant en France que dans les pays anglo-saxons, peut-être plus enclins, par tradition culturelle, à goûter les sombres splendeurs du chef-d'œuvre de la poésie protestante.
Franck Lestringant nous inviste à pénétrer au cœur de la Divine Comédie huguenote qui somme le lecteur, en proie à l'empire de la tragédie, de réagir et de prendre parti.

Émission "Promenade et flâneries au domaine de poésie", animée par Pascal Payen-Appenzeller.

La République des Lettres. Avec Marc Fumaroli à l'Institut français de Barcelone.


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16.10.2013

"Extérieurement j'ai vécu à l'époque où l'expression République des Lettres désigne, plus ou moins ironiquement, le petit échiquier étroitement parisien ou festivalier, plus que jamais agité, dont les pièces du jeu annuel sont des centaines de romans, et la récompense des parties gagnées, des dizaines de prix littéraires. Intérieurement, pendant plus d'un demi-siècle, j'ai malgré tout vécu, privément avec quelques amis et, depuis moins longtemps, dans l'actuelle Académie des Inscriptions, au sein d'une République européenne des Lettres d'un tout autre genre et d'une tout autre époque. Tel aura été mon "engagement".
Me dégageant de l'actualité présente sans pour autant l'ignorer, j'ai cherché à comprendre l'actualité disparue d'une société de savants lettrés solidaires où je me plaisais et qui évoluait étrangement avec une jalouse liberté de mouvement et d'esprit dans des régimes politiques et religieux qui, selon nos critères actuels, passent pour despotiques.
Cette étrangeté ou, si l'on préfère, ce paradoxe continue à me fasciner, bien que peu à peu j'aie mieux compris le secret avantage dont jouissaient, en pleine connaissance de cause, mes amis (et objets d'étude) : celui de savoir vivre sur deux étages du temps, l'un se réfléchissant dans l'autre, l'un hors du temps parce que fruit mûr du temps, l'Antiquité gréco-romaine, et l'autre dans un tout autre temps historique, en voie à son tour de mûrissement, mais cette fois sans le réflecteur des "humanités", et de plus en plus déboussolé depuis que ce miroir lui a été ôté." Marc Fumaroli

Jack Kerouac (1922-1969). Avec Yves Le Pellec, Gérard-Georges Lemaire, Robert Kramer et Robert Frank sur France Culture.


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03.07.1997

Jack Kerouac est né en 1922 à Lowell, Massachusetts, dans une famille d'origine canadienne-française. Après son premier livre, The Town and the City, qui paraît en 1950, il met au point une technique nouvelle, très spontanée, à laquelle on a donné le nom de "littérature de l'instant" et qui aboutira à la publication d'une première version corrigée et réécrite par son éditeur de Sur la route en 1957.
Il est alors considéré comme le chef de file de la beat generation et publiera, entre autres, Les Souterrains, Les clochards célestes, Le vagabond solitaire, Anges de la désolation et Big Sur. Son écriture est à la littérature ce que le jazz est à la musique : on y reconnaît le rythme, la fougue et la tension de ce qui se voulait être une transcription sans fard et à chaud de la réalité.
Il meurt en 1969, à l'âge de quarante-sept ans.


Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Jean Daive et Isabelle Yhuel.

Saint-John Perse, le poète en exil. Avec Edouard Glissant, Antoine Raybaud, Lucien Clergue, Olivier Germain-Thomas, Joëlle Gardes-Tamine et Mireille Sacotte sur France Culture.


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23.02.1995

L'exil perpétuel qui jalonne la vie de Saint-John Perse aura été le fondement même de sa poésie. L'éloge est le mode sur lequel il exprime ce qu'il appelle "la terre arable du songe".
L'exil aura commencé tôt : né en Guadeloupe en 1887, il revient en métropole avec sa famille qui s'installe à Pau, alors qu'il n'est pas encore adolescent. Devenu diplomate, il part en Chine pendant cinq ans, et ce sera pour lui l'occasion d'élargir les paysages humains les plus divers et d'étoffer l'épopée du monde, ce qui fera la force de ses écrits.
Une carrière politique - il s'appelait Alexis Léger - le mènera des plus hauts postes de l'Etat (il sera secrétaire général du Quai d'Orsay après avoir travaillé avec Aristide Briand), jusqu'à la déchéance nationale due à l'instauration du régime de Vichy. Alors, un nouvel exil aux Etats-Unis - forcé - marquera la fin de ce personnage public et l'éclosion définitive du poète Saint-John Perse, auréolé par la remise du Prix Nobel en 1960.
Exil, Pluies, Neiges, Amers, Chronique, seront les différentes étapes de cet univers qu'il a reconstitué dans une fête du langage : le lien entre l'homme et le monde passe par une présence immanente du sacré.
Le dernier exil, son départ de ce monde, se fera dans la discrétion en 1975.

Émission "Une vie, une oeuvre", réalisée par Jean-Claude Loiseau.