Le projet Eurasiste vise à constituer une alternative sérieuse à l'hégémonie libérale et au monde unipolaire qu'elle entend imposer. Alexandre Douguine y défend une conception multipolaire du monde, c'est-à-dire le monde comme ensemble de grands espaces possédant leurs systèmes de valeurs particuliers. Il insiste aussi sur la nécessité de se dégager des idéologies politiques des deux derniers siècles et notamment des deux idéologies, communiste et fasciste, qui ont échoué dans leur lutte contre le libéralisme parce qu'abritant des éléments inacceptables et étant elles-mêmes trop enracinées dans la modernité.
Christian Bouchet, quant à lui, montrera en quoi la mouvance "antifa" est une courroie de transmission des intérêts mondialistes en se faisant les défenseurs de l'ordre établi.
La conférence est organisée par E&R Aquitaine.
Dans l’histoire du capitalisme (marchand puis industriel et enfin financier), le libéralisme n’est-il qu’une étape ? Une étape bientôt dépassée ? Les deux notions, capitalisme et libéralisme n’ont-elles en commun que d’être appliquées aujourd’hui dans les sociétés occidentales ?
Autre question, plus stimulante encore : la doxa libérale ne fait-elle pas fi de l’histoire des grandes nations capitalistes ? Nations qui ont construit leur puissance à coup d’intervention de l’Etat, des guerres de l’Opium britanniques au new deal américain en passant par le plan Marshall en Europe et le patriotisme économique cher à la France ou au Japon qui voient leurs gouvernements toujours soutenir diplomatiquement, et financièrement quand il le faut, leurs champions nationaux ? Quant à la réussite économique de la Chine, ne montre-t-elle pas manière éclatante que capitalisme et démocratie ne sont définitivement pas mariés mais forment plutôt une union libre et récente ?
Et puis, la crise financière de 2008 a vu, faut-il le rappeler, les Etats voler au secours des banques.
Qu'en est-il donc de la doctrine libérale ?
Emission "Du Grain à moudre".
Inconsidérément délaissée par les penseurs libéraux contemporains, la problématique de l’individu et de l’individualisme est désormais en France l’objet d’un investissement théorique spectaculaire de la part de la gauche intellectuelle antilibérale.
A ceux qui y persistent à soutenir la thèse voulant que l’individu ne soit qu’une "illusion" ou une pure "construction sociale" à… déconstruire s’opposent de plus en plus de nouveaux venus pour qui, sur les ruines d’un individualisme libéral prétendument dépassé, il importe de construire un nouvel individu(alisme) calé sur des "supports" sociaux, institutionnels et étatiques sans lesquels il serait impensable et impossible.
Alain Laurent, intellectuel libéral, s'emploie à déconstruire cette récupération-contrefaçon. Il rappele que le paradigme individualiste (tant sociologique et méthodologique que moral) bien compris constitue la base matricielle objective de la philosophie libérale.
Régis Debray, compagnon du Che en Bolivie dans les annés 60 pendant que les trosko-libertaires et les maos faisaient leur crise d'adolescence, néogaullien depuis 1990 ("A demain de Gaulle", Gallimard, 1990) et démonteur impitoyable des médias-mensonges, analyse avec la lucidité et le recul qu'on lui connait le naufrage de la Gauche française. Il lui reproche sa conversion au libéralisme, son abandon du peuple, ses références atlantistes, son eurobéatisme et son manque d'imagination.
L' "élargissement" de l'Union Européenne, célébré en grande pompe n'a pas amené les français à retrouver leurs frères européens de l'Est, mais à souder l'Europe aux "Etats-Unis de l'Est".
Comme Emmanuel Todd, il envisage la fin possible de la démocratie européenne, née en France en 1789, et donc du politique, cédant la place aux logiques ethniques et communautaires sur le retour.
Le philosophe expose le cœur de l'anthropologie libérale était cette formule : "Les vices privés font la vertu publique", l'idée en somme qu'il ne faut pas d'instances de répression des pulsions, et que celles-ci, laissées à elles-mêmes, généreraient une organisation bénéfique à tous. Le libéralisme économique, qui a trouvé sa pleine expansion dans les années 80, s'est appuyé sur les valeurs anti-répressives portées par le mouvement de 68 et congruentes de fait avec les valeurs libérales.
On se représente souvent la folie comme un regrettable accident pouvant survenir dans le parcours de tout un chacun. Le philosophie prendra le parti inverse et soutiendra que la folie se trouve au cœur de la condition humaine. La folie ne serait donc pas accidentelle, mais structurelle.
La question serait alors de savoir
1° pourquoi ?
2° quels sont les effets de cette diffusion de la folie dans l'histoire ?
3° Quels seraient les remèdes ?
Historienne spécialiste du XVIIIeme siècle, Marion Sigaut s’est révélée au grand public lorsqu’elle publia une "contre-enquête" sur l’affaire Damiens, accusé, jugé et condamné pour la tentative de meurtre sur le roi Très-Chrétien Louis XV.
Démystifiant l’histoire officielle, son récit palpitant revient sur une affaire dans laquelle les mensonges et la manipulation côtoient la trahison et l’hypocrisie. Depuis lors, toujours sur sa lancée, elle s’attelle à démythifier l’épopée "lumineuse" du XVIIIeme siècle, en mettant l’accent sur le rôle trouble joué par une secte méconnue, les jansénistes.
Héritiers présumés de l’évêque d’Ypres Cornelius Jansen, "les juges", d’après Marion Sigaut, favorisèrent l’essor des "lampions", tout en accélérant la chute du régime qu’ils étaient censés servir.
Dans cet entretien palpitant, Franck Abed revient sur le parcours d’historien emprunté par Marion Sigaut, son analyse de cette période charnière des "Lumières", ainsi que sur le reste de son œuvre passionnante qui l’a conduit, entre autres, des rives calmes de la Néva aux rivages tumultueux du Jourdain…