Comment dépasser la crise – politique, économique, morale, esthétique, subjective, etc. – qui affecte aujourd’hui tous les aspects de la vie en société ?
Après avoir subi au 20e siècle des séismes dévastateurs de nature différente, comment la civilisation occidentale peut-elle se refonder ?
L’auteur s’interroge, en tant que philosophe et citoyen, sur les moyens de résister au dernier totalitarisme en date : le néolibéralisme.
Faut-il, après les avoir dépoussiérés, en revenir aux grands récits venus l’un de Jérusalem –avec les monothéismes–, l’autre de la Grèce –avec le Logos et la raison philosophique ?
Il est en tout cas temps de trouver une issue. Celle, possible, que propose l’auteur : faire enfin advenir un individu qui, rejetant les comportements grégaies sans pour autant adopter une attitude égoïste, deviendrait enfin "sympathique", c’est-à-dire libre et ouvert à l’autre.
Marcel Gauchet vient de publier "L’Avènement de la démocratie : Tome 3 - A l’épreuve des totalitarismes, 1914-1974".
Il est ici interrogé par Jean-Pierre Le Goff, René Rodriguez et Julien Barroche sur son interprétation de l'histoire des totalitarismes et sur les concepts utilisés dans sa lecture de ces phénomènes.
La France de 2011 souffre d'un nombre attristant de problèmes, qu'elle ne pourra résoudre qu'en se délivrant de l'idéologie qui a provoqué la plupart d'entre eux en aveuglant les Français : le socialisme. C'est le constat de Philippe Nemo, intellectuel libéral.
Que ce soient les problèmes institutionnels qui brident la démocratie dans notre pays, la censure pratique et légale qui empêche les débats sociétaux, l'immigration qui menace de défaire le lien social, l'Etat providence qui mine l'esprit de responsabilité, la fiscalité dont la France détient quasiment le record mondial, ou encore la crise profonde que connaît notre éducation scolaire et universitaire, Philippe Nemo s'emploie à pointer du doigt les blocages et disfonctionnements de notre pays.
Au cours des cents dernières années, le monde a vécu sous l’emprise des communismes réels et sous l’emprise des fascismes et du nazisme. Le libéralisme nous a heureusement libérés de ces régimes totalitaires. Mais aujourd’hui, le libéralisme, en devenant le discours dominant du monde actuel, en prétendant dire la vérité du rapport entre les hommes, est en train de devenir un nouveau totalitarisme. Plus rien en effet ne doit désormais échapper au Marché.
Il est temps d’interroger ce qu’il en est de la vérité et de la fiction dans le discours d’inspiration libérale qui régit aujourd’hui non seulement l’économie marchande, mais aussi les autres économies humaines (économies politique, symbolique, sémiotique). Quels sont les fondements théologiques de ce discours et en quoi tout en se présentant comme scientifique, rompt-il avec le discours du Logos en réutilisant des procédés notoirement sophistiques ?
Conférence prononcée dans le cadre du cycle "Miracles et mirages de la représentation. Vérité, Fiction, Connaissance."
Dans ce petit essai qu'est "La régression intellectuelle de la France", Philippe Nemo montre comment les libertés d'expression et d'opinion sont, dans notre pays, victimes d'un véritable processus de régression de la pensée qui affecte profondément le débat public, et conduit à la multiplication de tabous et d'interdits à caractère magico-religieux.
Il y dissèque notamment la manière dont les "lois de censure" que sont la loi Gayssot, la loi sur la HALDE, les lois dites "mémorielles" conduisent à une complète dénaturation des principes fondamentaux du droit et de la justice.
"On ne raisonne plus dans le pays, conclue-t-il, en termes de vrai et de faux, mais, comme dans les sociétés primitives, de pur et d'impur. En conséquence, la France connaît ces années-ci une situation de régression intellectuelle caractérisée qui l'empêche de penser rationnellement son avenir".
La crise actuelle n'est pas seulement économique et financière, mais affecte tous les domaines de la vie en société. Elle révèle la perversion fondamentale au coeur de notre monde, qui consiste à exhiber sa jouissance et à monnayer cette exhibition. L'auteur revisite l'histoire de la pensée, depuis Saint-Augustin jusqu'à Jacques Lacan en passant par les penseurs libéraux, et dresse la géographie de cette 'cité perverse' dans laquelle nous vivons, de plus en plus violente et explosive, et au final plus puritaine que jouisseuse.
Se réclamer du libéralisme et du conservatisme pose un gros problème du point de vue libéral. En effet, le libéral accepte les changements sans appréhension alors que pour le conservateur, l’ordre n’est pas spontané mais apparaît comme décrété par l’Etat.
On peut cependant voir les libéraux-conservateurs comme des individus désireux de conserver les institutions protégeant la liberté individuelle.
Il est intéressant de noter qu'une des thèses du travail de Jean-Claude Michéa est ici validée par un penseur libéral conséquent, à savoir que le projet libéral est un, et que les libertés politique, morale ou économique s'y soumettent toutes.