Se réclamer du libéralisme et du conservatisme pose un gros problème du point de vue libéral. En effet, le libéral accepte les changements sans appréhension alors que pour le conservateur, l’ordre n’est pas spontané mais apparaît comme décrété par l’Etat.
On peut cependant voir les libéraux-conservateurs comme des individus désireux de conserver les institutions protégeant la liberté individuelle.
Il est intéressant de noter qu'une des thèses du travail de Jean-Claude Michéa est ici validée par un penseur libéral conséquent, à savoir que le projet libéral est un, et que les libertés politique, morale ou économique s'y soumettent toutes.
Oû l'on entend une critique ascerbe de l'Islam et du système traditionnel qu'il véhicule de la part d'un philosophe libéral (Alain Laurent).
Ces attaques sont proférées par l'exemple d'anciens musulmans s'étant affranchis de leur "carcan religieux", ou pronant plus simplement une réforme de l'Islam ("Islam des lumières") : c'est ceux qu'Alain Laurent appelle les "musulmans libres".
Alain Laurent, philosophe libéral, commente en nous rappelant en quoi consiste l'individualisme méthodologique, d'un point de vue historique et épistémologique. Il continue en engageant une réflexion critique visant à déconstruire les interprétations actuelles qui reviennent à transformer ce principe libéral classique en méthode d'explication des phénomènes sociaux émergents qui relève d'un holisme de composition et valide les "illusions groupales".
Il nous invite enfin à explorer de nouvelles pistes conduisant à une version plus subjectiviste et radicale de l'individualisme : un nominalisme sociologique non récupérable par ceux pratique une sociologie holistique.
Cette tâche se révèle, de son point de vue, urgente car la rhétorique dominante manipulerait de plus en plus les acteurs sociaux comme "communautés", "sujets collectifs" ou autres "processus sans sujets" - au détriment des individus pensants et agissants et de leurs interactions.
La réédition du célèbre ouvrage de Walter Lippmann, "La Cité libre" (1937), est l’occasion de revenir sur les thèses bien balancées (ni laissez-faire, ni État-providence…) de ce grand penseur américain, associées à l’apparition du premier "néolibéralisme" lors du colloque Lippmann qui eut lieu à Paris en août 1938 (Hayek et Mises s’y opposèrent aux "libéraux sociaux").
Alain Laurent, philosophe libéral, fait le point sur ce qu’il y a de "néo" dans ce néolibéralisme version Lippmann, comme dans celui que journalistes et politiciens vilipendent de nos jours.
Philippe Nemo propose, dans son livre "Les deux républiques françaises", une relecture de l'histoire politique française depuis deux cents ans.
Son opposition entre deux conceptions antinomiques de la République et de la démocratie, soit la vision libérale de "1789" opposée à la vision jacobine et millénariste de "1793", se révèle d'une très grande efficacité pour comprendre la continuité des conflits idéologiques en France et réinterpréter un certain nombre d'événements politiques dont nous n'avons pas toujours perçu la nature des enjeux.
Philippe Nemo s'exprime ici en tant que penseur libéral sur sa conception des rapports entre République et laïcité, qui le conduit à faire le procès de la politique scolaire et universitaire française poursuivie avec une extraordinaire constance par tous les gouvernements républicains qui se sont succédés depuis le début du XXème siècle jusqu'à aujourd'hui.