Économiste, spécialiste des questions monétaires et de la mondialisation, Jacques Sapir est très critique de l'euro, une monnaie qui a fait la preuve de son échec. Il explique notamment en quoi le protectionnisme est la voie la plus logique vers un système économique fonctionnel, assurant notre sécurité et notre pouvoir d'achat.
Dans ce contexte de crise géopolitique, et de sanctions généralisées contre la Russie, Jacques Sapir démontre l'échec de l'Occident en déclin économique, face au reste de monde qui résiste encore et rabat les cartes.
Un entretien mené par Olivier Berruyer.
De l'Amérique latine à la Chine en passant par la Grèce, la Tunisie et l'Égypte, la dette a été utilisée comme une arme de domination et de spoliation. Le recours à l'endettement extérieur et l'adoption du libre-échange constituent à partir du XIXe siècle un facteur fondamental de la mise sous tutelle d'économies entières par les puissances capitalistes. La Grèce des années 2010 est un exemple supplémentaire d'un pays et d'un peuple privés de liberté sous le prétexte de rembourser une dette illégitime.
Cette dictature de la dette n'est pas inéluctable. En deux siècles, plusieurs États ont annulé leurs dettes avec succès. Eric Toussaint analyse les répudiations réalisées par le Mexique, les États-Unis, Cuba, le Costa Rica et la Russie des soviets. Il met en lumière et actualise la doctrine de la dette odieuse.
Dans ce grand entretien, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité politique du mois d'avril de l'année 2024.
Une analyse où les actualités nationale et internationale sont passées au crible de l'intérêt français souverain.
Actualités nationales
- 0'00'00 : ️Introduction
- 0'15'01 : Nécessité de renouvellement de l'offre politique.
- 0'28'53 : La Russie en Géorgie et le droit de la guerre
- 0'43'27 : Édouard Philippe et Alexis Colère
- 0'58'47 : ️Francophobie générationnelle
- 1'12'21 : L'Union européenne vue de France
Actualités du Cercle Aristote
- 1'25'29 : Événements à venir
Actualités internationales
- 1'40'43 : ️La lutte contre la corruption comme base du contrat social
- 1'54'39 : Une escalade entre Israël et Iran ?
- 2'23'32 : Donald Trump, les élections américaines et la Russie
- 2'37'29 : Les USA, Rome et l'Empire
Point doctrinal
- 2'51'06 : La question de la dette en France
La dette est devenue un outil de gouvernement de la démocratie. Si la crise sanitaire a ouvert une brèche dans les politiques qui lui sont liées, celle-ci risque vite de se refermer. Il est donc indispensable de s'armer pour bien argumenter face à ceux qui ne rêvent que de revenir à l'austérité.
Les institutions publiques de la dette et de la monnaie (Trésor et Banque centrale) opèrent aujourd'hui comme une usine à garantie de l'industrie financière privée. Mais émettre une dette qui puisse satisfaire l'appétit des investisseurs mondiaux n'est pas sans risque pour la démocratie et s'accompagne de contreparties sociales, économiques et politiques qui sont négociées, à l'ombre de la vie politique, sur les scènes marchandes d'attestation du crédit.
Le débat public se limite à une pédagogie rudimentaire : il faut payer la facture de la pandémie et, pour rembourser la dette, consentir à des sacrifices : travailler plus, augmenter les impôts sur la consommation (et non sur la fortune), renoncer à des services publics et des droits sociaux.
Pour les pouvoirs publics, il faut "cantonner" le potentiel subversif de cette crise sans précédent. Réduite à un événement exceptionnel et exogène au capitalisme financier, la pandémie serait une parenthèse circonscrite qu'il conviendrait de refermer au plus vite sans tirer aucune leçon structurelle, avant de "retourner à la normale" d'un marché qui sert de garde-fou aux États sociaux et discipline les peuples dépensiers.
Émission "Les Oreilles loin du Front".
Après dix ans de dogmatisme européen néolibéral, la Grèce a-t-elle réussi à renégocier sa dette et à sortir de la spirale récessionniste de l'austérité ?
Il semble qu'au contraire, la crise de la dette a servi de prétexte pour imposer partout privatisations, recul de l'état social, baisse des revenus et paupérisation des classes moyennes et populaires.
L'historien et essayiste Olivier Delorme analyse dix ans de luttes et de trahisons des espoirs de tout un peuple, dans l'indifférence -quasi- générale.
La dette est devenue un outil de gouvernement de la démocratie. Si la crise sanitaire a ouvert une brèche dans les politiques qui lui sont liées, celle-ci risque vite de se refermer. Il est donc indispensable de s'armer pour bien argumenter face à ceux qui ne rêvent que de revenir à l'austérité.
Les institutions publiques de la dette et de la monnaie (Trésor et Banque centrale) opèrent aujourd'hui comme une usine à garantie de l'industrie financière privée. Mais émettre une dette qui puisse satisfaire l'appétit des investisseurs mondiaux n'est pas sans risque pour la démocratie et s'accompagne de contreparties sociales, économiques et politiques qui sont négociées, à l'ombre de la vie politique, sur les scènes marchandes d'attestation du crédit.
Le débat public se limite à une pédagogie rudimentaire : il faut payer la facture de la pandémie et, pour rembourser la dette, consentir à des sacrifices : travailler plus, augmenter les impôts sur la consommation (et non sur la fortune), renoncer à des services publics et des droits sociaux.
Pour les pouvoirs publics, il faut "cantonner" le potentiel subversif de cette crise sans précédent. Réduite à un événement exceptionnel et exogène au capitalisme financier, la pandémie serait une parenthèse circonscrite qu'il conviendrait de refermer au plus vite sans tirer aucune leçon structurelle, avant de "retourner à la normale" d'un marché qui sert de garde-fou aux États sociaux et discipline les peuples dépensiers.
Telle qu'elle est aujourd'hui traitée médiatiquement et politiquement, l'économie est en générale réduite à des querelles techniques. Sans faire l'impasse sur cette grille de lecture, l'essayiste Guillaume Travers fait au contraire le choix de la ramener à la philosophie. Car dans des temps troublés, il est précieux d'avoir un cadre idéologique solide, une structuration mentale qui permette d'échapper à toutes les désinformations et toutes les manipulations.
Émission "La Méridienne", animée par Lt Sturm, Wilsdorf, Jean-Louis Roumégace et Alryck.