La dialectique de la raison algorithmique. Avec Maxime Ouellet à l'Université de Lausanne.


(0)
288 Vues
0 commentaire
20.10.2024

À partir de la théorie critique développée initialement par l'École de Francfort, Maxime Ouellet a comme ambition de saisir les fondements sociohistoriques des catégories centrales qui sont au fondement de l'intelligence artificielle : la communication, la commande, le contrôle et l'information.
Après avoir d'abord situé les développements de l'intelligence artificielle dans le sillage des premiers travaux issus de la cybernétique, dans le cadre de ce qui était qualifié à l'époque de capitalisme monopoliste d'État, il pose ensuite la question visant à savoir si les mutations contemporaines du capitalisme rendues possibles grâce aux avancées dans le domaine de l'IA tel que le machines learnig et le deap learning remettent en question la possibilité de développer une théorie critique de la société.

Gouvernementalité algorithmique et image(s) de la pensée. Avec Antoinette Rouvroy pour PointCulture à Bruxelles.


(0)
305 Vues
0 commentaire
16.02.2016

La détection algorithmique des relations subtiles, évolutives en "temps réel" entre des données numériques disparates disponibles en quantité massive produit un tout nouveau type de modélisation, exploitable dans une multitude de domaines comme le marketing, la prévention des délits et des crimes, l'optimisation du déploiement des forces de l'ordre ou la détection anticipative des foyers épidémiques.
Ces nouvelles pratiques de détection, de classification et d'évaluation anticipative constituent de nouveaux modes de production du "savoir", de nouvelles modalités d'exercice du "pouvoir", et de nouveaux modes de "subjectivation", bref, une nouvelle gouvernementalité algorithmique, succédant, en quelque sorte, sans pour autant les remplacer complètement, aux régimes de pouvoir - souveraineté (droit de laisser vivre et de faire mourir), régime disciplinaire (réforme des psychismes individuels par intériorisation des normes, que les individus disciplines  "incarnent"  d'eux-même) et biopouvoir (droit de faire vivre ou de laisser mourir) - mis en lumière par Michel Foucault.

Comprendre la menace de l'intelligence artificielle. Avec Laurent Ozon pour Géopolitique profonde.


(0)
1137 Vues
0 commentaire
03.05.2023

L'intelligence artificielle est un outil dont la puissance croît de manière exponentielle. Plusieurs experts, parmi lesquels Elon Musk, demandent l'arrêt du développement de l'intelligence artificielle, pensant sont développement hors de contrôle.
En quoi les applications concrètes de ce cerveau numérique vont-elles révolutionner nos modes de vie ? L'organisation du travail va-t-elle s'en trouver bouleversée ? La course à la puissance condamne-t-elle les nations à surenchérir dans le déploiement de solutions basées sur l'intelligence artificielle ?
Autant de questions que l'intellectuel Laurent Ozon, ancien homme politique et chef d'entreprise, aborde dans une perspective écologiste de souverainisme intégral.

Intelligence artificielle : histoire et prospectives. Avec Dominique Cardon pour la MAIF.


(0)
693 Vues
0 commentaire
01.06.2022

Objets connectés, assistants personnels, robots conversationnels, voitures autonomes... L'intelligence artificielle sous toutes ces formes accompagne notre quotidien, preuve de notre constante progression scientifique et technologique. Mais comment s'articulent tous ces dispositifs avec nos individualités, nos désirs ou nos représentations du monde qui nous entoure ?
Professeur à Sciences Po Paris et directeur du médialab, Dominique Cardon nous introduit le sujet avec un peu d'histoire et partage sa vision de sociologue sur l'intelligence artificielle et les impacts qu'elle a dans nos vies.
Un sujet passionnant qui touche plus encore à l'éthique et à la politique qu'à la technique.

Vers une société cybernétique ? Avec Maxime Ouellet et Julie Paquette pour le Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu.


(0)
775 Vues
0 commentaire
21.04.2022

C'est dans une perspective critique que sont abordées les nouvelles questions posées par l'utilisation toujours plus intensive et extensive des algorithmes, sur la base des Big Data, dans la régulation de la vie privée et publique au sein de nos sociétés.
Cette "intelligence artificielle" se transforme en véritable gouvernance algorithmique échappant au contrôle démocratique des peuples qui lui sont soumis, nécessitant alors une véritable théorie critique pour que les mutations sociopolitiques conduisant à la mise en place de cette forme inédite de régulation de la pratique sociale ne reste pas un angle mort de la réflexion.

L'obsolescence de la pensée à l'époque des robots. Avec Maxime Ouellet et Eric Martin à l'Université du Québec à Montréal.


(0)
817 Vues
0 commentaire
29.11.2019

L'industrie serait-elle la liaison médiatrice qui assemble les opposés dans la nouvelle civilisation industrielle ? Ou une nouvelle orientation remplacerait-elle la dialectique, comprise comme logique formelle, par une nouvelle raison fondée sur les arts mécaniques ? Maxime Ouellet, dans un premier temps, s'appuie sur ces deux hypothèses pour analyser l'émergence de l'intelligence artificielle au XXe siècle. Cette nouvelle ère de résulte d'une triple révolution : managériale, cybernétique et néolibérale, qui est au fondement de l'actuel passage d'un capitalisme d'organisation vers un capitalisme tantôt nommé cybernétique ou de plateforme. Au plan sociologique, ces transformations donnent lieu à une nouvelle forme algorithmique de régulation de la pratique sociale reposant sur l'automatisation de la connaissance.
Au moyen de la méthode dialectique de déduction sociale des catégories de la pratique, les nouvelles théories postmodernes, comme celles des acteurs-réseaux ou du nouveau matérialisme, consistent en l'expression théorique acritique de cette nouvelle forme de régulation sociale. Les implications épistémologiques, politiques et économiques de la régulation algorithmique sont alors présentées à travers l'exemple de la stratégie québécoise de développement de l'intelligence artificielle axée sur les partenariats entres les universités et les acteurs dominants du capitalisme de plateforme.
Dans un second temps, c'est à partir, notamment, de Michel Freitag, Cornelius Castoriadis et Eric Sadin, qu'Eric Martin s'intéresse à la prolifération des discours "éthiques" et des "éthiciens" en intelligence artificielle, dans l'université et dans l'espace public, qui prétendent baliser le développement technoscientifique au moyen de principes devant prémunir contre ses dérives. Or, cette éthique apparaît plutôt comme un sous-produit de la mise en place d'un mode de reproduction opérationnel-décisionnel. Le développement technoscientifique autonomisé produit "en face" de lui (Freitag) un ensemble de droits ou principes transcendantaux ou formels, notamment à partir de théories issues de la philosophie politique libérale, avec la prétention que ces balises pourront encadrer une puissance fondée sur l'illimitation qui viendra au contraire les dissoudre, quand ce n'est pas déjà fait. Ici, l’éthique libérale et formelle apparaîtra comme la forme contemporaine de la "misère de la philosophie" (Marx).
Est plutôt proposé de lier les considérations éthiques à une démarche politique globale visant à la réinstitution des conditions pédagogiques et politiques permettant d'aller à contre-courant du mouvement de robotisation du jugement et de dissolution de l'espace public politique permettant l'auto-institution de la société plutôt que la domination systémique. Cette démarche doit elle même s'appuyer sur une conversion cognitive reconnaissant notre dépendance envers certaines conditions ontologiques qui, bien qu'étant le résultat d'un développement marqué par la contingence, sont essentielles au maintien dans l'existence du monde et appellent une forme d'autolimitation, alors que la rationalité technoscientifique systémique est précisément fondée sur l'émancipation et l'autonomisation de la production et du faire à l'égard de toute reconnaissance de cette dépendance ontologique.

Une conférence organisée par le Collectif Société.

GAFA, reprenons le pouvoir. Avec Joëlle Toledano à l'Université Côte d'Azur.


(0)
1068 Vues
0 commentaire
21.09.2020

Il y a vingt ans Apple entamait avec le retour de Steve Jobs sa seconde vie. Google et Amazon étaient des start-up et Facebook n'existait pas. Vingt ans après, les GAFA font partie des entreprises les plus puissantes au monde.
N'avons-nous pas fait preuve de naïveté face à ces jeunes pousses qui se réclamaient de la liberté d'entreprendre et de l'innovation ? Peut-on encore lutter contre ces empires plébiscités par les consommateurs et aux ambitions sans limite ?
Joëlle Toledano montre comment les GAFA arrivent à s'extraire du droit commun, à verrouiller la concurrence, à définir leurs propres règles en s'appuyant sur l'efficacité des outils numériques. Dénonçant notre retard face à ces entreprises sophistiquées et agiles, elle nous exhorte à comprendre ce nouveau monde et à reprendre l’initiative.
La transformation numérique est rapide, bouleverse les chaînes de valeur. Les intérêts de court terme sont souvent opposés à ceux de long terme, d'où les difficultés à définir l'intérêt général. Donnons-nous les moyens de fabriquer les institutions du XXIe siècle au service du bien commun !

La révolution numérique. Avec Olivier Ezratty pour le podcast Sismique.


(0)
1076 Vues
0 commentaire
02.2019

L'accélération du progrès technologique est peut-être ce qui caractérise le mieux notre époque. Nous avons développé des outils qui nous donnent un pouvoir immense et d'une sophistication encore inimaginable il y a quelques décennies.
La révolution numérique en particulier a eu pour conséquence une accélération du rythme de l'innovation, permettant notamment à l'information de circuler tout le temps et partout, au point que nous sommes tous plus ou moins dépassés par la profondeur et vitesse de changement de notre environnement.
Olivier Ezratty est un veilleur technologique qui passe son temps à tenter de comprendre ce que le développement et la diffusion des technologies numériques impliquent pour la société, les entreprises et les individus. Il revient ici sur l'histoire récente de la tech, de l'intelligence artificielle, de l'informatique quantique et de ce qu'il faut en retenir pour mieux appréhender la complexité du monde actuel et imaginer ce qui arrive.

Un entretien mené par Julien Devaureix.