L'emploi à tout prix ? Débat entre Bernard Stiegler et Bernard Friot pour l'Institut Européen du Salariat.


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07.03.2016

Dans le discours politique, l’emploi est devenu un impératif catégorique. Si les moyens pour parvenir au plein-emploi peuvent diverger, l’objectif de plein-emploi, lui, fait figure de bien commun dépassant tous les clivages politiques et sociaux.
Pourtant, la France n’a jamais été aussi loin du plein-emploi de tous et de chacun. D’un côté, le plein-emploi apparaît comme un objectif inconditionnel auquel on déclare s’attacher "à tout prix". De l’autre, la promesse d’un emploi à part entière – stable et à plein-temps – pour les 6 millions de chômeurs apparaît comme un horizon inatteignable.
On peut dès lors s’interroger sur le prix de l’emploi "à tout prix". Comment historiquement le plein-emploi est devenu l’impératif qu’il est aujourd’hui. Quel est le prix de cet objectif d’emploi ? Quels en sont les effets sur la condition de salarié en terme de qualité de l’emploi et de protection sociale ? Quels en sont les effets en termes économiques ? En matière de finances publiques ? Peut-on par ailleurs parler d’une industrie de l’emploi avec l’émergence de secteurs entiers voués à "vendre" de l’emploi ? Enfin, des alternatives au plein-emploi émergent-elles du débat public avec les revendications de réduction du temps de travail, de flexi-sécurité ou de déconnexion plus ou moins radicale du salaire, du travail et de l’emploi ?

S'affranchir des automatismes. Avec Bernard Stiegler et Frédéric Kaplan à la Cité des sciences.


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08.12.2015

L'invention technique est au fondement même de l'humanité. L'homme se dote d'organes artificiels, aujourd'hui numériques, et acquiert de nouveaux automatismes.
Mais pour continuer à créer -et donc à penser- il est indispensable de préserver une capacité à bifurquer, à prendre une décision, à sortir du cadre institué.
Le philosophe Bernard Stiegler, le comédien Denis Podalydès et le technologue du digital Frédéric Kaplan reviennent sur ces thématiques en insistant sur les mutations du travail engendrés par les progrès du numérique.

Une conférence du cycle "Fabuleuses mutations".

Art et industries culturelles. Avec Bernard Stiegler pour Citéphilo à Valenciennes.


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2011

Une série de conférences structurée autour de trois questions différentes :
 1. Quel rôle les industries culturelles ont-elles joué et jouent-elles encore dans le modèle économique dominant  ?
 2. De quelle révolution dans les connaissances et la culture les technologies de l’information et de la communication sont-elles porteuses ?
 3. Les réseaux peuvent-ils fonder une nouvelle économie de la contribution ?

Numérique et anthropologie. Avec Bernard Stiegler au CNRS.


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18.11.2010

Bernard Stiegler intervient pour présenter une communication lui permet de brosser un panorama rapide de plusieurs de ses principales idées.
Le numérique est ainsi envisagé comme un cas particulier de support d’écriture et d’enregistrement, un hypomnémata. Si cette question fut réactivée par Jacques Derrida ou Michel Foucault, ce sont sur­tout Marcel Détienne et Jean-Pierre Vernant qui ont montré le rôle décisif joué par l’écriture dans l’émergence de la rationalité.
À propos de la place de la technique dans l’anthropologie, Bernard Stiegler défend le point de vue d’André Leroi-Gourhan pour qui l’anthropogenèse est une techno­genèse et la technique, une mémoire supplémentaire. Il s’agit, en effet, d’une troisième mémoire, qualifiée d’épiphylogénétique, après les mémoires génétiques et épigénétique.
Est ainsi introduite la problématique de la grammatisation, procédure consistant à discrétiser des flux, c’est‑à‑dire à les spatialiser et donc les rendre reproductibles : cela rend possible l’enregistrement des phénomènes et donc leur répétition. Si l’imprimerie fut une grammatisation qui permit la Réforme, la révolution industrielle a entrainé la grammati­sation des corps. Avec la photographie et le phonogramme, au xixe siècle, a débuté la grammatisation de la perception. Le numérique, au xxe siècle, a engendré la grammatisation du social (social enginering), social envisagé ici comme une transindividuation.
Ceci entrainant une prolétarisation accrue, il est possible d’aboutir à la conclusion paradoxale que l’hominisation est un processus de déshominisation. La grammatisation est donc à comprendre comme le développement de pharmakons.
Dès lors, pour qu’une société fonctionne, il lui faut construire les circuits très longs (intergénéra­tionnels) de l’anthropogenèse. L’idée d’anamnèse renvoie à ces circuits absolument longs, conditions de la confiance, de la fidélité, de l’investissement social, de la société.
En tant que pharmakon, le numérique commence par produire des courts‑circuits avant de produire des circuits longs. Pour le comprendre, il faut passer par une organologie générale afin de saisir les individuations psychiques, techniques et sociales possibles. Ainsi, si le virtuel produit des courts-circuits (effrayants) dans l’anthropogenèse, il présente aussi des possibilités d’expérimentations (passionnantes).
Pour l’anthropologie, il s’agirait de faire des usagers du virtuel, des anthropologues critiques, la spatialisation rendant les éléments sociaux analysables. Pourrait alors se profiler la création de nouveaux modes sociaux.

La modernité, bonne question ! Débat entre Bernard Stiegler et Marc Augé au Forum Liberation à Rennes.


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30.03.2013

Comment comprendre la modernité ? En vivons-nous l'accomplissement logique ? L'essoufflement ?
La trajectoire de l'humanité est complexe, irrémédiablement liée à son environnement et en grande partie confondue avec l'histoire de ses techniques.
À l'heure d'Internet, de l'individualisme et du discrédit de la classe politique, il semble urgent de se poser ces questions pour que notre avenir commun soit réinventé.

Agonie du capitalisme et économie de la transindividuation. Avec Paul Jorion et Bernard Stiegler à Ars Industrialis.


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09.12.2011

Depuis plusieurs années, et après avoir soutenu dans son premier manifeste que le modèle industriel capitaliste et consumériste était voué à s’effondrer à brève échéance, Ars Industrialis organise des rencontres sur les grandes questions contemporaines posées par l’économie, la technologie et leur crise commune, tout en soutenant que le temps est venu de penser un autre modèle industriel, au service d’une économie de la contribution.
Celle-ci est caractérisée par le fait qu’elle se déploie à la fois comme activité d’échanges économiques et comme activité de constitution de savoirs à travers des processus de transindividuation spécifiques. La reconstitution des savoirs – qui est rendue possible par les spécificités de la technologie numérique – engage un mouvement de déprolétarisation au sens où on peut l’observer dans les pratiques du logiciel libre, fondées sur une production et un partage de savoirs.
C’est pour débattre de son livre, Le prix, ainsi que de ses analyses sur la crise économique dans Le capitalisme à l’agonie, et sur ce qu’il appelle la "guerre civile numérique", que Paul Jorion est reçu et échange avec Bernard Stiegler, Franck Cormerais et Arnauld de l’Épine.

Repenser l'esthétique. Avec Bernard Stiegler pour Alphabetville à Marseille.


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21.03.2007

Notre époque se caractérise comme prise de contrôle de la production symbolique par la technologie industrielle, où l’esthétique est devenue l’arme et le théâtre de la guerre économique. Il en résulte une misère où le conditionnement se substitue à l’expérience esthétique.
"Cette misère est une honte" rajoute Stiegler. Le processus pour échapper au contrôle du sensible et au conditionnement des esprits - l’an-esthésie qui conduit à la misère symbolique - serait de rendre sa place à "l’expérience esthétique", voie d’émergence de la singularité sensible, indispensable à la constitution de l’être social.
C’est en analysant le circuit de cette expérience et les niveaux de la sensibilité, tout en prenant en considération le "tournant machinique de la sensibilité", que Bernard Stiegler s’essaie à repenser l’esthétique, et ébauche les concepts d’organologie générale et de généalogie du sensible.
Pour une "nouvelle pensée de l’industrie à partir de l’expérience sensible", qui formerait une ultramodernité artistique et culturelle. Et pour l’établissement d’une société dans laquelle production symbolique et vie de l’esprit viendraient au coeur de la vie industrielle.

Le front des idées. Avec Bernard Stiegler à la Fête de l'Humanité.


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13.09.2008

Bernard Stiegler nous expose la révolution capitaliste du XXe siècle, soit la transformation de la conscience en marchandise.
Paradoxalement, sa conclusion appelle non à détruire le capitalisme, mais à le sauver de son désastre pulsionnel.