50 ans après les Black Panthers, les Afro-Américains continuent à se battre.
Après une introduction autour des enjeux actuels de la question noire aux Etats-Unis, Sylvain Quissol nous rappelle la genèse historique de la société capitaliste-raciste américaine et nous donne une histoire critique des mouvements et des luttes afro-américaines des années 1950-1970.
Aujourd'hui, quelles sont les perspectives en termes de luttes sociales, d'articulation entre luttes des racisés et luttes des classes, et d'émancipation ?
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
1921 : aux États-Unis, deux militants anarchistes italiens sont accusés de meurtre et condamnés. Pendant sept ans, ils ne cesseront de clamer leur innocence. Ils ne réussiront jamais à obtenir la révision de leur procès, malgré l'insuffisance et la manipulation des preuves retenues contre eux et l'immense mouvement de solidarité internationale. En 1927, la peine de mort est confirmée et ils sont exécutés. Le monde entier en est bouleversé.
L'historien Ronald Creagh nous aide à reconstituer l'univers dans lequel vivaient Sacco et Vanzetti à l'ère des "terroristes au coeur pur". Il retrace leur itinéraire personnel et les rapports entre leur mouvement et les formations politiques européennes qui, à leur tour, allaient être profondément atteintes par l' "affaire . Ce qui n'était qu'un simple procès est ainsi devenu un enjeu qui détermina des alliances, des clivages, mais aussi un véritable mythe qui a influencé durablement les comportements de part et d'autre de l'Atlantique.
Ce combat héroïque de deux personnes contre une institution, en quête d'argent et de pouvoir, qui allait devenir le FBI, donne à cette histoire une pertinence qui vaut pour notre époque où le destin de la planète est décidé dans l'ombre par des organisations et des réseaux impitoyables.
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
40 ans après l'insurrection de Bologne des 11-12 mars 1977 (et sa reconquête par des chars d'assaut), le témoin et acteur direct Oreste Scalzone nous rappelle la longue histoire du refus du travail dans l'Italie révoltée des années 1960-1970.
Après un rappel des théories critiques développées au sein de l'opéraïsme durant les années de plomb, Oreste Scalzone nous révèle quelques pratiques concrètes de "l'anti-travail" ("auto-réductions", grèves des loyers, squats) et parle de la vision non-programmatique du communisme qui était celle de l'Autonomie italienne, en tant que désir de communisation et comme "mouvement réel qui abolit l'état actuel des choses" (Marx).
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
L'Académie française a récemment accusé l'écriture inclusive de "prétendre s'imposer comme norme" et, contre celle-ci, s'est posée en "garante de l'avenir".
C'est pourtant cette même Académie française, institution du pouvoir absolutiste et du patriarcat des lettrés créée au XVIIe siècle, qui a érigé comme norme des règles grammaticales profondément sexistes et opéré une transformation masculiniste de la langue française.
Est-ce que l'écriture inclusive pourrait, elle, permettre un avenir non-sexiste dans l'expression de la langue ?
Émission "Sortir du capitalisme".
Les travaux de Michael Seidman nous montrent la continuité des résistances au travail, en grande partie ignorée ou sous-estimée par les théoriciens et historiens du XXe siècle.
Au moment des fronts populaires, les ouvriers ont persévéré dans leurs pratiques antérieures qui donnaient déjà le caractère extérieur, utilitaire du sens de leur travail : des refus directs et indirects, par l'absentéisme, le coulage de cadence, le vol, la grève, etc. Les ouvriers se révoltaient contre un ensemble de disciplines, y compris celles imposées par les organisations ouvrières, car si les salariés souhaitaient contrôler leurs lieux de travail, c'était généralement afin d'y travailler moins !
Il nous est possible de voir, dans ces affrontements entre ouvriers et organisations ouvrières, des collectivités barcelonaises aux usines aéronautiques parisiennes, la contradiction interne des mouvements ouvriers, qu'ils aient été révolutionnaires ou réformistes. L'impossibilité d'un triomphe de la classe du travail, en tant que telle, se manifeste sous sa forme la plus empirique. C'est la faillite d'un programme ouvrier dans ses propres termes, alors sommé de se réaliser dans un moment critique.
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
La "sécurité", des "politiques sécuritaires" répressives (renforcement des moyens policiers, État d’urgence, vidéo-surveillance) aux discours politiciens contre "l'insécurité", est partout, au point qu'une critique légitime des institutions et des technologies sécuritaires s'est largement développée des libéraux de gauche jusqu'aux anarchistes.
On ne peut toutefois en rester à cette critique et à une dénonciation des "mauvaises sécurités" (répressives) au nom des "bonnes sécurités" (sociale, de l'emploi, des personnes, etc.) : la sécurité est une catégorie fondamentale du capitalisme, elle est l'ensemble des rapports sociaux et des dispositifs visant à une reproduction optimale de l'ordre capitaliste au travers de l'élimination des "risques", qu'il s'agisse d'éliminer celui d'une révolution aux moyens de la "sécurité sociale" en 1945 ou de celui d'une perturbation de l'économie et ses agents aux moyens de la "sécurité intérieure" et de la "sécurité civile".
Il faut donc se défaire du fétichisme de la sécurité, c'est-à-dire de sa naturalisation positive comme de son opposition à la "liberté" (également capitaliste), puisque la sécurité est en réalité celle du capitalisme et de son monde.
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
Alors que le Parlement français vient d'approuver la prolongation de l'état d'urgence à la suite des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, il est important de ce demander d'où il procède.
Sur le plan légal, la la loi votée le 3 avril 1955, préparée sous le gouvernement de Pierre Mendès France et votée sous le gouvernement suivant dirigé par Edgar Faure, a été mise en vigueur trois fois durant la guerre d'Algérie : 1955, 1958 au moment de la crise de la IVe République et en 1961 durant le putsch des généraux.
Dès le départ, il y a une ambiguïté dans les termes de cette loi : l'état d'urgence est choisi plutôt que l'état de siège, afin de taire l'existence de la guerre d'Algérie mais aussi de nier le statut de combattants aux nationalistes algériens.
Cette ambiguïté demeure aujourd'hui et doit être réinterprétée avec les enjeux du moment.
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
Jean-Marie Brohm, sociologue et théoricien critique du sport capitaliste, nous propose une analyse critique des Jeux Olympiques comme institution capitaliste et comme mystification idéologique.
Dans un deuxième temps, il revient sur l'histoire des Jeux Olympiques modernes (notamment des Jeux Olympiques de Berlin de 1936) et sur la personnalité de Pierre de Coubertin.
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.