Si l'écologie a pour objectif d'étudier les rapports entre un organisme et le milieu naturel, et se donne à cette fin les outils d'une science, elle ne peut ignorer les facteurs qui influent sur ces rapports complexes, lesquels ne sont pas "naturels" mais tiennent à des données sociales, culturelles, économiques, politiques. Aussi, de l'intersection de l'écologie et des sciences sociales ou économiques, est née l' "écologie politique", terme forgé en 1935 par le physiologiste américain Frank Thone mais utilisé surtout à partir des années 70.
En France, différentes tendances peuvent être observées, que Serge Audier présente ici par l'intermédiaire de trois de ses principaux représentant : Bertrand de Jouvenel, Bernard Charbonneau et André Gorz.
La critique de la valeur, développée en critique de la valeur-dissociation, ne permet pas seulement une refondation théorique à partir et au-delà de Marx, mais aussi des relectures critiques d'autres développements théoriques. Nuno Machado a récemment procèdé à une relecture décisive de la critique de la valeur chez Marx et Robert Kurz, mais propose aussi une metathéorie qui ouvre sur des relectures, notamment de Pierre Bourdieu. C’est dans cette même perspective qu'Ivan Recio s'adonne à une relecture d'André Gorz.
Alors que c'est le dernier Gorz qui est souvent rapproché de la critique de la valeur, le reste de son œuvre est trop vite qualifié comme relevant du marxisme traditionnel. Pourtant, Ivan Recio nous montre qu'un croisement à contre-courant, entre le premier André Gorz – le plus éloigné dans le temps de la critique de la valeur - et la critique de la valeur-dissociation, telle qu'elle s'est développée après la disparition de Gorz, serait très fécond pour déployer certains développements devenus clés comme celui de la critique de la forme-sujet, mais aussi à propos d'un concept plus classique, celui de fétichisme.
Il ne s’agit pas de plaquer la critique de la valeur sur André Gorz ni de dire que Gorz serait un "théoricien critique de la valeur" avant l’heure, mais de procéder à une relecture originale de ses premiers écrits, et d'en montrer une radicalité méconnue, qui serait à réaffirmer dans le cadre de la critique de la valeur-dissociation.
C'est à l'initiative de Bernard Stiegler que l'association Ars Industrialis a été créée le 18 juin 2005 en se présentant alors comme une "Association internationale pour une politique industrielle de l’esprit".
Car à notre époque, la vie de l'esprit, selon les mots d'Hannah Arendt, a été entièrement soumise aux impératifs économiques, et aux impératifs des industries culturelles, et des industries de l’informatique et des télécommunications. Ce secteur peut être défini comme celui des technologies de l’esprit.
À la critique du dévoiement de ces technologies comme instruments de contrôle des comportements, c'est à dire des désirs et des existences, Ars Industrialis associe la proposition centrale de former une écologie industrielle de l'esprit.
Retour sur la trajectoire et la dynamique Ars industrialis en compagnie de Bernard Stiegler et des nombreuses personnes qui se sont agrégées au projet.
André Gorz réalise, tout au long de son oeuvre, une synthèse entre Sartre, Marx et Illich. Ingénieur chimiste de formation, c'est en autodidacte qu'il étudie la philosophie, l'économie et la sociologie.
Il se considère comme un théoricien. Son rôle est de donner des clés de lecture pour guider afin qu’ensuite s’amplifient les mouvements. Ce n’est pas un homme d’action ni d’implication.
Il a été avec René Dumont et Edgar Morin le fondateur de l’écologie politique en France au début des années 70.
Gorz, critique du keynésianisme, se situe entre la social-démocratie et la gauche radicale dont il ne partage pas la croyance à la révolution au "grand soir".
Une conférence organisée à la librairie "Le comptoir des mots", Paris 20ème.
Voici une occasion de découvrir la voix de l'un des penseurs les plus visionnaires du XXe siècle : celle d’André Gorz, un des pères de l’écologie.
Également considéré comme l’un des premiers théoriciens de la décroissance, André Gorz a esquissé de nouvelles perspectives sur la place du travail dans nos vies et la relation entre écologie et travail, remettant l’homme au centre d’une éthique du temps libéré et non le profit.
Un entretien mené par Marie-France Azar pour l'émission "A voix nue".
C'est au travers des expériences des uns et des autres et de leur rapport à Ivan Illich que nous mesurons le travail de l'oeuvre du philosophe autrichien.
Universitaire ou acteur associatif, du monde économique ou de la politique, c'est toute une génération qui a été influencée par Ivan Illich et ses thèses radicales.
Une invitation à (re)découvrir la postérité et la portée de sa pensée.
La table ronde est organisée dans le cadre du colloque "Vivre et penser avec Ivan Illich. Dix ans après."
André Gorz a opéré dès les années soixante une critique du capitalisme cognitif, en focalisant son analyse, comme les marxistes, sur le travail, comme le foyer de nouvelles contradictions et de nouvelles formes de dépassement.
Dénonçant l’imminence d’une crise irréversible et radicale des sociétés contemporaines, Gorz explore les carences du travail, à travers ce paradoxe par lequel le développement capitaliste a annihilé la société du travail en poussant à l’extrême la hausse de sa productivité, faisant du rapport entre l’individu et ses compétences, le moteur central de l’économie.
Partant, la réhabilitation du sens du travail, passe préalablement par le non-travail.
Ce sont ces pistes que cette discussion, qui se déroule à la Maison des Passages à Lyon, se propose d’explorer.
"Lorsque les Objecteurs de Croissance sont taxés d’utopistes, c’est par opposition au réalisme dénoncé en son temps par Bernanos, soit le réalisme faisant office de "bonne conscience des salauds". Nous sommes effectivement à contre-courant. Nous refusons de nous soumettre au dictat de la situation, à la tyrannie du TINA (There Is No Alternative) qui réduit l’être à l’étant. L’utopie positive dont nous nous réclamons rejette ce refus des autres mondes possibles.
Quand nous disons qu’il y a un autre monde et qu’il est dans celui-ci, selon la formule de Paul Eluard, nous accueillons les possibles de l’être. Ils ne se limitent pas aux développements des logiques de l’économie de marché, mais contiennent l’ouverture d’une sortie de l’économie, l’échappée vers une société et une civilisation émancipées et autonomes."