Le Géographe et le paysage. Avec Yves Lacoste sur France Culture.


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10.1984

Prenez un géographe. Placez-le sur une butte dominant un paysage qu'il connaît bien, puisqu'il possède, à quelques kilomètres, une maison de vacances. Faites-lui situer, puis décrire ledit paysage, en analyser les composantes et l'histoire, ce avec toutes les ressources qui sont les siennes. Laissez-vous bercer par la poésie de son vocabulaire : causse, plateau calcaire, pénéplaine, mamelon, escarpement, cuvette, relief karstique...
Voici l’exercice qu'a proposé François Maspero au géographe Yves Lacoste. Le premier connaissait bien le second, puisqu'il était son éditeur. C'est chez Maspero qu'a paru notamment, en 1976, ce livre qui fit grand bruit : La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre, et c'est encore Maspero qui éditait Hérodote, revue lancée la même année et qui devint l'un des carrefours les plus importants de la pensée géographique en France. Son premier numéro s'intitulait justement "A quoi sert le paysage ?" - une question que cette slrue d'émissions éclaire sous un jour à la fois ludique et poétique.

Émission "Les chemins de la connaissance", animée par François Maspero.

Yves Lacoste à voix nues, sur France Culture.


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2008

Yves Lacoste, auteur, en 1976, du fameux essai et pamphlet La géographie ça sert d'abord à faire la guerre est d'abord et avant tout un géographe. Mais c'est aussi un intellectuel engagé et un universitaire de terrain. Professeur, aujourd'hui émérite, à l'Université Paris 8-Saint Denis, fondateur et animateur de la revue Hérodote qui a profondément contribué au renouvellement de la discipline, il est l'auteur d'une oeuvre prolifique qui touche aujourd'hui le grand public.
Le Tiers Monde, la France, la géopolitique : trois notions qui sont autant de point d'ancrages à partir desquels Yves Lacoste a arpenté bien des espaces et bien des territoires, dans l'idée de rendre lisible les situations complexes.
Arpentage et décryptage au service d'une conviction qui est aussi une ambition : la géographie, plutôt qu'une science, est un savoir fondamental et nécessaire.

Une émission animée par Sylvain Kahn.

La question post-coloniale : une analyse géopolitique. Avec Yves Lacoste à la Librairie Mollat.


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09.09.2010

La forte présence en France de ressortissants d'anciennes colonies est le principal paradoxe de ce que l'on appelle désormais la question post-coloniale. Dans le cas de l'Algérie en particulier, on aurait pu penser que les combattants d'une longue et douloureuse guerre d'indépendance ne voudraient plus avoir de liens avec l'ancienne métropole. Or de nombreux patriotes sont venus, après 1962, rejoindre de ce côté-ci de la Méditerranée des Algériens déjà installés pour des raisons économiques et qui n'entendaient pas rentrer chez eux. Les uns et les autres sont devenus majoritaires dans les "grands ensembles" qui avaient été bâtis pour des Français à la périphérie des villes au cours des années 1960 et 1970.
Depuis trente ans, ces "grands ensembles" ou ces "cités" sont le lieu d'émeutes déclenchées par des "jeunes" d'origine immigrée victimes de discriminations et du chômage. Souvent ces "jeunes" ne savent ni ne comprennent pourquoi ils sont nés en France et pourquoi leurs pères et leurs grands-pères se sont établis dans un pays qu'ils avaient âprement combattu. Leur sentiment de déracinement se double d'une fréquente ignorance des circonstances dans lesquelles leur patrie a autrefois été conquise et mise sous tutelle. Ils ne connaissent pas toujours non plus les débats et les conflits qui ont pu diviser les mouvements pour l'indépendance.
Afin d'éclairer la lanterne des ex-colonisés comme des ex-colonisateurs et de clarifier cette très complexe question post-coloniale, Yves Lacoste propose une analyse géopolitique et un récit historique. Analyse géopolitique pour décrire les rivalités de pouvoir qui ont facilité les entreprises européennes (notamment la traite des esclaves), récit historique pour comprendre le déroulement des conquêtes puis des luttes de libération.
Cette démarche se veut une contribution à l'apaisement des malentendus, des ressentiments, des rancœurs.

La Géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre ! Avec Yves Lacoste à Montpellier.


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21.11.2012

En 1976 paraissait chez François Maspero un livre au titre resté célèbre : "La Géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre".
36 ans plus tard, ce titre et la plupart des analyses que contenait ce livre restent étonnement actuels et valables.
Il ne s'agit bien sûr pas de stigmatiser certains usages de la Géographie (ou de la géopolitique), mais d'abord de rappeler l'origine historique de ce savoir fondamental et les étapes de son évolution.
Il y a 25 siècles, Hérodote mène la première grande enquête géographique et géopolitique dans le cadre des guerres entre les Grecs et l'Empire perse.
La géographie n'a ensuite cessé d'être liée à la guerre et aux conquêtes.
Très différente, la géographie des professeurs apparaît seulement au XIX° siècle, d'abord en Allemagne, puis en France.
Aujourd'hui, la présence massive des questions géopolitiques dans la vie de nos sociétés, leur omniprésence médiatique, invitent chaque citoyen à se poser à nouveau la question des usages et des pratiques de la Géographie.