Il y a aujourd’hui dans nos contrées une crise du rapport à l’autorité en général et au pouvoir politique en particulier.
Celui-ci semble particulièrement malmené en la personne de ses représentants, décrédibilisés au point de voir popularisée l’idée de démocratie directe ; et parallèlement défait dans la dissolution de l’image de l’instance que sous le nom de Père le catholicisme avait institué à la source de tout pouvoir, voire de toute représentation.
Il est plausible que ce désarroi soit dû à plusieurs facteurs : progrès technique qui garantit la maîtrise des processus de la reproduction (voire la genèse de nouveaux organismes), mondialisation des échanges économiques qui prend le pas sur le pouvoir des États, et débridement des mœurs encouragé par les stimulations à la consommation. Ce concours aboutissant à une crise sociale que semble impuissante à traiter la représentation politique, il est inévitable que surgissent les démons du totalitarisme.
Mais est-il aussi l’occasion de penser autrement ce que serait une relation pacifiée au pouvoir ?
François Athané se pose la question du don, et plus largement du transfert en partant d'une lecture critique de "L'Essai sur le Don" de Marcel Mauss.
Il souligne par exemple la contradiction entre don et échange et insiste sur l'universalité du don dans l'espèce humaine, tout en nous prévenant des illusions d'un don porteur de "générosité pure".
Son analyse différe quelque peu des conclusions du MAUSS, notamment dans sa réticence à vouloir appliquer le paradigme du don à la politique.