L'Amérique de Mad Men : equal opportunities ? Avec Sylvie Laurent au Jeu de Paume.


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24.02.2017

Diffusé entre 2007 et 2015, Mad Men est vite devenu un phénonème culturel mondial sans équivalent. Les raisons sont nombreuses : elles tiennent au charisme de Jon Hamm dans le rôle de Don Draper, publicitaire énigmatique et séducteur, au soin apporté à la reconstitution – le récit va de 1959 à 1972 –, ainsi qu'à une description particulièrement fine d'une société à la fois éloignée et proche de la nôtre. Mad Men invite en effet à poser des questions d'histoire culturelle et politique, et à les poser au passé comme au présent.
L'américaniste Sylvie Laurent se pose plus particulièrement la question de la place de la minorité noire dans Mad Men en analysant la façon dont la série traite de la lutte pour les droits civiques et, particulièrement, de l'assassinat de Martin Luther King, et en confrontant ces représentations à celles que proposent d'autres séries, films ou livres, ainsi qu'à des faits divers ayant récemment secoué l'actualité américaine.

Capital et race : histoire d'une hydre moderne. Avec Sylvie Laurent à la Librairie Mollat.


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01.2024

1492 a subjugué le monde. On retient de l'aventure de Christophe Colomb sa "découverte" d'un continent providentiel, révélant à la fois les merveilles sans fin de la terre et la capacité inédite des hommes à s'affranchir des frontières et des entraves. Mais l'invention de l'Amérique fut plus qu'un récit : elle consacra un nouveau rapport à la nature et aux hommes qui vit alors capital et race s'unir irrémédiablement.
Sylvie Laurent raconte ainsi la longue histoire de ce qu'on nomme aujourd'hui le "capitalisme racial", créature à deux têtes qui fut décrite et combattue de longue date par des marxistes hétérodoxes anticolonialistes, de Rosa Luxemburg à W. E. B. Du Bois, des Antilles aux terres amérindiennes. À l'aune de leur pensée et des humanités environnementales et alors qu'il est convenu d'opposer luttes de classe et revendications raciales, elle exhume la tradition intellectuelle riche et méconnue du dépassement de ce clivage.
On redécouvre alors que, tant le personnage de Robinson Crusoé que Voltaire, Adam Smith et Tocqueville, ont forgé ce capitalisme historique arrimé à la domination raciale. Les États-Unis, leur horizon, sont également dévoilés : bien loin de la terre disponible à l'infini et des libertés du marché, ils sont en réalité l'empire du capitalisme racial.
Il était temps que Karl Marx et Martin Luther King se retrouvent enfin.

Les Black Panthers. Avec Sylvie Laurent pour l'Université populaire du quai Branly.


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26.09.2018

Les Black Panthers sont un mythe, une image : le poing levé, béret et veste en cuir sombre. La révolution et la fierté noire prennent dans les années 1970 le visage de ces militants insurgés qui réclament le droit à l'autodéfense des Afro-Américains face à l'Amérique raciste. Le port ostentatoire des armes à feu n'est qu'un aspect de leur quête de souveraineté, de respect et de reconnaissance.
Crée en 1966 en Californie, le Black Panther Party for Self-Defense est un enfant terrible du mouvement des droits civiques qui, fidèle à la philosophie non violente, a obtenu des avancées significatives sur le front de l'égalité raciale mais ces dernières sont insuffisantes face à l'ampleur des discriminations à l'égard des Noirs. La colère des damnés de la terre américaine a toujours eu un ferment insurrectionnel, une aspiration socialiste à la redistribution des richesses et une vision internationaliste. Les Panthers les portent à leur point d'incandescence et mettent l'accent sur les politiques sociales et éducatives dont l'Etat les prive. Marxistes, le BPP lutte pour l'émancipation du prolétariat mondial, en premier lieu les colonisés et les ségrégués.
Activistes radicaux caricaturés par les autorités, ils ont pendant quelques années porté la voix dune jeunesse enfermée dans les ghettos et la pauvreté, maltraitée par la police et humiliée par une société américaine qui les violente et leur refuse le droit à la révolte. Incarnation du corps politique qui affirme la dignité noire dans le rapport de force, le mouvement fondé par Bobby Seale and Huey Newton fut un mouvement de libération nourri de Mao et de Fanon qui mit la question du pouvoir au cœur de son action.
Méconnue, la réalité de leur approche intellectuelle et militante mérite d’être explorée.

"Salauds de pauvres !" : l'univers du White Trash américain de Caldwell à Rob Zombie. Avec Sylvie Laurent sur France Culture.


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14.01.2012

Affreux, sales et texans (mais pas seulement) tel pourrait être le sous-titre de cet entretien en compagnie de l'historienne Sylvie Laurent, avec qui nous allons gaillardement à la rencontre de cet archétype du "mauvais genres" social nord-américain qu'est le "Poor WhiteTrash".
Il faut entendre le mauvais pauvre, le dégénéré de naissance, le marginale pathologique, feignant, avide et vicieux, portant d'incruster sur sa face, de répandu sur tout son corps de sous-homme, les stigmates des pires abjections morales. Pour l'américain digne et laborieux, le "White trash", ou "raclure blanche", c"est le rebut de la société, l'ordure vivante, entre la bête et l'esclave, mais sans leurs avantages respectifs, car improductif. Cette catégorie hante la conscience américaine depuis la fondation des USA.
Nous en suivons l'évocation littéraire, de Caldwell à Russell Banks ou Eminem et nous nous consacrons à son incarnation cinématographique au travers d'une production qui va d'Anthony Mann à Rob Zombie.

Émission "Mauvais Genres", animée sur François Angelier.