Dès les premiers jours de l'invasion de l'Ukraine, le Conseil Fédéral a usé d'un vocable inédit en annonçant se ranger du côté des "démocraties contre la barbarie".
Arrêtons-nous le temps d'un soupir sur ce chant singulier qui méandre par les vallons bigarrés de la Confédération helvétique, pourtant rétive à l'exercice de catalogage international et aux sentences sentencieuses. Il en va du souffle de ses institutions et de sa légitimité sur l'échiquier mondial.
Guerres, inflation, crises financières, pandémies, violences, pénuries, insécurité chronique... Voilà de quoi l'avenir semble être fait. Il y a effectivement de quoi flipper ! Mais qu'en est-il, spécifiquement, de la situation suisse ? Avons-nous suffisamment de contrôle sur nous-même pour survivre à une crise majeure ?
Ce sont ces interrogations qui motivent la conférence de Piero San Giorgio, spécialiste reconnu dans le domaine du survivalisme, dans laquelle il délivre un message qui s'adresse à ceux qui souhaitent conserver leur indépendance et leur lucidité en contexte de tensions collectives.
Faut-il en finir avec l'espace Schengen et la libre circulation ? La Suisse peut-elle se contenter d'accéder au marché européen ou doit-elle y participer ? Les requêtes spéciales de la Suisse menace-t-elles l'ensemble des relations bilatérales avec Bruxelles ?
La nouvelle donne internationale change les priorités de l'Union européenne dans son rapport avec la Suisse, analyse le journaliste François Schaller. Alors Suisse-Europe : la fin de l'histoire ?
Quelle vision stratégique pour la Suisse au XXIe siècle ? C'est avec cette cette en tête que Nicolas Depraz est allé à la rencontre d'experts et personnalités du monde économique, académique ou médiatique suisse afin de mieux comprendre la situation actuelle du pays et de proposer des pistes de réflexion pour redonner à la Confédération les moyens de son autonomie, de son indépendance et de sa souveraineté.
Un entretien mené par Pierre-Yves Rougeyron.
Après deux ans de questions-réponses en vidéo sur ERTV, l'émission Soral répond revient sous un nouveau format sur ERFM, la radio en ligne et en continu d'Égalité & Réconciliation.
Le principe : les auditeurs qui le souhaitent posent leurs questions sur le répondeur du polémiste qui choisit ensuite les meilleures et y répond.
Pour penser, nous avons besoin de catégories tout comme pour parler nous avons besoin de noms, de verbes, d'adjectifs et d'autres termes grammaticaux. Et pour penser la politique, nous avons besoin de catégories politiques. Encore faut-il qu'elles soient utiles, c'est-à-dire qu'elles aident à clarifier nos propos.
Or, à l'évidence, ce n'est plus avec les mots "droite" et "gauche" que nous pouvons rendre compte de la mutation radicale qu'a connue le champ politique ces deux dernières décennies.
Décryptant les programmes et la sociologie mais aussi les jeux de pouvoir, les réseaux et les affaires, David L'Epée, politologue suisse, nous montre où se trouvent aujourd'hui les lignes de fractures qui structurent le politique.
Si les communautés qui, à la charnière des XVIIIe et XIXe siècles, vont former la Suisse sont pour la plupart héritières d'une vieille tradition républicaine, à la fois dans les villes et dans les vallées alpines, les traits les plus reconnaissables de ce républicanisme dans la Suisse contemporaine ont dans une large mesure été fabriqués aux XIXe et XXe siècles.
Il est hasardeux de tracer une continuité historique entre la Suisse d'aujourd’hui, ou les entités fédérées qui la constituent, et les communautés politiques qui accèdent lentement à l'autonomie à partir du Moyen Âge.
Qu'il s'agisse de la conscription militaire, de la législation par le peuple (référendums d'initiative populaire) ou des gouvernements collégiaux, pour prendre trois exemples caractéristiques d'institutions républicaines, ces réalités ont d'autres origines, notamment étrangères, et une autre histoire.
C'est à leur exploration qu'est consacrée l'intervention d'Antoine Chollet, qui cherche à montrer que, bien plus qu'une île au milieu de l'Europe, la Suisse est en réalité un carrefour.
Alors que le gouvernement suisse a déclaré la situation sanitaire actuelle comme "extraordinaire" au sens de la loi sur les épidémies, il s'est accordé les pleins pouvoirs dans la gestion de la pandémie de Covid-19. Dans ce contexte d'exception, comment peut-on encore défendre la démocratie ? Et d'ailleurs, a-t-elle encore quelque chose à dire ?
Auteur de travaux sur la question de la temporalité démocratique et sur la démocratie direct, Antoine Chollet est chercheur et professeur de sciences politiques. Il travaille notamment sur les théories de la démocratie, sur la pensée politique contemporaine ainsi que sur le nationalisme, en particulier dans sa variante suisse.