C'est à l'occasion de la sortie de La défaite de l'Occident (Gallimard, 2024) qu'Emmanuel Todd, anthropologue, démographe et historien, nous alèrte sur le nouveau stade critique que nous avons atteint : après la religion zombie, la religion zéro règne partout, et plonge l'Occident devenu consommateur et parasitaire dans un nihilisme total, qui le pousse à poursuivre des actions absurdes et autodestructrices.
Dans quelle dynamique sommes-nous embarqués et pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Comment doit-on comprendre les agissements des autres pôles de puissance sur la planète ?
Que reste-t-il du sacré dans un monde désenchanté, arraisonné par la technoscience et dominé par le fétichisme économique ?
C'est à cette question cruciale que deux penseurs ont débattue, forts d'une solide amitié intellectuelle mais ne s'inscrivant pas moins dans deux traditions religieuses antagonistes : l'une plaçant la divinité dans le monde, jusqu'au cœur de la Cité ; l'autre au-dessus du monde, dans la Cité céleste. Ainsi Thomas Molnar, catholique conservateur, se fait-il l'avocat de la foi chrétienne, là où Alain de Benoist va chercher en aval de la tradition chrétienne une sacralité revivifiée.
Immanence ou transcendance, leur dialogue demeure toujours fécond. C’est qu'au-delà des oppositions, tous deux appellent à renouer avec un même sentiment de la vie.
Émission du "Libre Journal de la nouvelle droite", animée par Thomas Hennetier.
Olivier Roy est depuis des décennies un infatigable arpenteur des routes les plus lointaines du monde musulman, à commencer par celles de l'Afghanistan qu'il a parcourues en pleine guerre entre les soviétiques et les moujahiddins !
Mieux que personne donc, il sait que "l'islam" est une abstraction : il y a des millions de routes et de chemins en terre d'islam, et au long de ces routes autant de musulmans à chaque fois singuliers, pris dans une situation et une époque singulière.
Et c'est en sa compagnie que nous essayons d'aller à notre tour au-delà de l'essentialisme abstrait et de ses préjugés théoriques.
Émission "Cultures d'islam", animée par Abdennour Bidar.
Pour l'humanisme, l'humanité n'est pas seulement une espèce d'êtres vivants, homo sapiens, mais elle est une communauté morale et une valeur. Plus précisément, l'humanisme, au sens où l'entend Francis Wolff, implique trois thèses : l'humanité a une valeur intrinsèque ; l'existence des êtres humains a une valeur absolue ; l'humanité est source unique de valeurs. Ces idées ne vont pas de soi. "Avant l’homme" il y eut (et il y a encore, d'une certaine manière), le Dieu de la révélation ; et "après l'homme", pointe aujourd'hui la Nature. Selon ses deux rivales, l'humanité a certes une valeur, mais extrinsèque et relative, parce qu'il y a une source de valeurs supérieure dont dépend celle de l’humanité.
Concernant la première rivalité, Francis Wolff évoque ce qu'on a appelé la "sécularisation des Temps modernes", c'est-à-dire le processus par lequel la religion cesse, en Occident, d'être le repère central de la vie sociale (théocentrisme) pour gagner progressivement la sphère privée. Concernant la seconde rivalité, il s'agit de revenir sur les débats actuels autour de la valeur intrinsèque de "la nature" sous ses différentes formes (biocentrisme, écocentrisme, zoocentrisme) et l'actuelle position médiane du christianisme ("la vie humaine").
L'humanisme n'en reste alors pas moins le pire système... à l'exclusion de tous les autres !
Selon le politologue Olivier Roy, nous n'avons pas affaire aujourd'hui à une radicalisation de l'islam, mais à l'islamisation de la radicalité. Depuis 1996 le phénomène est stable : le passage à l'acte terroriste concerne essentiellement la deuxième génération d'immigrés et les convertis "de souche" appartenant à la même tranche d'âge (ceux-ci n'ayant jamais souffert du racisme ou de l'exclusion). C'est donc ailleurs que dans la révolte contre des discriminations subies qu'il faut chercher les causes de leur engagement.
Pour Olivier Roy celles-ci résident essentiellement dans un commun conflit de générations où nihilisme et orgueil sont profondément liés. Fascination pour leur propre mort et jouissance de la toute-puissance conférée par la volonté de tuer leur tiennent lieu de religion. Tous ces prétendus djihadistes n'ont jamais pratiqué un islam communautaire et leur servir un "islam modéré" ne sert donc à rien car c'est la radicalité qui les attire.
A l'heure où les rapports entre la religion et la société civile semblent de moins en moins aller de soi, il n'est pas vain de méditer les liens historiques entretenus, sur la longue durée, entre les phénomènes politiques et religieux et de revenir, notamment, sur la grande aventure moderne de la sécularisation.
C'est ce que propose le philosophe Alain de Benoist dans son ouvrage La Puissance et la foi (Pierre-Guillaume de Roux, 2021), dont il nous propose ici une forme d'introduction.
Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.
Très présente dans les débats publics actuels, la mondialisation est envisagée avant tout dans son sens économique de libéralisation des échanges de biens, de personnes et d’informations. Mais elle peut être pensée de manière bien plus large et sur le temps long, les contacts entre les différentes parties de la planète, qu’ils soient économiques, politiques, culturels ou religieux ayant façonné l'histoire des sociétés.
Comment les sociétés religieuses ont-elles contribué à représenter le monde et à maîtriser leurs territoires ? Comment penser les changements d’échelles, l'articulation des particularismes au monde global, l'adaptation du local à l'universel ?
Une conférence organisée par l'Institut d'études de l'islam et des sociétés du monde musulman et qui prend place dans le cycle "L'Islam dans les mondialisations".
L'historien Jean de Viguerie revient sur trois siècles de déchristianisation en en étudiant, avec un sens du détail révélateur, toutes les étapes religieuse, sociale, morale et politique.
Une démonstration implacable qui nous permet de comprendre le désert spirituel qui définit la situation contemporaine.
Une conférence organisée par le Cercle des Étudiants Catholiques Traditionalistes.