André Chénier (1762-1794). Avec Arlette Farge, Raymond Jean, Daniel Arasse et Françoise Kermina sur France Culture.


(0)
837 Vues
0 commentaire
09.06.1994

Dans un XVIIIe siècle qui ne s'est généralement pas illustré par ses dons poétiques, André Chénier, à la suite des nouveaux élégiaques dont particulièrement Évariste de Parny, est celui qui marque de la façon la plus éclatante la renaissance de la tradition poétique française. Largement inspiré de la poésie ancienne et surtout de l'antique poésie grecque, André Chénier sait en renouveler largement les thèmes dans le même temps qu'il y introduit un sens du rythme de la musique qui rendent vite son oeuvre incomparable.
Contrairement à son image de légende, Chénier ne s'est pourtant pas contenté de révinventer la poésie bucolique et sentimentale. Plongé dans l'histoire de son temps, il prend très vite parti en faveur de la Révolution française. Acteur de celle-ci, fervent Républicain, il condamne pourtant les excès de la terreur et se range délibérément du côté des Républicains modérés. C'est ainsi qu'il écrit une ode à Charlotte Corday après l'assassinat de Marat, le chef des enragés, et qu'il se retrouve en prison, appelé à comparaître devant le tribunal révolutionnaire qui le condamne à mort. Chénier sera guillotiné deux jours à peine avant la chute de Robespierre.
Il reste aujourd'hui une oeuvre qui demeure en grande partie à redécouvrir, particulièrement sa poésie révolutionnaire qui, au-delà de la Jeune captive, développe dans les "Iambes" les thèmes de la fraternité et de la tolérance universelle...

Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Marie-Christine Navarro.