Une société libérale est une société où dominent la primauté de l'individu isolé, l'idéologie du progrès, l'idéologie des droits de l'homme, l'obsession de la croissance, la place disproportionnée des valeurs marchandes, l'assujettissement de l'imaginaire symbolique à l'axiomatique de l'intérêt. Le libéralisme a acquis en outre une portée mondiale depuis que la mondialisation a institué le capital en tant que réel sujet historique de la modernité. Il est à l'origine de cette mondialisation, qui n'est jamais que la transformation de la planète en un immense marché. Il inspire ce qu'on appelle aujourd'hui la "pensée unique" libérale-libertaire. Et bien entendu, comme toute idéologie dominante, il est aussi l'idéologie de la classe dominante.
Le libéralisme est une doctrine philosophique, économique et politique, et c'est comme tel qu'il doit être étudié et jugé. Le vieux clivage droite-gauche est à cet égard de peu d'utilité, puisque la gauche morale, oubliant le socialisme, s'est ralliée à la société de marché, tandis qu'une certaine droite conservatrice ne parvient toujours pas à comprendre que le capitalisme libéral détruit systématiquement tout ce qu'elle veut conserver.
Alain de Benoist nous propose d'aller à l'essentiel, au coeur de l'idéologie libérale, à partir d'une analyse critique de ses fondements, c'est-à-dire d'une anthropologie essentiellement fondée sur l'individualisme et sur l'économisme - celle de l'Homo oeconomicus.
Émission "Fréquence Cartouche".
Né le 25 mars 1877, près de Rennes, Alphonse de Châteaubriant apparaît comme l'auteur de tous les paradoxes. Dreyfusard dans sa jeunesse, il défend la politique de collaboration avec l'Allemagne à partir de 1940. Chrétien profondément mystique ayant une conception vitale de la contemplation, il voit dans le national-socialisme païen une renaissance de la chrétienté médiévale.
Auteur porté au pinacle à la suite de ses romans Monsieur des Lourdines (prix Goncourt 1911) et La Brière (grand prix du roman de l'Académie française 1923), il sacrifie sa renommée avec La Gerbe des forces (1937), livre sulfureux favorable à l'Allemagne nouvelle, vue comme un retour à l'esprit de chevalerie. Alors rejeté par la plupart de ses pairs, le communiste Romain Rolland lui conserve toute l'amitié qu'il lui porte depuis 1906. Directeur du journal La Gerbe et président du Groupe Collaboration pendant l'Occupation, réfugié en Allemagne en 1944, frappé d indignité nationale et condamné à mort en 1948, il vit caché dans les montagnes du Tyrol jusqu'à sa mort, le 2 mai 1951, à Kitzbühel (Autriche).
Alphonse de Châteaubriant demeure un homme aux multiples facettes : un merveilleux conteur des paysages du Poitou et de la Bretagne ; un croyant en quête perpétuelle de Dieu ; un gentilhomme égaré dans les méandres de la politique. Un très grand écrivain trop souvent oublié qu'il vaut la peine de redécouvrir.
Émission "Synthèse", animée par Roland Hélie.
Alors que les éditions Dualpha viennent de rééditer, en un volume unique, trois pamphlets d'Henri Béraud (La croisade des longues figures, Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage ? et Les Raisons d'un silence), l'occasion était parfaite pour revenir sur la vie et l'oeuvre du romancier et journaliste Henri Béraud en compagnie de Francis Bergeron, en qualité de président de l'Association des Amis d'Henri Béraud.
Souvenirs d'une époque où la chappe de plomb du "politiquement correct" n'étouffait pas encore les grands auteurs : une bouffée d'air salvatrice !
Émission "Synthèse", animée par Roland Hélie.
C'est en compagnie du critique littéraire Juan Asensio que l'appauvrissement des langues et l'avènement de la novlangue managériale sont disséqués.
Ces phénomènes sont d'ailleurs longuement évoqués dans son dernier ouvrage Le temps des livres est passé (Ovadia, 2019), rassemblant le meilleur de ses études littéraires des cinq dernières années, de Max Picard à Robert Penn Warenn en passant par Ernesto Sabato, Joseph Conrad ou encore László Krasznahorkai.
Émission "Culture en Libertés", animée par Anne Brassié.
Existe-t-il une dimension ontologique de la défaite chez l'homme droite ?
- 01'20 : Fréquence Camisole face aux poids lourds de YouTube et des réseaux sociaux : une extension du domaine de la lose de droite ?
- 02'50 : En attendant l'invité...
- 03'40 : L'hypocrisie de la société de marché
- 04'10 : Séguéla, Macron... les winners et les losers selon The Big Lebowski
- 05'07 : Présentation des chroniqueurs, tout particulièrement qualifiés
- 05'25 : Toujours pas d'invité : la lose en direct live ?
- 06'00 : Perspectives sociales des chroniqueurs : une lueur d'espoir pour Clovis Deforme ?
- 06'40 : Présentation et tentatives de définitions du thème du jour : la droite et la lose, une vieille affaire...
- 07'00 : Clovis Deforme définit le loser
- 07'20 : Olivier Maulin débarque dans le studio après un parcours erratique dans Paris
- 09'00 : Des modèles de réussite standardisés ? Une approche quantitative de la réussite
- 09'45 : Présentation de l'invité, Olivier Maulin
- 10'30 : La lose, essai de typologie à partir de grandes figures littéraires. Retour vers les personnages de Bukowski et Houellebecq
- 12'30 : Ceux qui avaient tout... et n'arrivent à rien aussi ! François Fillon dans le rôle titre
- 13'30 : La droite est-elle condamnée à perdre ?
- 14'00 : Anthologie de campagnes ratées et/ou sabordées à droite : Balladur, Fillon, Séguin...
- 15'20 : Le CNIP, cas d'école.
- 16'20 : Algérie Française, causes perdues, figures oubliées et autres barbouzeries...
- 16'40 : Philippe Rivet : si le coup de force est possible à la Baule (avec une chaîne Hi-fi piégée)
- 18'05 : Encore la campagne de Fillon, une fin digne de la Chute ? Ambiances crépusculaires et projets de putsch
- 19'00 : Olivier Maulin évoque D'un château l'autre
- 20'20 : Hector Burnouf sur la lose de droite : refus de l'efficience et sublimation de l'échec
- 21'00 : Vers les romans d'Olivier Maulin et ses personnages : des losers réprouvés, inaptes à la vie en société, contraints à la sécession ? Rabelais et Frédéric Dard comme références
- 23'00 : Maulin analyse ses personnages: des marginaux "à coté" et non participatifs, plus que des losers
- 24'19 : Évocation de Gueule de Bois. La critique sociale de Maulin. Vers la sécession de personnages inadaptés
- 26'20 : Un monde vaincu, en voie de disparition
- 26'45 : La fête est finie : campings-car, alcool, pitbulls et échec dans la France des marges
- 28'20 : Des losers innocents, aristocratiques dans leur indifférence et dans leur pureté face au monde moderne
- 29'45 : Le roman picaresque
- 30'20 : Que vont devenir les héros de Maulin, dans un monde toujours plus hostile ?
- 32'00 : Pause musicale
- 35'00 : Reprise. Bernard Tapie, emblème des "années fric"
- 37'00 : Les romans de Maulin : des témoignages en révolte contre le monde actuel et contre le libéralisme, qui déconstruisent aussi les normes consensuelles
- 40'00 : Le patois alsacien, la question linguistique
- 44'20 : La nostalgie d'un royaume franc, d'un chaos organisé
- 46'00 : L'aspect carnavalesque, Le Bocage à la nage : la révolte des losers et des "chouans en campings-car"
- 48'40 : Contre l'État. L'anarchisme de droite : un chaos qui fait de l'ordre ?
- 50'00 : L'expérience concrète chez Maulin : de la "protection de la planète" à l'amour des siens et de sa terre
- 50'50 : Des communautés locales affectives, qui font penser au village médiéval : une vraie communauté socialiste !
- 52'20 : Partager du commun, créer un communautarisme harmonieux qui protège tous les membres du groupe
- 53'30 : Dépasser le ressentiment et la mélancolie : les personnages de Maulin n'ont que faire de l'échec, ils sont dans un autre monde
Depuis 1938, le trotskisme, dans ses mille et une chapelles, se présente comme la direction alternative du prolétariat révolutionnaire mondial.
La disparition du pouvoir soviétique, l'effondrement électoral et moral du PCF devrait donc ouvrir un boulevard aux trotskistes ? Eh bien, non. Les remous de l'immense naufrage stalinien entraînent vers le fond les frêles esquifs de son opposition de gauche.
Patrick Gofman, lui-même trotsko-lambertiste de 1967 à 1979, nous parle avec précision, humour et cruauté, des dégénérescences parallèles des staliniens et des stalinains, leur choc fatal avec l'iceberg de l'Histoire, leurs derniers gargouillis dans l'eau glaciale.