"La ruination n'est plus possible car la solidité n'est plus au coeur de la construction contemporaine". Avec Bruce Bégout sur la RTBF.


(0)
252 Vues
0 commentaire
21.05.2022

Philosophe et écrivain, Bruce Bégout est l'auteur de divers ouvrages et essais. Dans Obsolescence des ruines, il poursuit son travail sur les espaces marginaux et périphériques, cherchant à "creuser des chemins de traverse dans l'univers contemporain". Il explique que ces recherches sur l'espace, la ville ou l'architecture sont autant de prétextes pour interroger la modernité, sa continuation problématique et les mutations qui traversent nos sociétés, qu'elles soient anthropologiques, technologiques ou urbanistiques. Et quand il écrit de la fiction, ce qui l'intéresse c'est "de prendre la société contemporaine, d'observer les tendances qui la traversent et de les pousser jusqu'à leur limite ultime pour voir les effets qu'elles produisent sur nous".
Son goût pour les ruines et l'architecture remonte au début des années 90. À l'époque, il se rend à Los Angeles pour occuper un poste d'assistant à UCLA. Il en profite pour visiter la grande métropole californienne et est fasciné par l'impression de fragilité qui s'en dégage, impression d'autant plus renforcée que Los Angeles est situé sur une faille, celle de San Andreas, le long de laquelle pourrait avoir lieu, dans les années à venir, un tremblement de terre dévastateur. Au-delà de sa géographie même, Los Angeles lui semble vulnérable en raison de son architecture. "C'est comme si les bâtiments avaient anticipé eux-mêmes leur disparition possible". Les immeubles sont construits avec des matériaux peu nobles, les techniques de construction sont sommaires… Cela renforce son sentiment d'une fragilité de l'architecture, fragilité qu'il va interroger dans son livre sur Los Angeles mais aussi dans ses ouvrages sur Las Vegas, les motels, les mondes périurbains, ou encore dans son dernier essai sur la disparition annoncée des ruines dans nos mondes contemporains.

Émission "La couleur des idées", animée par Simon Brunfaut.

La Révolution française. Avec Henri Guillemin sur la RTBF.


(0)
1339 Vues
0 commentaire
1967

Henri Guillemin ne se contente pas, quant à la Révolution française de 1789, des versions officielles et convenues.
En 1789, on assiste à une révolution des gens de bien, qui doit permettre à la bourgeoisie d'affaires d'accéder au pouvoir, quitte à le partager avec l'aristocratie dans le respect d'un certain ordre social. La vraie Révolution, populaire, qui se préoccupe réellement des classes pauvres, du Quart Etat, restait à venir. Elle aura vécu de 1792 à 1794 et sera liquidée avec la mort de Robespierre.
C'est donc de ces deux Révolutions françaises que traite ici Henri Guillemin, en bousculant singulièrement, une fois de plus, les idées reçues.

Baise ton prochain : une histoire souterraine du capitalisme. Avec Dany-Robert Dufour sur la RTBF.


(0)
822 Vues
0 commentaire
21.02.2020

En redécouvrant un texte oublié, Recherches sur l'origine de la vertu morale de Bernard de Mandeville, le philosophe Dany-Robert Dufour estime avoir trouvé le logiciel caché du capitalisme.
Les idées contenues dans ce texte ont en effet infusé toute la pensée économique libérale moderne, d'Adam Smith à Friedrich Hayek. Selon Mandeville, il faut confier le destin du monde aux "pires d’entre les hommes" (les pervers), ceux qui veulent toujours plus, quels que soient les moyens à employer. Eux seuls sauront faire en sorte que la richesse s'accroisse et ruisselle ensuite sur le reste des hommes. Et c'est là, le véritable plan de Dieu dont il résultera un quasi-paradis sur terre.
Pour ce faire, Mandeville a élaboré un art de gouverner – flatter les uns, stigmatiser les autres – qui se révélera bien plus retors et plus efficace que celui de Machiavel, parce que fondé sur l'instauration d'un nouveau régime, la libération des pulsions. On comprend pourquoi Mandeville fut de son vivant surnommé Man Devil (l'homme du Diable) et pourquoi son paradis ressemble davantage à l'enfer....

Émission "La couleur des idées", animée par Pascale Seys.

Être soi-même. Avec Claude Romano sur la RTBF.


(0)
770 Vues
0 commentaire
07.04.2019

L'Odyssée, le plus ancien poème de la culture occidentale, met en scène la métamorphose qui change Ulysse en lui-même sous les yeux dessillés de ceux qui échouaient jusque-là à le reconnaître.
Ulysse constitue ainsi la première d'une longue série de figures donnant corps à cette opération mystérieuse : le passage de l'existence en régime d'obscurité à l'existence "en personne", dans une forme de vérité. Que signifie un tel passage ? Comment s'opère cette transition ? Quelles formes cette idée d'existence en personne a-t-elle pu revêtir dans la pensée occidentale ?
Claude Romano interroge les sources, y compris lointaines, de cette idée d' "existence en vérité" telle qu'elle sous-tend notamment l'idéal moderne d'authenticité personnelle, en retraçant la généalogie de cet idéal et en exhumant certaines de ses formes plus anciennes. Chemin faisant, le lecteur découvre différents types et régimes de discours, philosophique, mais aussi théologique, spirituel, rhétorique, littéraire, esthétique. Romano esquisse ainsi une histoire de la philosophie occidentale aux contours bien différents de ceux qu'on lui prête généralement : à l'écart des grandes métaphysiques du moi et de la subjectivité, il emprunte les chemins de traverse d'une enquête sur les formes de vie et les modes d'existence.

Émission "Et dieu dans tout ça ?", animée par Pascal Claude.

Sur l'ile paradisiaque de... Marien Defalvard, sur la RTBF.


(0)
1132 Vues
0 commentaire
06.08.2019

Le jeune écrivain et poète Marien Defalvard, auteur du roman remarqué Du temps qu'on existait (2011) et d'un premier recueil de poèmes, Narthex, en 2016, nous invite à écouter quelques-uns des morceaux qui le touchent particulièrement.
Une escapade musical où la littérature et la poésie ne sont jamais très éloignées...