"En ce monde rien n'est certain hormis la mort et l'impôt", disait Benjamin Franklin, l'un des pères de l'indépendance américaine !
Qu'ils soient directs ou indirects, sur la fortune ou le revenu, sur le sel, sur les fenêtres, sur les barbes... les impôts rythment nos vies. Parce qu'ils conditionnent les services que l'État doit aux citoyens, parce que le consentement ou non des citoyens à les payer détermine le calme ou la violence de la vie politique, parce que le poids des taxes est à l'origine des révolutions, les impôts symbolisent le rapport entre l'État et les citoyens.
C'est sous ce prisme que l'historien Éric Anceau analyse notre histoire dans Histoire mondiale des impôts - De l'Antiquité à nos jours (éditions Passés/Composés, 2023), dont il est le co-auteur avec Jean-Luc Bordron.
Émission "Les Racines du présent", animée par Frédéric Mounier.
La philosophie a longtemps mis de côté la théologie - et tout ce qui relève de l'irrationnel et de la Révélation. Or peut-elle ignorer ce qui relève de l'expérience ?
Cet écart entre philosophie et théologie intéresse beaucoup le phénoménologue Jean-Luc Marion et constitue une excellente porte d'entrée pour comprendre sa pensée et son parcours.
Émission "Culture et Société", animée par Sarah Brunel.
L'histoire de l'image ne peut être dissociée de l'Histoire de l'Église car à travers les siècles, les artistes y ont principalement célébré le mystère de l'Incarnation.
Le philosophe Olivier Rey analyse cette histoire et s'interroge sur la profusion actuelle d'images qui, au lieu de pointer vers le divin, tendent désormais à faire écran avec les réalités qui nous sont les plus immédiates.
Émission "Dialogue", animée par Sarah Brunel.
L'écrivain Georges Bernanos nous avait averti en 1946 dans La France contre les robots : "On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure."
Car si la modernité est une période historique définie, elle désigne également un parti-pris philosophique dont les conséquences esthétiques et politiques structurent toujours le monde dans lequel nous vivons. Cette modernité suscite néanmoins des résistances chez ceux qui, penseurs et artistes, refusent le combat qu'elle mène contre toute forme de mystère, de sacré et d'intériorité.
C'est en compagnie de Matthieu Giroux que nous partons à la rencontre de ces rebelles qui, regroupés sous le nom d'antimodernes et loin de former une école de pensée homogène, de Maistre à Guénon et de Chateaubriand à Dostoïevski, contestent l'hégémonie d'un corpus philosophique que ni la critique, ni les contradictions ne semblent épuiser.
Émission "Tu m'en liras tant", animée par Eloi de Villeneuve.
Entre Thérèse Hargot et Simone de Beauvoir, c'est la guerre des textes. En effet, la sexologue et philosophe Thérèse Hargot fustige un féminisme qui livre la femme aux forces du marché au travers d'une prétendue libération de la sexualité et des corps.
Une critique bienvenue qui propose une nouvelle éthique de couple en insistant sur la richesse des dimensions de l'amour qui doit en être le socle.
Émission "Tu m'en liras tant", animée par Jean-Baptiste Ghins.
Au XIe siècle, sur fond de lutte de pouvoir entre le Pape et l'Empereur, l'Occident connaît une révolution qui bouleversera à jamais son visage : c'est la réforme grégorienne, inspirée du nom du pape Grégoire VII, avec des effets qui durent encore aujourd'hui.
Les réformateurs du XIe siècle veulent corriger les moeurs, restaurer la discipline monastique et, de manière générale, séparer nettement dans la société les clercs et les laïcs, au profit des premiers. Ils conduisent à la querelle des investitures, marquée par des affrontements violents.
En voulant trancher la question de l'équilibre des pouvoirs entre deux puissances à vocation universelle -l'Empire et la Papauté-, la réforme grégorienne désacralise le pouvoir politique et conduit à un profond renouvellement des élites d'Eglise. Paradoxalement, en séparant le temporel du spirituel, elle participe à son corps défendant à l'émergence d'un pouvoir laïc à la tête des sociétés médiévales.
Marquant à jamais la chrétienté latine, l'oeuvre des papes Léon IX, Grégoire VII et Urbain II constitue l'une des matrices du développement politique, religieux et culturel européen.
L'utilisation du terme "génocide" pour qualifier les exactions commises par les bleus sur les vendéens entre 1793 et 1794 fait débat depuis presque 30 ans.
L'historien Jean-Clément Martin, spécialiste de la Révolution française et de son historiographie, nous explique en quoi il est opposé à l'usage de ce terme pour décrire et définir les massacres qui se sont déroulés à cette époque en Vendée - 200'000 morts, soit 20 à 30% du total des morts de la Révolution française.
Réfractaire à tout catéchisme idéologique, il veut cherche surtout à (faire) comprendre le "phénomène vendéen" dans toute sa complexité, en affranchissant la période des interprétations consacrées qui l'inscrivent toujours dans une lutte entre le bien et le mal.
La Renaissance est souvent présentée comme une période de bouillonnement scientifique, intellectuel et artistique, née en Italie. Dans Une autre histoire de la Renaissance (éd. Perrin), Didier Le Fur la présente comme une construction du XIXe siècle.
Une construction lente mais construction tout de même. Au XVe siècle en Italie, des intellectuels ont redécouvert le latin des Romains et décidé de le remettre à l'honneur. Comme dit Didier Le Fur, "ils se sont pris de mégalomanie de réinventer une langue et de la réimposer à la culture italienne pour le prestige de la cité de Florence".
Au siècle suivant (milieu du XVIe siècle), la notion de Renaissance réapparaît en France. Cette fois sous l'impulsion des auteurs de la Pléiade. Ces jeunes intellectuels de 20 à 27 ans, désireux de trouver leur place au milieu des clercs de l'époque, réinventent une poésie en modernisant le français : il vont "refaire la langue magnifique" - tout comme les intellectuels florentins l'avaient fait pour le latin.
Enfin, c'est finalement au XIXe siècle, sous la plume de Michelet, que la Renaissance va devenir une période historique à part entière.
Émission "La suite de l'Histoire", présentée par Véronique Alzieu.