Révolution : une histoire culturelle. Avec Enzo Traverso à la Librairie Ombres Blanches.


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29.06.2023

Les révolutions ne se prêtent pas aux récits linéaires. Elles sont de véritables séismes qui, en renversant l'ordre établi, renouvellent les horizons d'attente et font advenir des idées, des imaginaires et des canons esthétiques nouveaux.
Pour en mesurer les forces et les puissances de transformation, mais aussi les tensions et les contradictions, Enzo Traverso compose une constellation d' "images dialectiques", où se télescopent les "locomotives de l'histoire" de Marx et le "frein d'urgence" de Walter Benjamin, les corps sexuellement libérés d'Alexandra Kollontaï et les corps disciplinés pour bâtir la "société nouvelle", la création d'images et de symboles (la barricade, le drapeau rouge, les chansons et rituels...) et la furie iconoclaste.
Au croisement de l'histoire intellectuelle, de l'histoire visuelle et de la théorie politique, Enzo Traverso montre que l'idée de révolution offre une clé d'intelligibilité de la modernité, jusqu'à notre présent, où elle continue d'informer souterrainement notre rapport au futur et au possible.

La révolution de 1917. Avec Armel Campagne sur Fréquence Paris Plurielle.


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03.2024

Plus de 100 ans après il est temps de poser un autre regard sur la Révolution russe de 1917 en prenant le contre-pied des récits simplificateurs léninistes et anarchistes et de l'historiographie bourgeoise et contre-révolutionnaire, en s'appuyant notamment sur l'histoire sociale qu'en a proposé Marc Ferro dans La révolution de 1917 (Albin Michel, 1997).
C'est d'abord par un panorama de la situation politique, sociale et économique de la Russie avant la révolution de Février qu'il faut commencer pour ensuite analyser la formation du triple pouvoir et les aspirations des différents groupes sociaux. La crise du régime issu de Février et les tensions grandissantes jusqu'aux journées de juillet sont également explorées. 
Finalement, il faut comprendre le putsch avorté de Kornilov comme un tournant contre-révolutionnaire et retracer enfin la dynamique insurrectionnelle menant à la révolution d'Octobre. 
C'est l'occasion d'une réflexion sur le caractère démocratique ou putschiste du processus révolutionnaire dans son ensemble afin de réfléchir sur les enseignements de 1917.

Émission "Sortir du capitalisme".

L'Etat dans une perspective révolutionnaire. Avec Armel Campagne et Leuh Ki sur Fréquence Paris Plurielle.


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11.2023

L'État est-il neutre, de classe, ou intrinsèquement oppressif ? Quel lien entretient-il au capitalisme ? Dans une perspective révolutionnaire, l'objectif doit-il être de conquérir l'État, de l'abolir, ou de le faire progressivement dépérir ? La politique doit-elle être affaire de parti, de conquête du pouvoir d'état et de dictature révolutionnaire ou encore d'intervention politique d'une "avant-garde" ?
La question de l'État, de sa nature, de sa relation au capitalisme, de sa conquête et de son sort post-révolutionnaire sont des questions indissolublement théoriques et politiques qui, à l'ère du capitalisme néolibéral et globalisé, sont urgentes de poser.

Émission "Sortir du capitalisme".

La pensée politique de Deleuze et Guattari. Avec Karim Piriou sur Politikon.


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10.2024

Pourquoi préférer la servitude à la liberté ? Telle est le grande question de la philosophie politique pour Deleuze et Guattari.
Répondre à cette question, c'est d'abord plonger dans l'Anti-Oedipe et comprendre le fonctionnement du désir, les machines désirantes et les corps sans organe. La schizophrénie comme processus et non comme maladie est alors pensée contre la psychanalyse et le capitalisme. Ensuite, il s'agit de se concentrer sur Mille Plateaux : revenir sur la notion de rhizome, puis ouvrir des espaces lisses avec la nomadologie et les machine de guerres.
Avec toujours cette question : comment résister contre la répression qui s'instaure parfois au plus profond de nous-même ? Comment combattre le fascisme en nous ?

Thomas Sankara, l'homme qui allait changer l'Afrique. Une grande traversée sur France Culture.


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07.2022

Depuis son assassinat en 1987, la légende de Thomas Sankara a pris le pas sur celle de Nelson Mandela ou de Patrice Lumumba, de Martin Luther King ou même Malcom X, les quatre grands héros modernes des peuples noirs. À leurs yeux, Thomas Sankara n'a pas fait que libérer un peuple. Il a construit les bases de l'Afrique du XXIe siècle et l'a payé de sa vie.
En quatre années de pouvoir, Thomas Sankara a transformé son pays, que la France avait nommé Haute Volta, en modèle alternatif planétaire. Le baptisant Burkina Faso, littéralement "Le pays des hommes intègres", Thomas Sankara lui a forgé un destin en inventant un modèle de développement qui embrassait le féminisme, l'écologie, l'art et la culture, avec le refus de payer la dette, en s'affranchissant rapidement des idéologies pour s'appuyer sur une politique de la morale.
La profondeur du mythe Sankara tient dans ce paradoxe : écologie et féminisme comme principes de gouvernance ont été imaginés et mis en œuvre pour la première fois sur terre par un jeune capitaine des commandos parachutistes africains, dans l'un des pays les plus pauvres du monde.
À travers l'épopée de Thomas Sankara se dévoile une histoire enfouie sous les cendres du colonialisme français, une géopolitique complexe, des logiques de pouvoir sophistiquées, une atmosphère de complot permanent. Entendre l'histoire de Thomas Sankara, c'est prendre au sérieux la politique en Afrique, en passant par la face la plus noire de l'exercice du pouvoir : les intrigues, les passions, les haines et les jalousies, tout en regardant l'horizon, vers l'utopie concrète incarnée.

Émission "Une Grande Traversée", produite par Christophe Nick, Somany Na et Somany Na.

La grande peur de juillet 1789. Avec Jean-Clément Martin à la Nouvelle Action Royaliste.


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08.05.2024

Historien spécialiste de la Révolution française, Jean-Clément Martin vient de publier un livre sur des événements qui nous semblent familiers en raison de leur caractère symbolique : la formation de l'Assemblée nationale, la prise de la Bastille, la Grande Peur. Pourtant, La Grande Peur de juillet 1789 (Tallandier) renouvelle notre vision des événements et de leurs interprétations.
Il travaille sur l'historiographie et notamment sur les très nombreuses notes rassemblées et parfois négligées par Georges Lefebvre, le grand historien qui a longtemps fixé notre conception des révoltes rurales de l'été 1789. Celles-ci sont aussi complexes que les violences qui précèdent la prise de la Bastille. En juillet 1789, on passe des révoltes à la Révolution et les élites qui sont confrontées à la crise générale de l’autorité y réagissent de différentes manières, qui démentent les schémas simplistes.

 - 0'00'00 : Intro
 - 0'00'39 : Conférence
 - 0'55'56 : Quid du rachat des droits abolis ?
 - 1'00'55 : Les cartes projetées des révoltes de 1789 ne coïncident-elles pas avec les foyers de révoltes du XVIIIè siècle ?
 - 1'15'00 : Ne peut-on pas lire cela sous le prisme d'un changement profond de médiation ?
 - 1'23'55 : Vous associez les facteurs économiques aux facteurs sociaux ?
 - 1'28'20 : La noblesse ne semble pas être la seule élite défaillante lors de cette période.  
 - 1'33'25 : Outro

Rosa Luxembourg face au procès de l'Histoire. Avec Jean-Numa Ducange à la Librairie Tropiques.


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2023

À l'aube du XXe siècle, une femme émerge dans la vie politique allemande : Rosa Luxemburg (1871-1919).
Radicale (au sens où elle veut traiter à la racine les problèmes qu'elle combat), elle ne croit pas à la réforme du capitalisme et défend la révolution. Viscéralement attachée à la liberté, elle dénonce aussi bien l'abandon du pacifisme par les socialistes en 1914, que la violence répressive du régime soviétique naissant. Étonnamment moderne, elle est l’une des rares, parmi les socialistes, à dénoncer le colonialisme, ses effets délétères sur la nature et les communautés extra-européennes.
Assassinée quelques jours après avoir fondé le parti communiste allemand, elle devient une icône, célébrée dans le monde entier, et reste aujourd'hui encore une figure particulièrement inspirante, tant elle nous aide à penser l'orage contemporain.

Une vision critique de la Révolution française. Avec François Furet, Mona Ozouf et Eugen Weber sur France Culture.


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12.12.1988

En 1988, alors que se profilait à l'horizon le Bicentenaire de le Révolution, Flammarion éditait un Dictionnaire critique de la Révolution Française dirigé par Mona Ozouf et François Furet. À l'occasion de sa parution les deux historiens étaient invités étant convié à commenter dans le même temps l'ouvrage qu'il publiait chez Hachette, La Révolution 1770-1880 - De Turgot à Jules Ferry.
Le débat, auquel participe également l'historien américain Eugen Weber, rappelle en quoi certains historiens s'étaient démarqués des analyses historiques qui avaient longtemps prévalu en France avant leurs travaux. Pour rappel, en 1978 avec son ouvrage Penser la Révolution française, (précédé en 1971 d'un article musclé, Le Catéchisme révolutionnaire) François Furet contestait radicalement l'historiographie jacobino-marxiste qui dominait alors les débats d'historiens à propos de la Révolution.
À quelques mois du Bicentenaire, cet échange annonce le début d'un temps nettement plus favorable aux thèses de François Furet qui déclarait alors : "La gauche marxiste et la droite contre-révolutionnaire sont d'accord sur un point : considérer la Révolution comme un bloc qu'il s'agit de magnifier ou de couvrir d'opprobre. Il est temps, après deux siècles de guerre civile idéologique, d'affirmer que la Révolution française est terminée et de la considérer enfin comme un objet de science".

Émission "Les lundis de l’histoire", animée par Philippe Levillain.