Armes de destruction massive, pollution, extinction démographique : tout ce qui menace l’homme en tant qu’espèce vivante ne fait plus de doute. Mais il existe des facteurs qui viennent de l’homme lui-même, visant à saper son humanité propre. Ces facteurs ont beau être plus difficiles à saisir, c’est eux que Rémi Brague tâche de repérer à travers une analyse fulgurante et radicale de l’idée d’humanisme.
Car il ne s’agit plus de savoir comment nous pouvons promouvoir la valeur homme et ce qui est humain, en luttant contre toutes les figures de l’inhumain. Il s’agit désormais de savoir s’il faut vraiment promouvoir un tel humanisme. C’est l’humanisme lui-même qui est mis à mal.
Nous ne pouvons plus nous bercer d’illusions. Il est facile de prêcher un humanisme réduit aux règles du vivre-ensemble, mais comment le fonder ? La pensée moderne est à court d’arguments pour justifier l’existence même des hommes. Est-ce une façon de dire que le projet athée des temps modernes a échoué ?
Rémi Brague s'attache à comprendre l' "humanisme" dans les deux sens que ce mot recouvre : en temps que catégorie historiographique et en temps que vision du monde opérante.
C'est ce dernier sens qui sera travaillé et analysé pour en comprendre les dynamiques, la logique interne du concept et ses retournements récents à la faveur d'une crise écologique qui remet en cause le statut de l'Humain au sein de notre modernité.
Ce qui est dangereux dans la généralisation du mot "monothéisme", c’est qu’il suppose ou qu’il fait entendre que la manière dont on conçoit l’unicité de Dieu serait définie et comprise dans toutes ces religions de la même façon, ou que le "monothéisme" serait nécessairement religieux.
Ce vocable tend à gommer les spécificités de chaque religion, au profit d’un théisme mal défini.
Et Rémi Brague de nous montrer que c'est notamment dans la manière d'envisager l'unité divine que les différences entres les "monothéismes" sont les plus importants !
Dans "Mon cœur mis à nu", Baudelaire note un projet : "Glorifier le culte des images (ma grande, mon unique, ma primitive passion)." La parenthèse nous livre une confidence sur le fond du cœur du poète que viennent corroborer d'autres données biographiques : "très jeunes, mes yeux remplis d'images peintes ou gravées n'avaient jamais pu se rassasier, et je crois que les mondes pourraient finir [...] avant que je devienne iconoclaste", et Baudelaire avoue ailleurs son "[g]oût permanent, depuis l'enfance, de toutes les images et de toutes les représentations plastiques". Et rien n'interdit de prolonger l'aveu conscient par une dimension que la psychologie des profondeurs pourrait explorer.
Si, selon la théorie de Baudelaire, l'imagerie est "nécessaire à l'enfance des peuples", la persistance de ce souvenir semble montrer que, par rapport aux images, Baudelaire n'avait jamais perdu cette enfance du regard.
Et c'est par l'étude du poème "Bohémiens en voyage" que Rémi Brague nous emporte dans cette problèmatique logée au coeur de l'oeuvre de Baudelaire.
Après avoir terminé ses deux thèses de doctorat, Rémi Brague a entreprit un travail "grand public" qui l'a amené à écrire deux trilogies différentes, triologie qui balaient la totalité de l'histoire de la philosophie occidentale.
Le dernier livre qu'il vient de sortir s'interroge sur le concept de "modernité", pour lequel il plaide un consommation modérée !
Il passe en revue les idées centrales de notre époque : la raison, la sécularisation, la démocratie, et l'opposition progrès/obscurantisme, pour en montrer les limites et les dangers.
Une réflexion nécessaire sur une époque qui se regarde avec complaisance, et qui a volontairement oublié ses prédecesseurs.
Comment se débarrasser de la "modernite", cette maladie ayant contaminé la majorité de nos contemporains, qui se pensent alors en rupture avec tout ce qui les a façonné ?
Ce fantasme d’ "autonomie" s'évertue à évacuer toute forme de transcandense pour se complaire dans un nihilisme destructeur.
Et pourtant, ni la révolution technique, ni l'urbanisation, ni la société civile, ni même la personne comme sujet de libertés ne sont des idées modernes !
Il temps d'apprendre à assumer notre passé afin de penser un avenir porteur d'espoir.
Comment pouvons-nous comprendre le phénomène de l'Islam radical ? Est-ce un Islam "pur" et appliquant les textes coraniques de manière littérale, ou une simple dégénérescence d'une des nombreuses ramifications que le monde musulman à secrété au cours de son histoire ?
Rémi Brague et Anne-Marie Delcambre tente d'analyse la logique inhérente à la religion musulmane pour en comprendre le sens profond.
Comment comprendre la relation entre le Christianisme et l'Islam ?
Quels ont été les contacts entre ces deux religions pendant l'histoire ? Et plus particulièrement dans l'Espagne andalouse ?
La pensée philosophique chrétienne et musulmane contient-elle des similitudes ? Se sont-elles mutuellement empruntées des concepts ?
Et aujourd'hui : quel pont pouvons-nous créer ?
La conférence est organisée en partenariat entre l’association Salaam et le Centre Saint-Guillaume.