D'une théorie psychanalytique spinoziste. Avec Frédéric Lordon et Sandra Lucbert à l'Université Paris VIII Vincennes.


(0)
56 Vues
0 commentaire
06.03.2025

Que le spinozisme et la psychanalyse aient des affinités a priori, le fait n'a pas manqué d'être remarqué de longue date. La causalité insue, la critique du libre-arbitre, celle de l'ego substantiel : autant de lieux partagés. Étonnamment, la discussion n'est pas allée beaucoup plus loin que leur repérage, celui des lieux de frictions également, mais sans conduire à quelque mouvement de fertilisation croisée. Il y a pourtant matière.
Le livre présenté ici (Pulsion, La Découverte, 2025) est parti de l'idée que chacun avait à gagner de l'autre. La philosophie spinoziste vient résoudre des difficultés théoriques de la psychanalyse restées pendantes quasiment depuis sa fondation. La psychanalyse vient, elle, attirer l'attention du spinozisme sur un événement de l'existence humaine qu'il a étrangement ignoré – et sur l'ampleur de ses conséquences : nous sommes nés !
C'est cependant une jonction asymétrique qui se trouve ici proposée puisqu'il s'agit de couler les grandes intuitions de la psychanalyse dans le cadre théorique du spinozisme, d'où sont réengendrés à nouveaux frais ses concepts fondamentaux : pulsion, jouissance, "manque" et désir, inconscient, symbolique, etc. Avec pour intention de montrer qu'une lecture "plate" de l'Éthique manque quelque chose : la violence de certains emparements, qui sont le propre de la vie psychique. Et qu'une théorie de la vie passionnelle doit nécessairement être une théorie de la vie pulsionnelle.

Pulsion. Avec Frédéric Lordon et Sandra Lucbert au Centre National de la Danse à Pantin.


(0)
138 Vues
0 commentaire
17.01.2025

On fait – mais on ne sait pas ce qu'on fait. On parle – on ne sait pas ce qu'on dit. Pas davantage à qui. On défère, on ignore à quoi. On accumule des biens, mais sans idée de ce qu'on cherche.
Double-fond des actions individuelles. Et double-fond des rapports sociaux. Qui, à leur logique propre, ajoutent celle, le plus souvent inaperçue, de l'investissement pulsionnel.
C'est la psychanalyse qui a ouvert cette perspective, et c'est elle qui l'a refermée. Ouverture : les concepts du double-fond – pulsion, inconscient, jouissance, fantasme, refoulement. Fermeture : LePhallus, LaCastration, LaLoi – soit la transfiguration à majuscules d'un ordre social-historique contingent en éternité du Symbolique. La psychanalyse s'est voulue science générale, elle a seulement fait la théorie psychique d'un lieu et d'un temps. Son "général" transpirait l'Occident patriarcal.
Alors, reprendre tout l'appareil conceptuel – pour le brancher sur la variabilité des mondes collectifs.
Avec l'oubli – le discrédit – de la psychanalyse, la pulsion s'était absentée du discours. En réalité, elle n'a jamais cessé d'irriguer les formations sociales et leurs rapports. Entre capitalisme devenu forcené et fascisme de retour, la voilà même qui sature à nouveau le paysage politique – pas pour le meilleur. Déterminante d'autant plus qu'invisible. Il était temps de s'en occuper à nouveau.

Que faire de la police ? Avec Frédéric Lordon et Paul Rocher au Cirque Electrique.


(0)
529 Vues
0 commentaire
17.11.2022

Omniprésente dans les rues comme dans le débat public, la police soulève davantage de questions qu'elle ne semble pouvoir en résoudre.
De son côté, Paul Rocher réfute les présupposés au fondement du mythe policier d'une institution sans doute imparfaite mais nécessaire, au service de toute la société dont elle ne ferait que refléter les travers. Frédéric Lordon, quant à lui, et tout en critiquant vertement la police actuelle telle qu'elle existe, prétend qu'une société ne peut se passer d'un concept général de police et de son institutionnalisation.
Alors : est-il impossible de se passer de police ? Est-il envisageable de dégager les voies possibles d'un monde sans police ?

Moi, Sigmund Freud. Une grande traversée sur France Culture.


(0)
901 Vues
0 commentaire
08.2018

Qui est vraiment Sigmund Freud ? Pas un dieu tout-puissant ni un charlatan, mais un Freud qui rêve tout haut, dissèque les anguilles, prend de la cocaïne, cite Shakespeare, aime l'humour juif et cultive la compagnie des femmes d'esprit. Un Freud inédit qui parle à la première personne.

Une série documentaire produite par Christine Lecerf et réalisée par Julie Beressi.

Pour une stratégie communiste. Avec Frédéric Lordon pour ContreTemps.


(0)
702 Vues
0 commentaire
07.2021

À l'occasion de la sortie de son dernier livre, Figures du communisme (La Fabrique, 2021), Frédéric Lordon revient sur son parcours et le déploiement de questionnements stratégiques menés depuis plusieurs années pour contribuer à sortir de l'impuissance.
Dans un premier temps, c'est l'état du capitalisme parvenu à un stade d'accumulation tel qu'il devient non plus seulement délétère mais mortifère, responsable d'un véritable écocide, qui est analysé. Le capitalisme est décrit ici comme une prise d'otage, un capturat, qui renvoie aussi à un certain régime d'affects et de pulsions.
Il est ensuite important de formuler une alternative qui serait désirable, ce que Frédéric Lordon avec d'autres n'hésite pas/plus à appeler "communisme". On y revient sur les expériences émancipées de l'emprise capitaliste et l'on débat de l'État, sur son dépérissement ou pas.
Enfin, l'échange se termine sur une exploration des nœuds stratégiques qui forment en eux-mêmes une perspective de transition, notamment par la description de ce qui est dénommé garantie économique générale : on s'interroge sur un programme et plus encore un projet qui ne soit pas institutionnel mais bel et bien émancipateur.

Émission "C'est quoi le plan ?", présentée par Ludivine Bantigny.

Economie marchande, économie psychique. Avec Dany-Robert Dufour pour l'Association Psychanalyse et Médecine.


(0)
835 Vues
0 commentaire
13.06.2019

Le philosophe Dany-Robert Dufour a tenté d'isoler, dans ses travaux, quatre grandes économies humaines : économies politique, discursive, marchande et psychique.
'La question qui se pose est donc : comment passe-t-on de l'une à l'autre ? C’est ce qu'il se propose d'expliquer dans cette conférence.

Baise ton prochain : une histoire souterraine du capitalisme. Avec Dany-Robert Dufour sur la RTBF.


(0)
1018 Vues
0 commentaire
21.02.2020

En redécouvrant un texte oublié, Recherches sur l'origine de la vertu morale de Bernard de Mandeville, le philosophe Dany-Robert Dufour estime avoir trouvé le logiciel caché du capitalisme.
Les idées contenues dans ce texte ont en effet infusé toute la pensée économique libérale moderne, d'Adam Smith à Friedrich Hayek. Selon Mandeville, il faut confier le destin du monde aux "pires d’entre les hommes" (les pervers), ceux qui veulent toujours plus, quels que soient les moyens à employer. Eux seuls sauront faire en sorte que la richesse s'accroisse et ruisselle ensuite sur le reste des hommes. Et c'est là, le véritable plan de Dieu dont il résultera un quasi-paradis sur terre.
Pour ce faire, Mandeville a élaboré un art de gouverner – flatter les uns, stigmatiser les autres – qui se révélera bien plus retors et plus efficace que celui de Machiavel, parce que fondé sur l'instauration d'un nouveau régime, la libération des pulsions. On comprend pourquoi Mandeville fut de son vivant surnommé Man Devil (l'homme du Diable) et pourquoi son paradis ressemble davantage à l'enfer....

Émission "La couleur des idées", animée par Pascale Seys.

Les grandes philosophies. Avec Charles Robin sur Le Précepteur.


(0)
3907 Vues
0 commentaire
2020

Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.